Lancement de la construction d'une usine de cannabis à Saint-Prime
Une usine de cannabis verra le jour à Saint-Prime, les promoteurs de CannaBoréa ayant annoncé lundi le début de sa construction.
Mis à jour le 26 mai 2021 à 10h45
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Guillaume Roy
GUILLAUME ROY
Initiative de journalisme local - Le Quotidien
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Une usine de cannabis verra le jour à Saint-Prime, les promoteurs de CannaBoréa ayant annoncé lundi le début de sa construction. Alors que plusieurs projets d’envergure annoncés ont échoué jusqu’à maintenant, trop gros pour être financés, celui de Saint-Prime, évalué à 1,25 million de dollars, vise une microproduction de 650 kilogrammes par année dans un premier temps.
D’ici cinq à sept mois, l’usine de CannaBoréa, construite dans le parc industriel de Saint-Prime, sera terminée et l’entreprise sera alors en mesure de demander officiellement une licence de production à Santé Canada. Selon les normes en vigueur, les investisseurs doivent d’abord construire les infrastructures avant d’obtenir la licence.
La culture pourra ensuite commencer, mais il faudra attendre quelques mois avant que la production puisse être récoltée et mise en marché. « Les ventes pourront commencer au début de 2022 », souligne Jeff Auclair-Pilote, un des actionnaires du projet avec Jonathan Lavoie, Maxime Guérin et Kevin Ouellet.
Le financement de projets de production de cannabis est l’un des plus grands freins à l’émergence des entreprises, souligne Maxime Guérin, qui est également actionnaire de MindiCANNA, une compagnie de service-conseil aidant au développement de ce type de projets.
« La réalité à l’heure actuelle, c’est que si tu n’as pas décollé ton projet de 50 millions de dollars en 2013 ou 2014, les investisseurs se font beaucoup plus rares et le financement traditionnel n’existe pas pour les projets liés à la production de cannabis », ajoute-t-il. Autrement dit, les banques ne soutiennent pas ceux-ci et les investisseurs doivent eux-mêmes trouver la totalité des fonds nécessaires pour lancer leur projet. De plus, les promoteurs doivent attendre plus d’un an avant de commencer à générer des revenus.
MindiCANNA a développé une solide expertise dans le développement de projets de cannabis au cours des dernières années, notamment en opérant un site de production avec une compagnie soeur à Amos. Malgré l’accompagnement de plus d’une centaine d’entreprises dans leurs démarches, seulement une vingtaine ont vu leur projet aboutir jusqu’à maintenant.
CannaBoréa souhaite obtenir une licence de microculture, limitant la superficie de production à 200 mètres carrés. « Les investissements pour le bâtiment s’élèvent à 750 000 dollars et près de 500 000 dollars d’équipements », souligne Kevin Ouellet, actionnaire du projet et copropriétaire de CRG Construction, l’entreprise responsable de la construction. Il mentionne que l’usine sera construite avec des panneaux de structure isolés (SIP) faits par Structures Fortis, à Saint-Prime.
Considérant les difficultés de financement, les promoteurs soulignent la participation du Centre local de développement Domaine-du-Roy et de la Société d’aide au développement des collectivités Lac-Saint-Jean Ouest. « Les banques, les organisations publiques et parapubliques ont souvent une peur bleue concernant les projets de cannabis, même si c’est maintenant légal », note Maxime Guérin, qui croit que c’est la première fois qu’un CLD ou une SADC viennent en aide à un tel projet.
De petits lots haut de gamme
La production de petits lots de très haute qualité permettra à CannaBoréa de se démarquer sur le marché, estime Maxime Guérin. « La production de cultivars de niche et les produits à forte teneur en THC sont très prisés des clients, note-t-il. Ça va nous permettre de nous distinguer sur les tablettes et d’obtenir des prix plus intéressants. »
CannaBoréa sera spécialisée dans la production de cannabis en vrac et la marchandise sera expédiée à une autre entreprise partenaire qui fera la supervision de la qualité, l’emballage et la vente des produits aux clients, comme la Société québécoise du cannabis, ou d’autres organisations du même type dans les provinces canadiennes.
Selon les projections, CannaBoréa sera en mesure de vendre ses produits à raison de 2,5 à 6 dollars par gramme, laissant présager des revenus annuels bruts de 1,625 à 3,9 millions de dollars. Il faut toutefois soustraire les frais d’exploitation, qui ne sont pas connus.
