Il visait leur locataire: le groupe tactique d’intervention se trompe de porte et traumatise un couple

De savoir que la pizzeria de Saint-Amable est mieux organisée que le SPVM, c’est épeurant.

Il visait leur locataire: le groupe tactique d’intervention se trompe de porte et traumatise un couple
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MARIE-LAURENCE DELAINEY
Mercredi, 30 novembre 2022 01:00
MISE À JOUR Mercredi, 30 novembre 2022 01:00

Un couple sans histoire de la Montérégie a eu la peur de sa vie après s’être fait réveiller par des agents armés du Groupe tactique d’intervention de la police de Montréal qui s’étaient trompés de porte.

« Ils ne se sont pas demandé s’il y avait un A ou un B, raconte Marc-André Asselin. Quand mon locataire se fait livrer une pizza ou des colis Amazon, c’est à la bonne adresse, il n’y a pas de confusion. De savoir que la pizzeria de Saint-Amable est mieux organisée que le SPVM, c’est épeurant. »

Dans la nuit du 16 au 17 novembre, sa conjointe Sabrina Landry et lui dormaient paisiblement dans leur résidence de la rue Principale, à Saint-Amable.

Le cadran devait sonner dans quelques heures, mais vers 4 h 45, c’est plutôt un grand « bang » qui les a tirés brusquement du lit. Le bélier du GTI venait de défoncer leur porte d’entrée.

Quelques secondes plus tard, une grenade assourdissante a été lancée dans la cuisine. Plusieurs agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) sont alors entrés, lourdement armés.

Le couple pense alors qu’il se fait cambrioler. M. Asselin bondit du lit et ouvre son coffre-fort contenant ses armes à feu enregistrées. L’homme de 32 ans en possède plusieurs et va au club de tir dans ses temps libres.

« Tout ce que je pensais, c’est protéger ma blonde. Il y avait trois gars habillés en camouflage, explique-t-il. Ce n’était pas clair que c’était la police, quand on est d’honnêtes citoyens, on ne s’attend pas à ce que le SWAT débarque. »

Sabrina Landry et Marc-André Asselin devant la porte d’entrée barricadée de leur résidence après le passage du groupe d’intervention.
PHOTO COLLABORATION SPÉCIALE, MARIE-LAURENCE DELAINEY

Sabrina Landry et Marc-André Asselin devant la porte d’entrée barricadée de leur résidence après le passage du groupe d’intervention.
« Drop ton gun »

Marc-André Asselin et Sabrina Landry sont deux personnes sans histoire. L’homme comprend vite qu’il ne fait pas le poids devant tous ces fusils d’assaut.

« Ils me crient : “Drop ton gun !” une fois, je leur dis non, je drop pas mon gun si vous me dites pas qui vous êtes et pourquoi vous êtes chez nous. Ils n’ont rien répondu à part : “Drop ton gun !” La deuxième fois, ils l’ont dit d’une manière à glacer le sang. J’ai eu la peur de ma vie. »

Il laisse donc son arme avant de se faire plaquer au sol et passer les menottes.

Sa conjointe, elle, est complètement vulnérable.

« Je n’ai ni mes lunettes ni mes verres de contact, je ne vois rien. Je suis toute nue, je suis sans défense. Avec cinq-six gars autour, déplore-t-elle. Ils m’ont dit de m’asseoir sur le lit, j’ai pris un oreiller pour me cacher. »

L’entrée du logement de leur locataire, située au sous-sol et visée par l’opération.
PHOTO COLLABORATION SPÉCIALE, MARIE-LAURENCE DELAINEY

L’entrée du logement de leur locataire, située au sous-sol et visée par l’opération.
Erreur sur la personne

Les policiers leur demandent ensuite de s’identifier. Malgré les prénoms, noms et dates de naissance, ils ne semblent pas saisir qu’il y a erreur sur la personne.

