Notes de l'auteur

Complément d'information précisant les analyses de l'auteur

B

Le « m » est un pluriel prononcé, et le singulier « kaneh-bos » a une sonorité remarquablement similaire à celle du cannabis moderne. Bien que le mot soit souvent mal traduit par « calamus », il est traduit comme « roseau aromatique » dans la plupart des bibles modernes et désigne précisément les inflorescences parfumées du cannabis.

D

Le titre « messie » est beaucoup plus ancien que la chrétienté, car tous les anciens rois d’Israël étaient appelés le « Messie ». « Christos – l’oint, titre de nombreux dieux sacrificiels du Moyen-Orient : Attis, Adonis, Tammuz, Osiris... » [12].

K

La référence à une colombe peut avoir des connotations relatives à la tradition de la déesse qu’ont poursuivie les gnostiques, qui portaient une attention particulière à Sophie, déesse de la sagesse. En des temps plus anciens, la colombe était sacrée et reliée à Astarté, Aphrodite, Ishtar et à d’autres formes de la Déesse. « Les gnostiques chrétiens disaient que Sophie s’incarnait dans la colombe… qui est descendue vers Jésus lors de son baptême pour féconder son esprit » [12].

J

La même proclamation est énoncée quant à celui qui est oint, ou le roi, dans les Psaumes (2:7).

L

Une affirmation similaire a été faite à propos du haschisch par le poète sufi Fuzuli, qui a inscrit dans son traité « L’opium et le vin » l’histoire de Basra, un disciple que son cheik considérait avoir atteint le degré ultime de la perfection par la consommation de haschisch et ne plus avoir besoin de plus ample direction. Cette histoire a mené Fuzuli à proclamer que « le haschisch est l’être parfait… pour celui qui cherche une expérience mystique. » De bien des façons, le mouvement Sufi peut être perçu comme le phénix renaissant des cendres des gnostiques plus anciens.

M

C.-à-d. : kaneh-bosm, documenté comme étant du cannabis [5].

N

Cette citation est du spécialiste John Allegro, du travail de qui je me suis inspiré pour cet article. Allegro était un grand érudit de la bible et des langues anciennes, et son travail était avant-gardiste. Allegro était le seul laïc membre de l’équipe originale d’experts impliqués dans la traduction des Manuscrits de la mer morte; il est donc arrivé à ses opinions par une réflexion anthropologique moins biaisée que celle de ses collègues croyants. Dans « Le champignon sacré et la croix », Allegro a traduit la référence au kaneh-bosm de l’Exode comme « roseau aromatique », et je l’ai cité ici sur la façon dont l’huile d’onction « pouvait produire le type de croyance grisante en l’omniscience ». Pourtant Allegro n’a pas fait le lien avec le cannabis, voyant plutôt une autre drogue végétale en action, l’amanite tue-mouches, un champignon. Ses écrits révèlent qu’il entretenait de grands préjugés envers le cannabis, allant jusqu’à avancer des arguments étymologiques suggérant que le terme grec « kannabis » pouvait faire référence à un champignon. Allegro n’a jamais fumé de marijuana, mais ses propres observations de ceux qu’il appelait « les fumeurs d’herbe d’aujourd’hui, les gâteux fatigants qui errent avec apathie dans nos villes et universités » l’ont mené à écarter toute utilisation possible du cannabis comme moyen d’atteindre l’extase spirituelle.

O

On estime que l’Évangile selon Thomas a été rédigé aussi tôt qu’entre 40 et 100 de notre ère. Il est probable qu’il ait été écrit avant l’évangile le plus ancien du Nouveau Testament, celui de Marc, que l’on croit avoir été rédigé vers l’an 60.

P

L’un des seuls à avoir survécu aux flammes de la censure de l’Église catholique sans être caché avec les textes de la bibliothèque de Nag Hammadi.

Q

Cette offrande de « l’encens fragrant » à la vierge de lumière rappelle les offrandes d’encens kaneh-bosm à la Reine des Cieux dans l’Ancien Testament (1 Rois 3:3). La déesse jouait un rôle crucial dans la théologie gnostique.

R

Le nom Zorokothora est probablement dérivé de Zoroastre, un ancien prophète-chamane perse. Des siècles avant l’ère chrétienne, les mages zoroastriens étaient réputés pour leur usage de « bhanga » (cannabis), ainsi que d’une boisson primordiale enthéogène nommée « haoma » ou « soma », que l’on identifie maintenant comme étant l’amanite tue-mouches. Les zoroastriens ont eu une vaste influence sur la culture juive durant les années du règne perse. Les concepts du paradis et de l’enfer (remarquablement absents de l’Ancien Testament) sont dérivés du zoroastrianisme. La connaissance apparente qu’avait Jésus de Zoroastre et des sacrements zoroastriens indique que l’amanite était peut-être liée aux « cinq arbres » enthéogènes remplis de merveilles que Jésus utilisait dans ses cérémonies d’initiation chamanique. L’une des sectes gnostiques les plus importantes et répandues, les manichéens, étaient connus pour leur utilisation de l’amanite, et adoraient Jésus tout comme Zoroastre. Les manichéens ont survécu jusqu’au douzième siècle dans certaines parties de l’Europe et de la Chine, et organisaient des cérémonies similaires à celle que l’on décrit comme présidée par Jésus.

