France: Le Senat rejette la légalisation de l’herbe
Le mépris des consommateurs ne fait pas une politique publique, la prohibition coûte cher et ne marche pas.
France: Le Senat rejette la légalisation de l’herbe
9 novembre 2022 France
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ShopduCBD-LeCannabiste
Le groupe des Senatrices et des Senateurs Écologistes à présenté hier en séance plénière un projet de taxes d’accise sur la vente du Cannabis. Ce texte aurait eu eu pour effet la fiscalisation et donc la légalisation de sa vente. Résultat au vote : 46 voix POUR et 257 voix CONTRE.
La majorité séditieuse est sur Le Cannabiste.
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Réguler l’usage face à une consommation endémique et largement répandue, c’était l’objectif premier des sénateurs écologistes, qui viennent de tenter de jouer un tour pendable à la prohibition, réunis hier en assemblée.
Boralia X Cannabiste
Dommage que ça n’ait pas marché, le vote proposait la fiscalisation du Cannabis pour aboutir à sa légalisation de fait.
Face à l’échec des sanctions et par la voix de Thomas Dossus, Sénateur du Rhône et de Mélanie Vogiel, la Sénatrice des français de l’étranger, les écolos ont bien tenté un vote, ils n’ont pas été déçus.
Le mépris des consommateurs ne fait pas une politique publique, la prohibition coûte cher et ne marche pas. Les arguments des écologistes sont éclairés et pragmatiques.
À lire sur Le Cannabistealire sur lecannabiste senat france
Une proposition à laquelle les sénateurs ne semblaient pas préparés et qui a même suscité une certaine réprobation. Un conservatisme qui se retrouve dans le résultat du vote avec seulement 46 voix en faveur du texte contre 257 voix qui s’y sont opposées.
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Aperçu du texte – Image Thomas Dossus @ Twitter
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Bien joué les écolos, la légalisation par le vote est un marronnier dans un pays où régulièrement cette idée est rejetée par la classe politique. Les élus renvoient 5 millions de personnes sur le champ de bataille de la guerre à la drogue avant d’aller s’enfiler du rouge à la cantine.
La France 2022 ressemble de plus en plus à l’Amérique d’avant la grande crise et la guerre. Un pays désespéré, désespérant mais surtout: figé, dans ses convictions malsaines.
pourchasser des gens dont nous avons fait des criminels
Il faut donc dépenser des millions, sinon des milliards de dollars qui ne servent qu'à pourchasser des gens dont nous avons fait des criminels à cause du cannabis, mais qui autrement sont des citoyens productifs et respectueux des lois.
« Il faut donc penser aux millions, sinon aux milliards de dollars qui, au lieu de servir à combattre les crimes graves contre les personnes, servent à pourchasser des gens dont nous avons fait des criminels à cause du cannabis, mais qui autrement sont des citoyens productifs et respectueux des lois. »
En 2002, il y a 20 ans !
M. Alan Young, professeur agrégé, Osgoode Hall Law School
https://blocpot.qc.ca/fr/forum/5683
Comité spécial du Sénat sur les drogues illicites (Canada, 2002)
Extraits
D'emblée, je tiens à vous prévenir que je n'ai pas l'intention de mâcher mes mots et j'espère que l'on ne trouvera pas mes propos irrévérencieux. Ceci étant dit, j'ai écouté les propos du chef Fantino*, et je trouve que ce qu'il a dit n'a tout simplement aucun bon sens.
L'un des obstacles à la réforme législative intelligente dans ce domaine réside dans la désinformation
et les mythes hystériques qui circulent à ce sujet. Je vous donne deux exemples.
Des sénateurs ont posé une question se rapportant au nombre de personnes qui meurent de la marijuana. S'il est une chose qui est claire, il n'y a pas tellement de choses qui le sont, c'est que la marijuana n'a jamais, dans l'histoire de l'humanité, causé la mort directe de quelqu'un. Les scientifiques n'ont jamais réussi à établir une dose létale 50, c'est-à-dire une dose de marijuana pouvant provoquer la mort. On peut tuer des rats avec du sucre et de la caféine, mais non avec de la marijuana. Voilà le genre de désinformation que je viens tout juste d'entendre.
