Lors des dernières élections, l'Église avait publié une liste des 12 péchés à éviter pour les électeurs.

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Légaliser, un péché

«La société mexicaine n'est pas un pays assez libéral pour accepter la légalisation de la drogue, d'autant plus que l'Église catholique, encore très centrale dans la vie politique, s'y oppose», explique le journaliste Ricardo Ravelo, du magazine d'enquête Proceso.

Lors des dernières élections, l'Église avait publié une liste des 12 péchés à éviter pour les électeurs. Voter en faveur d'une quelconque libéralisation des drogues figurait parmi les premiers interdits, ex aequo avec un vote pour un candidat pro-choix ou en faveur du mariage gai.

Zappiste:
On sait que l'Église catholique favorise et pardonne
plus facilement les abus sexuels, les pédophiles,
et le terrorisme religieux.
Que des abusés sexuellement,
des consommateurs de drogues et des Gais.

Y'a qu'à voir le nombre de scandales...
Des prêtres abuseurs qui n'ont été que déplacés,
dans des pays pauvres/ignorants,des poursuites réglées hors cour,
etc...

(L'espoir et la lucidité ne sont que partiellement compatibles. La personne humaine a besoin de croyances transcendantes pour garder sa motivation à agir, mais elle a aussi besoin de connaissances objectives pour ne pas se fourvoyer dangereusement. Dans ce contexte, le but de la science n'est pas d'ouvrir la porte du savoir éternel mais bien de mettre une limite à l'illusion éternelle.)
Les Sceptiques "modérés" du Québec.

http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/200911/27/01-925...

Publié le 28 novembre 2009 à 05h00 | Mis à jour le 28 novembre 2009 à 11h21

La guerre perdue contre la drogue

Laura-Julie Pererault
La Presse

Depuis que le président mexicain Felipe Calderon a déclaré la guerre aux cartels qui y sévissent, plus de 2500 personnes ont perdu la vie à Ciudad Juárez.

(Mexico) Luciano Pascoe s'est déjà vu avec plusieurs trous de balle dans la tête.

Heureusement pour lui, c'est son visage photographié sur une banderole électorale accrochée au-dessus d'une rue passante de Ciudad Juárez que les projectiles avaient transpercé.

Le message n'en était pas moins clair : le politicien mexicain et la campagne qu'il mène sur la légalisation de la drogue ne sont pas les bienvenus dans une ville ébranlée par la violence liée au narcotrafic. Depuis que le président mexicain Felipe Calderon a déclaré la guerre aux cartels qui y sévissent, plus de 2500 personnes ont perdu la vie à Ciudad Juárez.

Dans tout le pays, on fait état de 12 000 à 14 000 morts en deux ans. Et le narcotrafic se porte toujours aussi bien. Même trop bien : jadis pays de transit vers les États-Unis de la cocaïne venue de l'Amérique du Sud, le Mexique est aujourd'hui un pays qui consomme. Les plus récentes études de la Santé publique estiment à 460 000 le nombre de Mexicains qui ont une dépendance aux drogues dures.

«Pour contrer l'emprise des cartels et de la drogue sur le pays, mon parti proposait la légalisation complète des drogues. Celles-ci seraient données gratuitement à la population dans des dispensaires où l'on ferait aussi de la prévention», expose le politicien socio-démocrate.

L'idée n'est pas complètement marginale. À l'Université nationale autonome de Mexico (UNAM), Luciano Pascoe et son Parti socio-démocrate ont trouvé des dizaines de supporteurs chez les professeurs.

L'ancien président du Mexique Ernesto Zedillo et d'autres ex-présidents de Colombie et du Brésil ont récemment rendu public un rapport favorable à la légalisation de la drogue. Le prédécesseur de Felipe Calderon, Vicente Fox, milite depuis cet automne en faveur de la légalisation.

