Itinérance à Montréal « Ça va être une catastrophe »

Pauvreté, crise du logement, problèmes de santé mentale : une multitude de facteurs peuvent mener les gens à la rue.

« C’est évident qu’il y a des gens qui n’ont pas de place, affirme Sam Watts, de la Mission Bon Accueil. Et ça, c’est quelque chose qui ne devrait pas exister. »

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Les personnes itinérantes atteintes de la COVID-19 seront maintenant isolées à l’hôtel Chrome à Montréal.

Manque de lits d’urgence, pénurie de main-d’œuvre et nombreuses éclosions : le milieu de l’itinérance est sur la corde raide à Montréal alors que la vague Omicron commence à déferler. Pour y faire face, le centre d’isolement pour sans-abri atteints de la COVID-19 a déménagé mercredi pour doubler sa capacité d’accueil.

Publié le 30 décembre 2021 à 0h00Partager
Lila Dussault
LILA DUSSAULT
LA PRESSE
Ce centre d’isolement pour personnes itinérantes positives au virus s’est déplacé mercredi à l’hôtel Chrome, boulevard René-Lévesque, en plein centre-ville de Montréal. Géré conjointement par la mission Old Brewery et la Santé publique de Montréal, il pourra accueillir jusqu’à 108 personnes. Sa capacité d’accueil précédente, à l’hôtel Abri du Voyageur, était d’une quarantaine de lits.

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L’hôtel Chrome, boulevard René-Lévesque, en plein centre-ville de Montréal

« À partir du moment où nos refuges vont être frappés par Omicron, ça va être une catastrophe et on va se retrouver en grande difficulté », craint Michel Monette, directeur général et fondateur de CARE Montréal, un organisme qui gère notamment trois refuges et 300 lits d’urgence dans l’est de Montréal.

« Il faut dire que lorsqu’une vague touche le grand public, les personnes itinérantes sont toujours atteintes, avec en général deux semaines de décalage », observe aussi Sam Watts, président-directeur général de la Mission Bon Accueil. L’organisme offre, parmi d’autres services, 250 lits d’urgence pour sans-abri au centre-ville.

Entre pénurie de main-d’œuvre et éclosions
La pénurie de main-d’œuvre accentuée par la pandémie est criante dans le milieu des soins aux personnes itinérantes. Une vingtaine d’organismes communautaires sont aux prises avec des éclosions de COVID-19 en ce moment, selon M. Watts.

« Chez nous, c’est une catastrophe totale, lance Michel Monette. J’ai 21 employés positifs en ce moment, sur 200 ! » CARE Montréal risque une rupture de services dans ses refuges qui sont ouverts 24 heures sur 24, sept jours sur sept.

Si on ajoute ça à la pénurie de main-d’œuvre qui était là avant, on avait déjà de la misère à trouver du personnel. Là, en plus, le personnel est malade !

Michel Monette, directeur général et fondateur de CARE Montréal

Deux employés ont aussi été déclarés positifs chez Projets autochtones du Québec (PAQ). « Si on a une dizaine de membres de l’équipe qui partent pour 10 jours en isolement, ça va être très difficile de garder les deux refuges ouverts », affirme avec inquiétude Heather Johnston, directrice de l’organisme.

La Maison du Père, dont les services d’urgence comptent plus de 100 places, a aussi des employés atteints de la COVID-19, de même que deux résidants. L’organisme suit un protocole lié à la pandémie et ne peut plus accueillir de nouveaux usagers jusqu’à ce que la crise immédiate se résorbe.

Pas assez de places pour tous
On estime que 3100 personnes vivent en situation d’itinérance à Montréal. L’hiver dernier, 1650 places en lits d’urgence étaient disponibles, notamment parce que l’hôtel Place Dupuis avait été temporairement transformé en refuge. Il a fermé ses portes aux sans-abri à l’été 2021.

« Cette année, la cible était de 1550, mais on n’a pas pu atteindre ce sommet à cause de la COVID-19 », explique James Hugues, président de la Mission Old Brewery. La majorité des refuges de Montréal ont en effet dû diminuer leur capacité d’accueil pour respecter les mesures de distanciation sociale en mars 2020 et n’ont pas pu revenir à la normale depuis.

M. Hugues estime que 1450 places d’urgence sont maintenant disponibles, soit 200 de moins que l’an dernier. Tous les organismes consultés par La Presse ont affirmé être complets tous les soirs et devoir refuser des gens.

« C’est évident qu’il y a des gens qui n’ont pas de place, affirme Sam Watts, de la Mission Bon Accueil. Et ça, c’est quelque chose qui ne devrait pas exister. »

Nouveaux visages
Les directeurs des différents organismes observent aussi que de nouveaux visages font leur apparition dans la rue.

« La chose qui frappe le plus, c’est le nombre de nouveaux qu’on va avoir, malgré le petit nombre qu’on accueille, remarque François Boissy, président-directeur général de la Maison du Père. Ce nombre a doublé par rapport à avant. Ça devient inquiétant. »

Pauvreté, crise du logement, problèmes de santé mentale : une multitude de facteurs peuvent mener les gens à la rue. Tous les organismes – qui offrent chacun des services d’hébergement à plus long terme – s’entendent pour dire que les lits d’urgence, même s’ils sont essentiels, ne suffisent pas. Des solutions différentes, comme du logement social, sont nécessaires.