D'autre part, j'ai entendu quelque chose qui m'a beaucoup troublé, à savoir qu'une livre de marijuana se vendait à 18 000 $ US. Si tel était le cas, je changerais de carrière immédiatement en quittant cette réunion. Ce prix n'a jamais existé, et le chef Fantino le sait très bien, puisque ses propres agents ont témoigné devant un tribunal en précisant que la marijuana se vendait entre 2 500 $ et 3 000 $ la livre.
Je voulais apporter cette petite précision, car il y a problème lorsque l'on tient des audiences de cette nature et que les témoins se présentent sans statistiques, ni informations à l'appui. Je dirai probablement des choses que vous remettrez en question et qui vous amèneront à vous demander d'où j'ai bien pu tirer ces statistiques.
Au Canada, nous avons consacré des années et des millions de dollars à la commission Le Dain - dont les travaux sont toujours considérés comme étant les plus exhaustifs du genre -, et pourtant, le rapport de cette commission a été relégué aux oubliettes dans les bibliothèques où seuls des universitaires comme moi peuvent le lire et le recycler.
Quand le Parlement sera-t-il prêt? Quand le Parlement donnera-t-il suite au rapport de la commission Le Dain?
À mon avis, si votre groupe respectable recommande la décriminalisation de certaines drogues, ne vous contentez pas de rédiger un rapport, puis de le reléguer aux oubliettes. Faites preuve d'une certaine ténacité assurez-vous que le Parlement ne s'en sorte pas en louvoyant, comme il l'a déjà fait à trois reprises au cours des 30 dernières années.
Zappiste: Le rapport du Comité spécial du Sénat sur les drogues illicites (Canada, 2002)
après y avoir consacré des années et des millions de dollars en consultations et mémoires d'experts mondiaux,
en faveur et contre la légalisation, a aussi été « tabletté relégué aux oubliettes comme Le Dain » !
La professeure Natalie Castellanos-Ryan,
de l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal
et chercheuse spécialisée en prévention de la dépendance au Centre de recherche du CHU Sainte-Justine:
Elle s’en prend aussi à un mythe persistant, qui est directement dans son champ d’expertise, en l’occurrence le développement cognitif : « C’est vrai que le cerveau se développe jusqu’à 25 ans, mais il n’y a aucune preuve scientifique que de consommer du cannabis présente quelque risque que ce soit pour le développement cognitif après l’âge de 17 ans.»
C’est très clair dans la littérature scientifique et les études longitudinales dans lesquelles nous contrôlons le développement cognitif préalable.
C’est un des premiers messages avec lesquels je commencerais, que le cannabis rend stupide (en affectant le développement cognitif) ; car c’est faux », tranche-t-elle.
« Au moins les deux tiers de nos misères découlent de la bêtise humaine, de la méchanceté humaine et de ces grands facteurs de motivation et justificatifs de méchanceté et de bêtise : l'idéalisme, le dogmatisme et le zèle prosélytique au nom des idoles religieuses ou politiques. » Aldous Huxley
« Le principal fléau de l'humanité n'est pas l'ignorance, mais le refus de savoir. »
https://blocpot.qc.ca/fr/comite-special-du-senat-sur-les-drogues-illicit...
Comité spécial du Sénat sur les drogues illicites (Canada, 2002). Le rapport Nolin dans son intégralité
https://blocpot.qc.ca/fr/extraits-du-rapport-le-dain-canada-1973
Extraits du rapport Le Dain (Canada, 1973)
Rapport final de la Commission d'enquête sur l'usage des drogues à des fins non médicales
Pourquoi mes arguments en faveur de la décriminalisation et la légalisation de la marijuana sont-ils aussi francs? La marijuana est l'une des substances les plus inoffensives sur notre planète. Le seul préjudice que cette substance peut causer a été constaté chez les utilisateurs chroniques, et non les utilisateurs occasionnels. Or, les utilisateurs chroniques représentent moins de un pour cent de tous les consommateurs de marijuana. Nous criminalisons donc 99 p. 100 des utilisateurs de la marijuana qui ne souffrent d'aucun effet nocif de cette drogue.
