Cannabis : les élus LR anti-légalisation fument la moquette

Ce n’est pas bien de consommer de la drogue. Mais ce n’est pas bien non plus d’utiliser des arguments foireux. Le pire c’est que les députés qui écrivent toutes ces conneries n’ont même pas l’excuse d’avoir fumé. La malhonnêteté est tout aussi dangereuse que la drogue.

ANTONIO FISCHETTI · MIS EN LIGNE LE 12 OCTOBRE 2020

Des députés de droite viennent de publier une tribune s'opposant à la légalisation du cannabis. Le problème, c'est que leurs arguments sont totalement foireux

On ne va pas trancher ici la vieille querelle de la légalisation – ou pas – du cannabis. En général c’est plutôt la gauche qui est divisée sur le sujet. Mais voilà que la droite s’y met aussi. Trois maires Les Républicains (de Châteauroux, Charleville-Mézières, et Reims) ont récemment publié un texte dans le JDD où ils expliquent pourquoi, selon eux, « légaliser la consommation de cannabis », serait « le meilleur moyen d’en anéantir le trafic et de ruiner les trafiquants ».

Ce texte n’a pas du tout plu à leurs amis de droite. Ils s’y sont mis à 80 élus LR pour exprimer leur désaccord – toujours dans le JDD– avec ces trublions, dans une tribune intitulée « Légalisation du cannabis : nous sommes contre ! ».

Pour que chacun puisse se faire une idée, la moindre des choses serait de s’envoyer à leur gueule des arguments un tant soit peu tangibles. Or, dans cette tribune anti-pétard, ce n’est pas du tout le cas.

À LIRE AUSSI : Côte-Atlantique : de la drogue retrouvée sur les plages

Par exemple, les élus LR affirment que « 100 % des consommateurs d’héroïne ou de cocaïne ont commencé par le cannabis ». Cela laisse entendre que tous les fumeurs de joints virent drogues dures. C’est une pseudo-logique du même ordre que la rhétorique complotiste. Avec ce genre d’arguments, on pourrait tout aussi bien dire que 100 % des prostituées ont commencé par mettre des jupes ou que 100 % des ados suicidaires ont écouté de la musique… et qu’à ce titre, il faudrait s’inspirer des talibans pour interdire le rock et les tenues courtes.

Pour en revenir à la drogue, on peut aussi bien prendre les statistiques à l’envers, ce qui permet d’affirmer que 95 % des consommateurs de cannabis ne passent jamais à la cocaïne ni à l’héroïne. Autre argument des signataires de la tribune : « Légaliser la vente de cannabis conduira les vendeurs actuels à se tourner vers la vente d’autres substances encore plus dangereuses et nocives ! »

En somme, pour ces députés, les dealers d’herbe sont forcément malhonnêtes par nature. Ils n’imaginent pas un seul instant qu’ils pourraient au contraire, rejoindre un boulot légal si on leur en offrait la possibilité.

De plus, le marché des fournisseurs de coke ou d’héro est déjà bien occupé. Toujours selon ces élus, cela voudrait dire que la légalisation du cannabis étendrait forcément le marché vers d’autres drogues : or, cette hypothèse est totalement contredite par l’observation des pays qui ont légalisé la fumette.

À LIRE AUSSI : Dans le chaudron du tribunal pour enfants

Autre argument des signataires LR : « En 2017, 23 % des personnes décédées sur les routes ont été tuées dans un accident impliquant un conducteur sous l’emprise de stupéfiants ».
Diable, ce chiffre de 23 % fout la trouille ! J’ai cherché d’où il provient, et il apparaît effectivement dans le Bilan 2019, de la Sécurité routière.

Sauf que dans ce rapport, on lit noir sur blanc – précisément page 110 – que « la proportion d’accidents mortels qui serait évitée si aucun conducteur n’était positif au cannabis est estimée à 4 % ». La part de l’alcool, elle, est de 28%. En fait, ces fameux 23 % sont calculés par rapport au nombre d’accidents où la consommation est connue.

Je vous passe les détails (qui sont dans le rapport), mais en gros, c’est assez vicieux de brandir le chiffre qui nous arrange pour faire peur, alors que le rôle réel du cannabis dans les accidents mortels est bien plus faible : 4% et non 23 % !