Environ 20 minutes plus tard, après avoir fouillé la maison, un agent s’adresse à M. Asselin et lui lance : « Martin Brouillard, vous êtes en état d’arrestation. »

« Mon nom c’est Marc-André Asselin ! M. Brouillard est mon locataire, il reste en bas ! Vous avez la mauvaise personne ! » crie-t-il, énervé.

C’est au tour des agents d’être saisis.

L’un d’entre eux lui retire les menottes tout en s’excusant. Mme Landry, elle, obtient enfin l’autorisation de s’habiller.

D’autres membres du groupe d’intervention se mettent en direction du bon logement pour arrêter le locataire.

À la demande du couple qui est propriétaire du duplex, ils ne défoncent pas la porte, cette fois.

Des agents du SPVM qui encerclent la maison durant l’opération.
CAPTURE D’ÉCRAN FOURNIE PAR MARC-ANDRÉ ASSELIN

Des agents du SPVM qui encerclent la maison durant l’opération.
Le bon individu

Martin Brouillard a plusieurs antécédents judiciaires.

Selon nos informations, l’homme de 46 ans était visé par un mandat d’arrestation pour menaces de mort et possession d’arme. Il fait maintenant face à des accusations criminelles.

La personne qui a porté plainte contre lui demeure à Montréal.

C’est pour cette raison que le SPVM est intervenu sur le territoire de la Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent.

Son logement est au sous-sol de l’immeuble, il a un stationnement séparé et une entrée indépendante à l’arrière. Le numéro de son appartement est bien le 1472 et celui du couple est le 1472 A.

Le A est indiqué sur les documents officiels gouvernementaux, comme le casier postal et le permis de conduire, mais pas sur la façade de la résidence.

« Ils avaient pourtant encerclé la maison avant de défoncer, mais ne se sont pas posé de questions. Quand ils ont compris que ce n’était pas nous, ils ont dit : “Ah, c’est la porte en arrière, hein ?” dénonce Sabrina Landry.

Une source a confié au Journal que la police de Richelieu-Saint-Laurent est intervenue à deux reprises à l’automne au domicile de Brouillard, sans se tromper de porte.

Une autopatrouille du même corps de police accompagnait également le SPVM ce matin-là. Le véhicule de Brouillard était aussi dans le stationnement de l’appartement, tout près de la bonne entrée.

PHOTO COLLABORATION SPÉCIALE, MARIE-LAURENCE DELAINEY

La police s’excuse

Le SPVM soutient qu’il y avait confusion autour de l’adresse. « Heureusement, personne n’a été blessé. Nous sommes désolés pour les dommages », a indiqué au Journal le porte-parole Jean-Pierre Brabant.

Le corps policier a renvoyé le couple au Bureau des réclamations de la Ville de Montréal pour les dommages.

La demande de réclamation des propriétaires du duplex est « toujours sous enquête », nous a-t-on indiqué et la Ville ne peut « commenter le dossier publiquement ».

Les conséquences de l’intervention ne sont pas que matérielles.

M. Asselin a développé des douleurs au dos et au cou depuis qu’il a été plaqué au sol. Mme Landry a maintenant de la difficulté à dormir, sursaute au moindre bruit et ne se sent plus en sécurité chez elle.

« On s’est sentis violés. Il y a trois mois d’attente pour que je vois un psychologue, mais j’ai besoin de parler maintenant. Les deux, on travaille dans le public, et ça a des conséquences sur notre travail. Ils [les policiers] se sont excusés de leur erreur sur le coup, mais n’ont donné aucun support », explique-t-elle.

Ils ont également porté plainte en déontologie policière et envisagent maintenant de poursuivre le SPVM.

Commentaires

La police s’excuse ! Ne demande pas de les excuser/pardonner

Plus voyeurs que voyants !

Est-ce que Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM)
a utilisé les iPhone de ses agents comme caméras corporelles ?

Je suis toute nue, je suis sans défense. Avec cinq-six gars autour, déplore-t-elle.
Ils [les policiers] se sont excusés de leur erreur sur le coup, mais n’ont donné aucun support », explique-t-elle.