S

Les recettes « d’onguents pour voler » des sorcières du moyen âge contiennent du cannabis, de la mandragore, de la belladone et d’autres enthéogènes, et les expériences extracorporelles attribuées aux gnostiques ont de nombreux parallèles avec le sabbat des sorcières ainsi qu’avec des aspects de leur cosmologie.

T

Comme d’autres anciens historiens, les auteurs bibliques avaient tendance à amplifier les événements historiques et à leur donner une apparence miraculeuse. On croit que l’évangile le plus ancien a été rédigé environ 60 ans après la crucifixion, et un tel texte ne peut être considéré comme un récit historique contemporain exact. Avec le temps, l’imagination et la fantaisie tendent à l’obscurcir la mémoire. Pourtant il semble possible que de nombreux récits du Nouveau Testament puissent avoir à leur base des événements qui s’expliquent en toute logique, mais ont été raccourcis et glorifiés pour devenir les miracles non expliqués des évangiles du Nouveau Testament.

U

Les preuves des propriétés curatives topiques de l’onguent à base de cannabis peuvent aussi être trouvées dans son utilisation comme traitement de la « lèpre sexuelle » moderne qu’est l’herpès. Les personnes souffrant de feux sauvages et d’herpès génital ont fait état de traitements réussis en faisant tremper des feuilles et des fleurs de cannabis dans de l’alcool à friction avant de tamponner les zones affectées par l’herpès à l’aide de cette solution verdâtre. « Ils disent que cela prévient la formation de cloques et fait disparaître les lésions en un jour ou deux. » [17] Le contact direct avec le THC a tué le virus de l’herpès lors d’une étude en 1990 à la University of South Florida [19].

V

« Les plaintes pour lesquelles il a été particulièrement recommandé sont la névralgie, la goutte, le tétanos, l’hydrophobie, le choléra épidémique, les convulsions, la chorée, l’hystérie, la dépression mentale, la folie » (Pharmacopée des États-Unis de 185424).

Z

Le Nouveau Testament dans sa forme actuelle a été composé et rédigé entre l’an 367 et l’an 397, environ douze générations après les événements en question.

Références

[1] TW Doane, Bible Myths and their Parallels in Other Religions. Première publication en 1882, republié en 1985 par Health Research.
[2] The Nag Hammadi Library in English, James Robinson Ed. Harper Collins, 1978, 1988 - La bibliothèque Nag Hammadi est aussi disponible en ligne.
[3] Kurt Rudolph, Gnosis: The Nature and History of Gnosticism. Harper, San Francisco, 1987.
[4] Évangile selon Philippe.
[5] Sula Benet, Early Diffusions and Folk Uses of Hemp. (Réimprimé dans Cannabis and Culture, Vera Rubin, Ed. La Haye : Moutan, 1975.)
Sula Benet (sous le nom Sara Benetowa) Tracing One Word Through Different Languages. (1936). (Réimprimé dans The Book of Grass, 1967.)
Weston La Barre, Culture in Context; Selected Writings of Weston La Barre. Duke University Press, 1980
[6] Dr Hugh Schonfield, The Passover Plot. Bantam Books, 1967.
[7] John Allegro, The Dead Sea Scrolls and the Christian Myth. 1980.
[8] John Allegro, The Sacred Mushroom and the Cross. Paper Jacks, 1970.
[9] The Paraphrase of Shem.
[10] GRS Mead, Fragments of a Faith Forgotten: Some Short Sketches Among the Gnostics of the First Two Centuries. Theosophical Publishing Society, Londres et Benares, 1900
[11] Cailin Matthews, Sophia, Goddess of Wisdom. The Aquarian Press (an imprint of Harper Collins Publishers), 1992.
[12] Barbara G Walker, The Woman’s Encyclopedia of Myths and Secrets. Harper Collins, 1983
[13] Henry Chadwick, The Early Church. Pelican Books, 1967.
[14] Elaine Pagels, The Gnostic Gospels. Random House, 1979.
[15] George Feurstein, Encyclopedic Dictionary of Yoga. Paragon House, 1990.
[16] Codex Brucianus, an 1892 German translation by Dr Carl Schmidt. (cité par Chris Bennett, Osburn & Osburn, Green Gold the Tree of Life: Marijuana in Magic and Religion. Access Unlimited, 1995.)
[17] Dr Lester Grinspoon et James Bakalar, Marihuana: The Forbidden Medicine. Yale University Press, New Haven et Londres, 1993.
[18] Todd Mikuriya, MD, Ed, Marijuana Medical Papers. Medi-Comp Press, 1973.
[19] Jack Herer, The Emperor Wears No Clothes; Hemp and the Marijuana Conspiracy. Queen of Clubs Publishing, 1985-95.
[20] WB O’Shaughnessy, On the Preparation of Indian Hemp (1839). (Réimprimé dans Marijuana Medical Papers, Todd Mikuriya, MD, Ed. Medi-Comp Press, 1973.
[21] Consroe, Wood et Buchsbaum, « Anticonvulsant Nature of Marihuana Smoking », Journal of the American Medical Association, 234 1975: 306-307.
[22] Cunha, Carlini, Pereira, et autres, « Chronic Administration of Cannabidiol to Healthy Volunteers and Epileptic Patients », Pharmacology 21, 1980: 175-185.
[23] Nature Vol 363, 20 May, 1993.
[24] Ernest Abel, Marihuana, The First Twelve Thousand Years. Plenum Press, 1980.