En hausse : le retour du pot

Judith Lachapelle
La Presse+, le jeudi 3 avril 2014

Après avoir atteint 53 en 2003, le nombre de candidats du Bloc Pot avait fondu à 2 en 2012. Cette fois-ci, 14 candidats représenteront la formation. Le Québec gagnerait à s'intéresser au cannabis avant que ses voisins ne s'en chargent, fait valoir le chef Hugô St-Onge, candidat dans Laurier-Dorion.

« Pourquoi on ne parle pas de légalisation du cannabis ? Parce que les politiciens font les pleutres et préfèrent se cacher derrière le fédéral. »
– Hugô St-Onge, chef du Bloc Pot

Le Bloc Pot a déjà été surtout actif sur la scène fédérale. Quels sont les enjeux provinciaux sur la question ?

Le cannabis n'est pas une responsabilité fédérale, mais provinciale. Quand le gouvernement canadien a inclus le cannabis dans la Loi des stupéfiants en 1923, il l'a fait d'une manière unilatérale, en ne tenant pas compte des intérêts des provinces sur les questions de santé, d'agriculture, d'économie. [...] Les politiciens provinciaux doivent arrêter de se cacher derrière une question constitutionnelle. Si on sort le cannabis du Code criminel, qui en sera responsable ? L'Assemblée nationale devrait établir dès maintenant qu'il s'agit d'une compétence provinciale qu'on est prêts à assumer.

En attendant, y a-t-il des choses que peut faire le Québec ?

D'abord, la dépénalisation. Ensuite, on établit des règles de base. On a déjà des agences de contrôle en agriculture pour surveiller la production, comme on le fait pour les tomates ou la laitue. Il faut ensuite penser au système de distribution - nous proposons un modèle le plus ouvert possible pour éviter qu'il y ait des produits frelatés.

Vous demandez : « Faudra-t-il attendre que l'Alberta fasse les premiers pas pour bouger ? » Ce n'est donc qu'une question de temps avant que ce dossier ne rebondisse au Québec, selon vous ?

C'est en train de bouger au Vermont, au Maine, au Massachusetts ! Mais en ce moment, on se pâme en disant que le Colorado fait de l'argent. Le jour où il y aura 10 États aussi libéralisés, est-ce que le Colorado aura autant de touristes ? Non. Si on légalise pour les revenus de taxes, on se trompe. Il faut le faire pour protéger les gens.