Que pensent les psychiatres de la légalisation du cannabis ? Une étude menée à Lyon

“53% des psychiatres favorables à la légalisation du cannabis récréatif”.

“Les psychiatres favorables à la légalisation soutiennent que le système actuel, basé sur la répression, n’est pas satisfaisant, car il ne permet pas la prévention. Le cannabis étant classé comme substance illégale, il ne peut pas y avoir de campagnes d’information.

Des études assez récentes montrent qu’il y a un impact du cannabis dans le développement de troubles psychotiques. Mais, à l’opposé, il n’y a pas eu de flambée de ces troubles dans les pays qui ont récemment légalisé le cannabis, comme le Canada, l’Uruguay ou les Etats-Unis.

SOCIÉTÉ
Que pensent les psychiatres de la légalisation du cannabis ? Une étude menée à Lyon

“Réaliser une telle enquête [relative à la consommation et à la légalisation du cannabis], sans idée préconçue, auprès d’un panel très large de psychiatres” est particulièrement intéressant tant les conclusions tirées peuvent surprendre.

C’est ce que suggère son autrice, Léa Leclerc, psychiatre addictologue, et responsable des unités d’addictologie au sein du groupement hospitalier Sud des HCL (hospices civils de Lyon).

La chercheuse a produit une étude portant sur les opinions et les connaissances des psychiatres, concernant les enjeux de la légalisation du cannabis, qu’il soit médical ou récréatif, en France. En effet, on sait que la profession de psychiatre est particulièrement exposée aux consommateurs de cannabis. Et pourtant, cette profession n’est jamais interrogée sur la consommation du cannabis et son éventuel légalisation.

Est-ce que pour autant, cela induit l’existence d’un lien entre cannabis et troubles psychiatriques ?

Léa Leclerc, psychiatre aux HCL, a été récompensée par le prix de la meilleure communication orale au congrès de l’Encéphale, le 21 janvier 2022. ©HCL
Plus de 400 psychiatres ont participé à l’étude
Léa Leclerc opte pour une réponse qui interpelle :

“Il est difficile de répondre à cette question de façon formelle. Le débat reste ouvert. Des études assez récentes montrent qu’il y a un impact du cannabis dans le développement de troubles psychotiques. Mais, à l’opposé, il n’y a pas eu de flambée de ces troubles dans les pays qui ont récemment légalisé le cannabis, comme le Canada, l’Uruguay ou les Etats-Unis.

Nous ne pouvons pas être certains que les usagers rencontrés consomment à visée auto-thérapeutique du fait de troubles psychiatriques ou si c’est leur consommation de cannabis qui a engendré les troubles. Nous savons qu’il existe des vulnérabilités individuelles dans le développement des troubles psychotiques, qui peuvent être induits par le cannabis, mais qui n’est pas le seul facteur précipitant.”

La question est complexe et c’est ce que la psychiatre des HCL tend à démontrer. L’étude, lancée via un questionnaire diffusé sur le site de l’Encéphale (principal congrès de psychiatrie francophone), a été nourrie par les réponses de plus de 400 psychiatres.

Et la familiarité de ces médecins aux cas de patients consommateurs de stupéfiants y est confirmée : 80% d’entre eux indiquent en recevoir plusieurs en consultation, chaque semaine. Ils sont même 40% à en recevoir au moins un par jour.

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“53% des psychiatres favorables à la légalisation du cannabis récréatif”

Bien que l’enquête se poursuive jusqu’au 28 février, les premières données extraites par Léa Leclerc sont assez édifiantes :

“77% des psychiatres interrogés sont favorables à la légalisation du cannabis à des fins médicales. Une majorité, 53%, se montre également favorable à la légalisation à des fins récréatives.”

Et de préciser les raisons invoquées par les médecins :

“Les psychiatres favorables à la légalisation soutiennent que le système actuel, basé sur la répression, n’est pas satisfaisant, car il ne permet pas la prévention. Le cannabis étant classé comme substance illégale, il ne peut pas y avoir de campagnes d’information.

Or, les Français sont les premiers consommateurs en Europe et les populations vulnérables, les mineurs notamment, se retrouvent exposés à ce phénomène sans prévention.