Auto-Excuses sincères ou peur des poursuites ?

Les conséquences de l’intervention ne sont pas que matérielles.
M. Asselin a développé des douleurs au dos et au cou depuis qu’il a été plaqué au sol. Mme Landry a maintenant de la difficulté à dormir, sursaute au moindre bruit et ne se sent plus en sécurité chez elle.

On s’est sentis violés. Il y a trois mois d’attente pour que je vois un psychologue. Votre gouvernement !

Le "Je" m'excuse ou
Comment le policier dit-il « je vais t’enculer » dans son jargon ?
Nous sommes là pour vous protéger. Nous faisons de la prévention et non de la répression.

« Une source a confié au Journal que la police de Richelieu-Saint-Laurent est intervenue à deux reprises à l’automne au domicile de Brouillard, sans se tromper de porte. »

Des troubles de la mémoire ? Gueule de bois ?

Ils ont également porté plainte en déontologie policière et envisagent maintenant de poursuivre le SPVM.

Dans la déontologie policière il y a : Donner un "semblant" de justice.

SPVM
« Les Noirs et les Autochtones 4 à 5 fois plus susceptibles que les Blancs d'être arrêtés par la police de Montréal »
https://www.cbc.ca/news/canada/montreal/spvm-racial-profiling-report-rec...

Les auteurs ont passé au peigne fin les données recueillies entre 2014 et 2017 lors de "contrôles de rue" de la police - lorsque des agents arrêtent des personnes qui n'ont pas nécessairement commis d'infraction.

Ils ont constaté que les Autochtones et les Noirs étaient quatre à cinq fois plus susceptibles que les Blancs d'être arrêtés par la police.

Les femmes autochtones étaient particulièrement surreprésentées : elles étaient 11 fois plus susceptibles d'être interpellées par la police que les femmes blanches.

Les jeunes Arabes âgés de 15 à 24 ans étaient quatre fois plus susceptibles que les Blancs du même âge d'être ciblés pour un contrôle de rue.

Continuons... (Slow-gang CAQ)
le racisme, le sexisme, l'homophobie, la cannaphobie, la protection des rispou, systémique ou systématique.

« La volte-face de François Legault sur le profilage racial »
https://www.msn.com/fr-ca/actualites/quebec-canada/la-volte-face-de-fran...

Extrait
Sur Twitter, en 2020, ce dernier qualifiait la fin des interpellations aléatoires et du profilage, «chez certains policiers», de «mesure la plus efficace pour lutter concrètement contre le racisme». Et il y a plusieurs semaines, en réaction au jugement de la Cour supérieure, le premier ministre du Québec avait déclaré qu’il «faut laisser les policiers faire leur travail».

Une volte-face que questionne M. Merazil. «Deux ans plus tard, il recule sur ce qu’il avait jugé avant-gardiste. On sait quels sont les problèmes et défis des corps policiers envers les minorités. [Le gouvernement] continue de faire comme s’il n’y avait pas de problèmes. Ce revirement, c’est comme si les minorités pouvaient continuer d’être profilées. Le profilage racial ne devrait pas avoir lieu», martèle-t-il.

PS: Le nombre de Québécois en faveur de la légalisation récréative était plus élevé
que le nombre de participants aux élections de la CAQ.

« Drop ton gun » est-ce que les policiers et policières doivent passer des tests de français ?

Simon Jolin-Barrette, dont la fierté est d'avoir criminalisé caquistement, sans preuves scientifiques, les adultes légaux de 18-21 ans, qu'il a sacrifié, mis en contact avec les organisations criminelles aux nombreux produits dangereux, doit faire des insomnies ?

Le déclin du français est encore plus rapide que prévu à Montréal
https://journalmetro.com/actualites/montreal/2581807/declin-francais-enc...
Une tendance que Québec et Ottawa peuvent tenter de freiner, mais difficilement empêcher

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