Le 18 mars 1998, le Directeur général des élections (DGE) a enfin autorisé la création du Bloc Pot sur la scène électorale du Québec.

Dès lors, les quelques militants et militantes émergeant de la défunte Ligue anti-prohibitionniste s'engagèrent dans une aventure dont ils et elles n'avaient pas encore saisi le sens et la complexité.

Au mois de juin 1998, lorsque le conseil de coordination intérimaire travaillait au premier programme du parti ainsi qu'à sa charte, Marc-André Roy adhéra au Bloc Pot et malgré lui, il devint le premier membre en payant une cotisation de cinq dollars à Marc St-Maurice au coin des rues Maisonneuve et Berri à Montréal.

En septembre 1998, le Bloc Pot sort du placard et arrive à faire parler de lui dans différents médias montréalais dont le Voir et la Presse lors de sa première Assemblée générale où plus de quatre-vingts personnes se déplacent afin d'entériner le premier conseil exécutif du Bloc Pot et une plateforme simple et rassembleuse.

Dix jours plus tard, le 22 septembre 1998, Lucien Bouchard déclencha des élections qui allaient se tenir le lundi 30 octobre. De plus, le gouvernement péquiste de l'époque avait apporté, juste avant la signature des brefs d'élections, quelques changements à la Loi électorale faisant ainsi doubler le nombre minimum de candidat qu'un parti devait présenter afin d'être reconnu par le DGE.

In extremis, l'exécutif et les premiers militants, militantes ont réussi à présenter 22 candidats et 2 candidates aux élections générales du 30 octobre 1998 et à obtenir près de dix mille votes.

Jamais au Québec on n'avait parlé autant de cannabis et jamais autant de personne ne s'était allié contre la prohibition.

Ce n'était qu’un début !

SPÉCIAL DIX ANS : Au cours des prochains mois, vous pourrez suivre l'histoire des dix dernières années du Bloc Pot, lire les idées utopistes et désinvoltes de notre représentant officiel et participer aux activités spéciales du dixième anniversaire.

Le commentaire du chef

Le 30 octobre 1998, c'était la première fois que je me présentais à une élection provinciale et pour cette toute première, j'affichais les couleurs du Bloc Pot.

Depuis, j'ai toujours conservé mes couleurs car notre lutte est raisonnable, rassembleuse et possible.

Par contre, j'ai trop souvent entendu ceci :
- « ça va se régler bientôt » (mais pour qui ?);
- « j'ai le droit d'en avoir 15 grammes sur moi » (le cannabis est toujours illégal peu importe la quantité);
- « moi, ils me laissent tranquille dans ma maison» (toi, ils pourront toujours te coincer);
- « c'est pas important » (faux et les changements seraient majeurs!).

Sans oublier les :
- « vous devriez faire ceci et cela » (devenez membre et venez aux assemblées et faites-le !);
- « vous n'avez que des marginaux » (non, juste assez pour nous faire agir... à vous de trouver votre façon);
- « votre programme est futile » (Vraiment ? Je crois que vous ne l'avez jamais lu!).

Alors, quand est-ce que tombera la prohibition ?

Lorsque NOUS le ferons par et pour NOUS-même.

Lorsque chacun d'entre NOUS sortira de son apathie sociale.

Lorsque cette prise en main de notre avenir commun se fera dans l'égalité à l'erreur, au bonheur, à la richesse commune, ...

Lorsque nous serons déraisonnable face aux lois, aux rois et aux banquiers.

En d'autres mots, la prohibition ne tombera pas seule. NOUS devons affronter cette raison prohibitionniste avec notre absurde volonté à la liberté !

Les plus marginaux iront au front et les plus nantis financeront la lutte !

Soyons solidaires et mettons tous l'épaule à la roue car la route est encore longue.

Hugô St-Onge

Note : La grande majorité des consommateurs de cannabis a plus de trente ans, un diplôme universitaire et un salaire en haut de la moyenne ! La grande majorité de nos militants, militantes et contributeurs a moins de trente ans, n'a aucun diplôme universitaire et vit dans la pauvreté ou chez leurs parents !

Politisons notre « puff » en aidant financièrement la seule organisation québécoise contre la prohibition.