Le ministre Bolduc ne veut pas de sites d'injection supervisée

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La Presse Canadienne, le 20 août 2008

Le nouveau ministre de la Santé, Yves Bolduc, ne veut pas qu'on ouvre de sites d'injection supervisée de drogue au Québec.

Alors que son prédécesseur Philippe Couillard avait indiqué avant son départ que l'ouverture de tels centres était à l'ordre du jour, la porte-parole du ministre Bolduc, Marie-Ève Bédard, a déclaré en entrevue au quotidien Le Devoir que le projet a été abandonné pour l'instant.

Dans les derniers mois, M. Couillard et ses collaborateurs avaient souligné à quelques reprises qu'il avait été démontré que ces centres ont un effet bénéfique sur les toxicomanes. Le Directeur de la santé publique, le Dr Alain Poirier, avait même confirmé qu'une première piquerie supervisée devait voir le jour à Montréal.

Mais Mme Bédard soutient maintenant qu'il n'existe pas suffisamment de preuves que ces centres diminuent les risques de surdose et de transmission de virus comme ceux du sida et de l'hépatite. Différentes études menées à travers le monde tendent pourtant à démontrer que c'est bel et bien le cas.

À Ottawa, le gouvernement conservateur s'oppose aux centres de ce type. Il n'y en a présentement qu'un seul au pays - à Vancouver - et le gouvernement de Stephen Harper tente de le faire fermer. Le ministre fédéral de la Santé, Tony Clement, multiplie d'ailleurs ces temps-ci les déclarations-chocs dénigrant ces endroits et ceux qui y oeuvrent, suscitant notamment de la colère et de l'indignation à l'Organisation mondiale de la santé, à l'Association médicale canadienne et au centre InSite de Vancouver.

Les salles d'injection supervisée ne fournissent pas de drogue aux toxicomanes. Mais elles constituent un environnement sain où ils peuvent apporter leur héroïne, par exemple, et où des intervenants leur expliquent comment se l'injecter de façon adéquate.

Le principal problème des centres d'injection semble en être de perception, leurs opposants estimant qu'ils heurtent leurs valeurs.

Marie-Ève Bédard reconnaît d'ailleurs que l'opinion publique a joué également dans la décision de son patron. D'après elle, il faudra que la société soit prête à accepter l'implantation de piqueries supervisées.

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