Les psychiatres défavorables à la légalisation évoquent, eux, leur crainte d’impacts sur la santé et les potentiels dommages sociétaux provoqués, comme l’augmentation des violences, des accidents de la route, du décrochage scolaire…”

Commentaires

Les psychiatres défavorables

Les psychiatres défavorables à la légalisation évoquent, eux, leur crainte d’impacts sur la santé et les potentiels dommages sociétaux provoqués, comme l’augmentation des violences, des accidents de la route, du décrochage scolaire…”

Les craintes ne sont pas des faits ni des conclusions scientifiques de recherches, sur des humains !

- Les potentiels dommages sociétaux provoqués ?
Bénins !
Comparativement aux dommages réels causés par le tabac et l'alcool mortels ?
Dommages évitables acceptables sur la santé physique, psychique, économique.

- L’augmentation des violences ?
Comparativement à l'alcool drogue #1 pour le nombre de drogués, un dépresseur psychoactif ?

« L'alcool engendre chez certains un comportement impulsif et agressif qui peut se convertir en un comportement automatique s'ils boivent trop d'alcool sur le long terme. Et il faut ajouter à cela les altérations que l'alcool peut causer au cerveau. Celles-ci réduisent encore plus la maîtrise de soi. Alcool qui n'a pas d'âge minimum de consommation.

Donc légal même pour des enfants de 6-12 ans et moins dont le cerveau ne sera complété qu'à 23-25 ans.
Alcool qui cause des psychoses et drogue #1 du violeur qui comme le GHB peut être consommé récréativement !

Fait: la consommation d'alcool était permise au parlement.
Elle a été interdite parce qu'elle occasionnait de la violence des bagarres !
En France ils ont interdit la consommation d'alcool dans les postes de police même pour les pots de départs.
Policiers, violents, racistes, sexistes, homophobes, corruptibles ! Par acceptation culturelle, sociale, omerta !

Ce n'est pas le cannabis qui provoque/augmente la violence c'est sa prohibition et ses profits !

Ce sont les usages qui sont doux ou dures avec ou sans substance, légales ou non !
Et ce devrait être le nombre de morts annuelles/journalières qui devrait le déterminer.
Pas l'acceptabilité sociale culturelle ni le manque de courage des gouvernements !

- Des accidents de la route ? (accidents de route)
Pas d'augmentation là où le cannabis et ses extraits et concentrés sont légaux !

- Du décrochage scolaire ?
Possible pour certains jeunes consommateurs réguliers de moins de 18 ans
qui ne sont pas ciblés par les publicités infantilisantes, moralistes.

Comme au Québec qui a criminalisé et sacrifié les adules de 18-21 ans aux organisations criminelles, appuyé par les Associations de médecins/psychiatres sans preuve scientifique, ni recherche sur des humains, alors que:

“il n’y a aucune preuve scientifique que de consommer du cannabis présente quelque risque que ce soit pour le développement cognitif après l’âge de 17 ans.”

La professeure Natalie Castellanos-Ryan,
de l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal
et chercheuse spécialisée en prévention de la dépendance au Centre de recherche du CHU Sainte-Justine:
Elle s’en prend aussi à un mythe persistant, qui est directement dans son champ d’expertise, en l’occurrence le développement cognitif : « C’est vrai que le cerveau se développe jusqu’à 25 ans, mais il n’y a aucune preuve scientifique que de consommer du cannabis présente quelque risque que ce soit pour le développement cognitif après l’âge de 17 ans.»

C’est très clair dans la littérature scientifique et les études longitudinales dans lesquelles nous contrôlons le développement cognitif préalable.

C’est un des premiers messages avec lesquels je commencerais:
le cannabis rend stupide (en affectant le développement cognitif) ; car c’est faux », tranche-t-elle.

https://www.inspq.qc.ca/substances-psychoactives/alcool/dossier/alcool-c...

INSPQ
Extrait:
Les conséquences de la consommation d’alcool sur l’entourage
Au-delà de l’individu qui consomme de l’alcool et qui développe des problèmes de santé, la consommation d’alcool peut avoir des conséquences sur l’entourage proximal (amis, enfants, conjoints, milieu de travail) et distal (communauté) des consommateurs (12).