Ce n’est pas bien de consommer de la drogue. Mais ce n’est pas bien non plus d’utiliser des arguments foireux. Le pire c’est que les députés qui écrivent toutes ces conneries n’ont même pas l’excuse d’avoir fumé. La malhonnêteté est tout aussi dangereuse que la drogue.

Commentaires

Ils sapent le gros rouge et le jus de pied de la moquette!

Ce qu’ils vomissent, sort de leur bouche, c’est de la diarrhée fumante de robineux pour terroriser la populace !
Et malheureusement ça fonctionne avec les ignorants les peureux les poivrots !

Les drogues dures légales par acceptation culturelle c'est 100 000 morts acceptables, évitables, par an en France!

17 ans d'utilisation de cannabis médicinal et concentrée à haute teneur en THC plus de 95%, au Canada et combien de patients sont passé à l'héroïne ? Aucune mort pour le cannabis seul !

Ce sont les médicaments d'ordonnance des médecins et psy accro aux pots-de-vin des Big Farma qui prescrivent les médicaments à pochetée et répétition, à effets secondaires indésirables, à dose mortelles, qui ont la phobie ciblée du cannabis, qui sont responsables de fléaux.
Lors d'un reportage sur le fléau des médicaments d'ordonnance, un médecin à conscience élastique, au serpent d'Hypocrite, a dit: "Si ce n'est pas moi qui leur vend fourni une prescription de ces médicaments de pharmaceutiques ils vont aller voir ailleurs".

Même le plus grand consommateurs de cannabis légal ou non sais que c'est la prohibition la criminalisation moraliste qui est responsable d'avoir rendu le cannabis si lucratif pour les organisations criminelles et bénéfique pour les forces
de l'ordre qui ont obtenus plus de fric, d'armes, plus de répression , qui sont le plus grand danger pour la santé pour un simple consommateur.

L'alcool, le tabac et les médicaments qui rendent accro, malade et tuent chaque jours ne sont pas des drogues pour les poivrots qui protègent et encouragent leur consommation !

Ici au Québec prohibitionniste pour les moins de 21 ans, les caqueteurs les plus peureux ont créé une classe spéciale d'adulte, les adultes de 21 ans selon le produit légal qu'ils consomment sans dose mortelle, versus 18 ans et moins pour l'alcool, en les criminalisant et les sacrifiant aux organisations criminelles pour: Protéger leur santé ?
Sans aucune preuve scientifique que des sondages d'opinions peu fiables, non-scientifiques et même maison ils ont sacrifié les 12 à 20 ans qui représentent 26% des consommateurs, selon un sondage d'opinion, au marché illicite avec 70% du marché, de nombreux produits de pharmaceutiques, nombreux points de vente comparativement aux maigre 40 points de la SQDC pour le cannabis légal.
Pour l'alcool: 5 526 923 points de vente d’alcool au total pour 8 500 000 millions d’habitants.
En plus du droit à la publicité, la fidélisation, dégustations, concours et la production personnelle illimitée et moins de 18 ans pour la consommation.

«La peur à fait faire des affaires qui n’ont pas de crisse de bon sens !» Citation de Horacio Arruda

François Legault a choisi de laisser les moins de 21 ans aux mains des
autres dealmakers du crime organisé ou non marché au noir avec plusieurs
autres produits intoxicants à offrir aux consommateurs de cannabis.
«Parce qu’il ne veux pas comme premier ministre du Québec envoyer le signal que c’est banal de consommer du cannabis avant 21 ans.»

Rien à voir avec la science ni la protection de la santé des 12 à 20 ans:
Il préfère être le premier ministre du Québec à avoir sacrifié les adultes de 18-20 ans aux organisations criminelles !
Il préfère être le Premier ministre du Québec qui protège les industries de l'alcool, du tabac, des médicaments de pharmaceutiques et laisser mourir 13 000 Québécois pour le tabac et plus de 4 000 pour l'alcool, par année !

Il vaudrait mieux assurément pouvoir se fier sur des données scientifiques probantes sur des humains plutôt qu'au pif l'égo de politiciens ou l’humeur de l’électorat !

Pages

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.