Le seul préjudice attesté dont conviennent tous les scientifiques est l'irritation pulmonaire chronique, qui est une forme de bronchite. Il n'y a même pas de preuve que cette substance peut causer le cancer des poumons. C'est pourquoi je dis qu'au Canada, on se sert du droit criminel pour éviter que l'on ne devienne une nation où tout le monde tousse et respire péniblement, mais ce n'est pas là le rôle de la justice pénale.
Je suis criminaliste depuis une vingtaine d'années. J'ai vu des affaires de meurtres, d'agressions sexuelles, mais je n'ai jamais vu de cas où l'on se servait du droit simplement pour promouvoir la bonne santé.
Tous ces discours à propos des dangers du cannabis pour la santé ne sont qu'un leurre, sénateurs. La question n'est pas là. L'aspect médical ou la promotion de la santé et du bien-être n'ont rien à voir avec la justice pénale.
Il faut donc penser aux millions, sinon aux milliards de dollars qui, au lieu de servir à combattre les crimes graves contre les personnes, servent à pourchasser des gens dont nous avons fait des criminels à cause du cannabis, mais qui autrement sont des citoyens productifs et respectueux des lois.
Si la promotion de la santé était une priorité de la justice pénale, je proposerais un nouvel article interdisant la vente de croustilles graisseuses. Elles entraînent des problèmes gastro-intestinaux et des frais d'hospitalisation qui surpassent de très loin tous les inconvénients de la marijuana. Peut-être faudrait-il interdire également la vente d'alcool.
La marijuana n'a jamais été criminogène; elle n'entraîne pas l'éclatement de la famille ni des attitudes antisociales. Si vous passez cinq minutes en compagnie de fumeurs de marijuana, vous saurez qu'ils ne pourront jamais aller voler des banques; ils n'en seraient pas capables. C'est une impossibilité; cela peut être le sujet de bons films, mais pas de la politique en matière de justice pénale.
Tout ce que je peux dire au sujet de la marijuana, d'après mon expérience personnelle et mes contacts avec des milliers de gens, c'est qu'elle a tendance à stimuler la pensée critique et à amener à mettre en doute les valeurs conventionnelles. Nous nous souvenons tous de l'expérience des années 60. Mais si les gouvernements ont peur de la pensée critique, nous ne sommes pas dans une société libre. Si c'est ce qui justifie une interdiction, il y a lieu de réexaminer le principe démocratique.
Je n'hésiterais pas non plus à dire une chose que la plupart des défenseurs de la marijuana hésitent à dire parce que c'est contraire au conformisme politique: les Canadiens devraient pouvoir fumer de la marijuana s'ils le désirent. Ce n'est pas mauvais pour la santé, cela favorise un état paisible et contemplatif, comme le disait Aldous Huxley, cela peut ouvrir le cerveau juste assez pour améliorer la connaissance et l'introspection.
* M. Julian Fantino, chef du service de police de Toronto.
Témoignage de M. Julian Fantino, chef du service de police de Toronto
Délibérations du comité spécial sur les drogues illicites - Fascicule 5 - Témoignages du 10 septembre
- Séance du matin
Extrait
Solidaire avec l'association*, je suis fermement hostile à toute légalisation des drogues au Canada, y compris la possession de petites quantités de marijuana ou de dérivés du cannabis.
La marijuana cultivée au Canada se vend jusqu'à 18 000 $ américains la livre à New York, ce qui est à peine inférieur au prix du kilo de cocaïne. Affirmation du chef du service de police de Toronto M. Julian Fantino.
Fantino, un opposant de longue date à la légalisation de la marijuana, a
déclaré au Toronto Sun en 2004 que la légalisation ne réduirait pas la
criminalité, ajoutant: "Je suppose que nous pouvons légaliser le meurtre
aussi et alors nous n'aurons pas une affaire de meurtre. Nous ne pouvons pas
partir. de cette façon."
Julian Fantino, qui a déjà comparé l'herbe au meurtre, défend l'ouverture d'une entreprise de marijuana médicale.
Julian Fantino, avec son associé, l'ancien sous-commissaire de la GRC Raf Souccar
ont coupé le ruban à leur nouvelle clinique de cannabis médical.
Une livre de cannabis 454 g. ne se vend pas 18 000$/454g = 39$ US le gramme, 1092$ l'once
et n'est pas à peine inférieure à 1 kilo, 1000 g de cocaïne. Zappiste
* L'Association des chefs de police du Canada.
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