Tous y voient une manière d'affaiblir les cartels de narcotrafiquants en leur enlevant la source des revenus qui les rendent si puissants.

Sortir de l'élite

Dans son appartement ultramoderne qui domine une des principales artères de Mexico, Luciano Pascoe est cependant le premier à reconnaître que si ses opinions plaisent dans l'élite intellectuelle mexicaine, elles ont bien peu de fans dans les rues de Ciudad Juárez, de Tijuana ou de Morelia, où les cartels de la drogue ont la plus forte emprise et où l'offensive gouvernementale fait le plus de dommages.

«Je ne saurai jamais si c'était des narcotrafiquants ou des civils qui ont perdu des proches dans la guerre contre la drogue qui ont tiré sur mes banderoles électorales», dit l'homme dans la trentaine, en passant une main dans ses cheveux blond blé, ce qui est assez atypique dans un Mexique largement métissé.

Les résultats des dernières élections lui ont démontré que la légalisation de la drogue était bien loin des préoccupations de la population. Son parti a dû se dissoudre après avoir récolté un maigre résultat de 1% des votes.

Légaliser, un péché

«La société mexicaine n'est pas un pays assez libéral pour accepter la légalisation de la drogue, d'autant plus que l'Église catholique, encore très centrale dans la vie politique, s'y oppose», explique le journaliste Ricardo Ravelo, du magazine d'enquête Proceso.

Lors des dernières élections, l'Église avait publié une liste des 12 péchés à éviter pour les électeurs. Voter en faveur d'une quelconque libéralisation des drogues figurait parmi les premiers interdits, ex aequo avec un vote pour un candidat pro-choix ou en faveur du mariage gai.

Selon le journaliste mexicain qui enquête sur le narcotrafic depuis 14 ans, l'opinion de la population mexicaine pourrait cependant changer à plus long terme alors que la tumeur que représente le narcotrafic continue de se répandre dans la société mexicaine et que le remède choisi pour l'enrayer, lui, semble faire plus de mal que de bien.

«De grandes questions sont soulevées sur l'efficacité de la guerre frontale du gouvernement, soutenue par les États-Unis. Il y a plus de 35 000 soldats sur le terrain, de 10 000 à 15 000 agents fédéraux et malgré cela, il y 7 cartels qui continuent de faire la loi», souligne Ricardo Ravelo.

Son propre travail est devenu un véritable casse-tête. Habitué à enquêter aux quatre coins du pays, il est confiné depuis deux ans à Mexico. Des hommes armés montent la garde en permanence devant les locaux de Proceso, pourtant bien discrets. Ayant reçu des menaces de mort, un de ses collègues s'est exilé en Espagne.

«On ne peut même plus parler aux journalistes locaux dans les endroits les plus touchés. La plupart d'entre eux sont liés aux narcotrafiquants», explique le grand homme au ton posé en énumérant, en plus du journalisme, tous les secteurs de la société infiltrés par les cartels : les mairies, la police, l'armée et le gouvernement.

Ces jours-ci, Ricardo Ravelo n'enquête pas seulement sur la présence des cartels dans les cercles du pouvoir, il s'intéresse aussi aux violations des droits de l'homme commises par des représentants de l'État mexicain au nom de la guerre contre la drogue : détentions et exécutions arbitraires, torture et disparitions.

Le journaliste croit que bientôt, les Mexicains en auront assez. Ils réclameront du changement. «Si la légalisation se produit un jour, c'est qu'elle sera à la demande de la population», estime-t-il. Et il espère qu'elle sera alors continentale, de la pointe du Brésil aux glaces du Canada, en passant par les États-Unis, véritable vache à lait des narcotrafiquants.

http://www.cyberpresse.ca/actualites/200911/28/01-926007-un-premier-pas-...