La production de 650 kg par année représentera une petite goutte d’eau dans l’océan du cannabis récréatif au Canada, soutient Maxime Guérin, qui ajoute que l’usine devrait compter environ sept employés. Étant donné que la production se fera en usine, il n’y aura pas de pollution lumineuse ni d’odeurs, alors que ces dernières seront traitées par un filtre au charbon.
Les promoteurs sont confiants de faire du projet un succès, eux qui estiment former une équipe de rêve. Jeff Auclair-Pilote est comptable, Jonathan Lavoie, avocat, Maxime Guérin, un spécialiste de la production de cannabis et Kevin Ouellet entrepreneur en construction, (avec sa partenaire d’affaire Marlène Lapointe). « On a trouvé la recette magique », remarque Jonathan Lavoie.
À leurs yeux, ce premier pas dans la production de cannabis récréatif est la meilleure façon d’intégrer le marché. « On commence petit et après ça, sky is the limit », ajoute Jonathan Lavoie.
Les entrepreneurs ont souligné l’ouverture de Saint-Prime, car plusieurs municipalités refusent les projets de production de cannabis sur leur territoire. Le maire Lucien Boivin a tenu à souligner la solidité des promoteurs et du projet, en espérant que d’autres phases viendront le bonifier.
Le pollen de chanvre un danger de pollination croisée !
La pollinisation croisée. Un danger pour le cannabis récréatif et thérapeutique !
La Loutre * (St-Félicien)
« En plus d'être un enjeu économique, la pollinisation croisée met en lumière un problème encore plus grand. C'est de la pérennité de l'espèce dont il est question. »
« Aujourd'hui, c'est au génome que nous nous attaquons. Grâce à la pollinisation croisée et à la démocratisation de sa culture, nous introduisons les gènes de chanvre industriel dans le cannabis. »
Le risque de pollinisation croisée à/par St-Prime pourrait contaminer le cannabis de St-Félicien
à une distance d'environ 11.3 km en ligne droite (ou à vol d'oiseau).
A St-Prime ils ont déjà un producteur de graines de chanvre.
https://www.laterre.ca/actualites/cultures/la-culture-du-chanvre-un-reve...
La culture du chanvre : un rêve possible!
21 novembre 2020
Christian Taillon, de Saint-Prime au Lac-Saint-Jean, est un producteur de grandes cultures et de lait bio qui ne craint pas les défis. Avec les trois autres actionnaires de la Ferme Taillon et Fils inc., il s’est lancé dans la culture de graines de chanvre bio alors qu’il ne s’en faisait à peu près pas au Québec.
Pour produire des graines avec une plante femelle il faut la polliniser !
https://blocpot.qc.ca/fr/forum/5111
* La Loutre - Danger de pollinisation croisée
Extrait:
Les français, avec une petite touche d'arrogance bien légitime, ont expliqué que la culture de la graine de chanvre, aussi appelée chènevis, est ce qui est le plus simple à réaliser et ne représente pas un véritable défi comparé à la production de fibre textile de qualité où par exemple les plants mâles doivent être éliminés (tiens donc!) pour concentrer les efforts de la plante femelle à la production de fibre.
Je sens que vous me voyez venir... Et bien voilà! Il semble évident que la législation sur le cannabis n'est pas terminée. A l'instar de ce qui se passe aux USA, un grave problème de pollen existe. En effet, le cannabis étant une plante anémogame ou anémophile, sa pollinisation est assurée par le vent. Les 350 000 grains de pollen que chaque fleur mâle produit sont transportés sur des distances allant jusqu'à des centaines de kilomètres là où il n'y a pas d'obstacle, par exemple la mer Méditerranée. Plus près de nous, de la pollinisation croisée légère a été observée sur une distance de 10 kilomètres et sévère à 5 kilomètres.
En plus d'être un enjeu économique, la pollinisation croisée met en lumière un problème encore plus grand. C'est de la pérennité de l'espèce dont il est question. Je crois que la légalisation du cannabis est paradoxalement un des plus grands dangers que cette plante magique aura connus. Lors des différentes tentatives d'éradication survenues dans l'histoire, le capital génétique de l'espèce n'était pas menacé. Il a suffit que des graines soient préservées. Aujourd'hui, c'est au génome que nous nous attaquons. Grâce à la pollinisation croisée et à la démocratisation de sa culture, nous introduisons les gènes de chanvre industriel dans le cannabis. Déjà, à ce point de vue, on pourrait par exemple, remettre en question l'introduction des gènes de cannabis ruderalis pour obtenir les hybrides aphotopériodiques (automatiques), à la différence que ces travaux sont exécutés par des pros, non pas par le vent.
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