Ces conséquences peuvent être liées à la santé (ex. : blessures, anxiété, dépression, transmission d’ITSS), peuvent être sociales (ex. : agression, nuisance à la communauté) ou peuvent être économiques (ex. : dommage à la propriété, dettes familiales liées à la consommation d’alcool).

La prise en considération des conséquences de la consommation d’alcool sur l’entourage du consommateur permet d’avoir une perspective plus complète de la problématique.

Voici quelques exemples des conséquences de la consommation d’alcool sur l’entourage :

La violence familiale, intime et sexuelle :
La consommation d’alcool, surtout lorsqu’elle est abusive, peut affecter les proches du consommateur. Les membres de la famille, en particulier le conjoint ou la conjointe et les enfants, sont les personnes les plus à risque de subir des conséquences de cette consommation.

Les enfants sont particulièrement vulnérables face à la consommation d’alcool de leurs parents.
Entre autres, les enfants dont l’un des parents consomme de l’alcool de façon abusive sont plus à risque de subir de la négligence et de la maltraitance physique et psychologique (13).

Il existe un lien étroit entre la consommation d’alcool et l’éclosion de violence entre partenaires intimes.
Par ailleurs, la consommation d’alcool augmente généralement la fréquence et la gravité de la violence (14).
Une association forte existe entre les agressions sexuelles et la consommation d’alcool de l’agresseur (15). Plus encore, la consommation d’alcool est fortement associée aux violences sexuelles entre partenaires intimes (16).

Pour l’alcool seulement, le coût pour la société est estimé à 14,6 milliards de dollars, alors que les revenus nets tirés de la vente d’alcool sont de 10,9 milliards de dollars. Ce coût représente 38,1 % du coût total attribuable à l’usage des substances psychoactives au Canada. À titre de comparaison, le coût global de la consommation du tabac, du cannabis et des opioïdes est, respectivement, estimé à 12 milliards, 2,8 milliards et 3,5 milliards de dollars.

Les mythes associés au cannabis
https://www.biron.com/fr/actualites/science/cannabis-101-pour-tout-savoi...

Extrait:
De tous les temps, le cannabis a été associé à des dangers et des risques potentiels, faux ou réels.
Et ces risques ont souvent servi à justifier la prohibition.

Dans la liste des mythes, on retrouve :
Le cannabis est une drogue portail, qui entraîne l’utilisateur à passer aux drogues dures comme la cocaïne ou l’héroïne. Il n’y a en fait aucune étude concluante qui le démontre.

Le cannabis peut induire la psychose chronique chez les adolescents qui en consomment.
Cette affirmation est utilisée par certains professionnels de la santé pour justifier un resserrement dans les lois entourant la distribution et l’utilisation chez les jeunes de moins de 25 ans. Bien que des épisodes de psychose aiguë "réversible" puissent être induits par l’utilisation de fortes doses chez certains individus, il n’y a aucune étude qui démontre un lien de cause à effet entre l’utilisation du cannabis et la psychose chronique.

Le cannabis crée une dépendance physique et psychologique.
L’utilisation quotidienne de cannabis peut créer une faible dépendance physique et psychologique. Si on le compare aux autres psychotropes, le risque de développer une dépendance au cours de la vie est de 9.1% avec le cannabis alors qu’il est de 15% pour l’alcool et 32% pour le tabac.

La conduite automobile sous l’influence du cannabis.
Parce qu’elle affecte la vigilance et le temps de réaction, la consommation du cannabis est à proscrire si on conduit un véhicule.

La croyance populaire voulait que le cannabis soit criminogène (augmentation des crimes).
En fait, l’alcool, les amphétamines et l’héroïne sont des agents criminogènes plus importants que le cannabis.

PS: retrouver des traces de cannabis dans le sang lors d'accidents et de morts ne prouve qu'il a été consommé juste avant la conduite. On peut en détecter des traces de métabolites THC lents jusqu'à 30 jours après la consommation.

Valable aussi quand les médias clickbait et les policiers prétendent qu'il y avait du fentanyl dans le cannabis !
Avoir trouvé du fentanyl/carfentanil/héroïne et du cannabis dans le sang ne prouve pas que ces produits étaient présents dans le cannabis !

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