Publié le 28 novembre 2009 à 10h21 | Mis à jour le 28 novembre 2009 à 10h33

Un premier pas timide

Laura-Julie Perreault
La Presse

(Cuernavaca, Mexique) Les jardins de la gare de Cuernavaca portent mal leur nom. Tout ce qui semble pousser aux alentours de l'ancienne gare désaffectée est la misère.

Il faut regarder au-dessus des maisonnettes improvisées pour voir le seul immeuble digne de ce nom: un centre de réadaptation destiné aux consommateurs de drogues illicites. Sur sa devanture, un nom qui est aussi une promesse: la Nueva Vida (la nouvelle vie).

Tout nouveau, tout beau, ce centre est un des pans les plus visibles d'une initiative politique du gouvernement de Felipe Calderon, mise de l'avant l'été dernier sans trop faire de bruit: la décriminalisation de la drogue.

Depuis le mois d'août, un Mexicain arrêté avec moins de 5 g de marijuana, 50 mg d'héroïne ou 0,5 g de cocaïne n'est plus traîné devant la justice. Il reçoit plutôt un rendez-vous dans un des 320 centres Nueva Vida. Les employés de ces centres - psychologues et travailleurs sociaux - peuvent ensuite les diriger vers des cliniques médicales spécialisées.

«On ne traite plus les drogués comme des criminels, mais comme des malades. C'est un immense progrès», claironne Jaime Davila, qui supervise la mise en place des nouveaux programmes dans l'État mexicain de Morelos. En faisant la promotion de sa nouvelle approche, le gouvernement mexicain a affirmé que la dépénalisation de la possession simple permettrait aux policiers de laisser aller les petits poissons pour se concentrer sur la pêche aux gros.

De la loi à la réalité

Il suffit de quitter le bureau du secrétaire technique et de descendre au rez-de-chaussée du centre Nueva Vida, où sont accueillis les patients, pour constater qu'il y a un monde entre les belles intentions du gouvernement mexicain et la réalité sur le terrain.

Visité deux mois après l'entrée en vigueur de la nouvelle loi, le centre de Cuernavaca n'avait reçu que deux jeunes contrevenants, envoyés par les policiers.

«Tout le monde dans le coin sait qui vend de la drogue et qui la consomme, mais personne ne veut parler. Les policiers, eux, ont peur d'entrer dans les quartiers chauds», explique Ruth Vazquez Garduño, travailleuse sociale au centre.

Convaincue du bien-fondé de la mission de Nueva Vida, Mme Vazquez Garduño aimerait bien faire de la sensibilisation sur le terrain, mais avec une équipe de 4 personnes pour un bassin de population de plus de 500 000 personnes, la travailleuse sociale a l'impression de combattre un tsunami avec une rame. «Ça fait rigoler les cartels qui continuent de trouver de nouveaux clients sur notre territoire. Nous ne sommes même pas une chatouille pour eux», se désole-t-elle.

Pourtant, des centres de réadaptation comme celui de Cuernavaca ont été la cible d'atrocités au cours des derniers mois. En septembre, des hommes armés sont entrés dans une clinique de Ciudad Juárez, ont demandé aux patients de se retourner contre un mur et en ont fusillé 17. Leur motif? Ils accusaient la clinique d'abriter des vendeurs de drogue d'un cartel rival. Deux semaines plus tard, une autre clinique a connu le même sort: 10 morts.

Cuernavaca, où règne un seul cartel, Los Pelones (Les rasés) est rarement témoin de ce genre de violence. Mais les employés du centre Nueva Vida savent pertinemment que leur travail s'arrête là où celui des cartels commencent.

«Si un jeune est en contact avec des narcotrafiquants, se rendre dans un centre de réadaptation signifie pour lui la mort», note à cet égard Jose Damian, un psychologue du centre. Il a lui-même traité un jeune qui voulait une nouvelle vie. «Dans ce cas-là, il a été chanceux. Un autre jeune a été tué à sa place. Le narcotrafic, on ne s'en sort pas vivant», dit-il. Et ce, peu importe la loi.

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