« Tous les jours, on a de nouvelles personnes qui viennent dans nos refuges, souligne Michel Monette, de CARE Montréal. Mais ​​nos refuges sont congestionnés de résidants qui sont chroniques, qui sont là depuis le début. Et je ne suis pas capable de leur fournir d’appartement. »

Commentaires

Une catastrophe de plus ! Acceptable ?

« S’il y a un domaine dans lequel le Québec est lamentable, c’est bien celui de la santé», a lancé François Legault.
(La CAQ promet un médecin de famille à tous d’ici 12 mois - 4 août 2012)

Promettre que tout va bien se passer : c’est ce que font les gens quand ils savent que c’est impossible. Linda Olsson

C'est suffisant pour duper les naïfs, les ignorants, les suiveux, les peureux avec des mensonges et faux espoirs.
Ceux qui sont victimes du syndrome de Stockholm. Il désigne la propension des otages ayant partagé longtemps la vie de leur geôlier à sympathiser avec eux et à adopter leur point de vue.

J'ai choisi le cannabis mais je subis les mauvaises décisions mortelles* de votre gouvernement !
Rappelons que ces dirigeants pro-alcool et tabac mortels qu'ils protègent, ne consomment pas de cannabis !
Lien de causalité ?

Ils ont criminalisé pour être plus sévère les adultes de 18-21 ans et les ont sacrifiés aux organisations criminelles.
Prétextant protéger leur santé physique et mentale, pour le cannabis seulement.
Alors que cela n'a rien à voir avec la réduction des méfaits ni la santé publique !

Une maladie mentale peut être légère ou "plus sévère". Un Canadien sur cinq en souffre ou en souffrira.

Parait que votre gouvernement est tellement mal pris qu'il songe à engager
des toxicomanes asymptomatiques criminalisés qui s'injectent. Ainsi que Nathalie Bélanger.
https://www.journaldequebec.com/2021/01/18/fraude-de-20-ans-la-fausse-in...

* Mauvaises décisions mortelles:

Protéger, inciter et laisser les industries du tabac et de l'alcool, tuer et rendre malade plus de 51 000 Québécois en 3 ans de pouvoir. Par manque de courage et peur de perdre une élection !

Avoir exclus les adultes légaux à 18 ans du cannabis légal.
Alors que des enfants de 6-12 ans et moins dont le cerveau ne sera complété qu'à 23-25 ans, ont le droit de consommer légalement de l'alcool la pire des drogues licites ou non !

Enlever des millions trimestre à la SQDC, l'aide immédiate et gratuite, la prévention, l'éducation, l'économie.
Fournir plus de millions au marché illicite qu'il prétend combattre qu'à la répression !

Fournir des millions trimestre aux organisations criminelles avec la criminalisation discriminatoire des 18-21 ans.
En bonus à ce que la prohibition leur fourni déjà avec les moins de 18 (21 ans) !
Il se pourrait selon la SQDC qu'avec les 21 ans et plus ils auraient 50% du marché illicite.

50% pour le marché illicite qui n'a pas à payer de taxes ni suivre les restrictions de santé Canada rapporte beaucoup plus que les 50% de la SQDC.

Ce sont les 21 ans et moins qui sont le plus grand nombre de consommateurs exclus du cannabis légal.

Au Canada ils peuvent se vanter d'avoir 53% du marché illicite avec les adultes légaux 18-19 ans, non discriminés, qui ont droit à la production perso, à des extraits/comestibles, le droit de voir et humer les échantillons de fleurs

Mettre en contact les 18-21 ans avec les organisations criminelles aux nombreux points de vente de proximité et produits contaminés, non réglementés, sans être renseignés sur leur puissance.

Un criminel de moins de 21 ans va-t-il dire la vérité à son médecin à propos de sa consommation de cannabis ?

« Un médecin ne peut divulguer les faits ou confidences dont il a eu personnellement connaissance, sauf lorsque le patient l’y autorise ou lorsque la loi l’y autorise ou l’ordonne, ou lorsqu’il y a une raison impérative et juste ayant trait à la santé ou la sécurité du patient ou de son entourage; »

« Le médecin peut communiquer un renseignement protégé par le secret professionnel en vue de prévenir un acte de violence dont un suicide »

https://www.lapresse.ca/actualites/sante/201902/14/01-5214705-le-pot-peu...

Le pot peut-il causer la dépression et le suicide?

Une étude québécoise publiée hier, mercredi, dans la prestigieuse revue JAMA Psychiatry établit un lien entre consommation de cannabis, dépression et comportement suicidaire.

Mais attention : ça ne veut pas dire que le pot cause la dépression ni qu'il faut craindre outre mesure que son ado (ado: moins de 21 ans au Québec) qui fume un joint de temps à autre commette l'irréparable. Le point en quatre questions.

Publié le 14 février 2019 à 9h21 Mis à jour à 9h21

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