Cannabis et douleur chronique: les études fiables se font attendre

Un colloque présenté au congrès de l'Acfas constate l'absence d'études de qualité sur le cannabis et la douleur chronique

Si les médecins en prescrivent malgré l'absence de preuves scientifiques, c'est qu'ils se préoccupent de la qualité de vie de leurs patients et qu'ils ne veulent pas les abandonner à leur sort, démontre une étude réalisée par les trois organisateurs du colloque.

JEAN HAMANN
3 mai 2021 16h29
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Un colloque présenté au congrès de l'Acfas constate l'absence d'études de qualité sur le cannabis et la douleur chronique
Ce contenu est produit par l'Université Laval.

Il y a quelques années, David Bouchard a commencé à éprouver des douleurs musculosquelettiques qui affectaient ses activités quotidiennes et sa qualité de vie. Des examens médicaux ont révélé qu'il souffrait du syndrome de Marfan, une maladie génétique qui touche les tissus conjonctifs de l'ensemble des organes du corps. «Après plus d'un an de physiothérapie, j'ai cherché d'autres solutions. Comme je ne voulais pas tomber dans les opioïdes et comme il y a peu de solutions pour traiter les douleurs chroniques, j'ai envisagé le recours au cannabis, moi qui n'en avais jamais consommé auparavant» a-t-il raconté aux participants du colloque «Le cannabis médical contre la douleur chronique: derrière l'écran de fumée», qui se déroulait ce matin en ouverture de rideau du 88e Congrès de l'Acfas.

Les problèmes qu'a vécus alors ce professionnel de recherche au Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale sont typiques de ceux qu'affrontent toutes les personnes qui se demandent si le cannabis médical peut les aider, ont révélé les présentations faites lors du colloque. Il a «fait ses recherches» et il a constaté que les études scientifiques de qualité sur l'efficacité et la sécurité du cannabis médical étaient encore peu nombreuses et que leurs conclusions n'étaient pas nettes. Certains membres de sa famille ont sourcillé à l'idée qu'il fasse usage de cannabis. Enfin, son médecin manquait de connaissances sur la question pour le guider adéquatement.

Malgré l'absence de données probantes, le nombre d'utilisateurs de cannabis médical au Canada est passé de 24 000 en juin 2015 à plus de 360 000 en juin 2019, a rappelé Clermont Dionne, professeur à la Faculté de médecine, chercheur au Centre de recherche du CHU de Québec – Université Laval et coorganisateur, avec Edeltraut Kröger et Lise Poisblaud, du colloque présenté au congrès de l'Acfas. Et cela, sans compter les personnes qui s'autoprescrivent du cannabis pour leurs problèmes de santé.

«Si tant de gens y ont recours, c'est que l'arsenal thérapeutique contre la douleur chronique est très limité, a rappelé le professeur Dionne. Il s'agit souvent de recommandations comme se tenir en forme, perdre du poids ou arrêter de fumer. Le cannabis propose une solution d'un autre type aux problèmes de douleur.» Si les médecins en prescrivent malgré l'absence de preuves scientifiques, c'est qu'ils se préoccupent de la qualité de vie de leurs patients et qu'ils ne veulent pas les abandonner à leur sort, démontre une étude réalisée par les trois organisateurs du colloque.

Pour Edeltraut Kröger, pharmacienne, épidémiologiste et professeure associée à la Faculté de pharmacie, les études menées jusqu'à présent sur le cannabis souffrent de nombreux problèmes méthodologiques. Par exemple, les personnes qui participent à ces recherches ne sont pas représentatives de la population. De plus, une forte proportion des sujets abandonne en cours de route, peut-être parce qu'ils n'en retirent aucun bienfait, ce qui biaise les conclusions tirées à partir des participants qui restent. Enfin, souligne-t-elle, la composition du cannabis est très variable. «Pour mener des études de qualité, il faudrait tester des extraits de cannabis dont on connaît la composition, il faudrait en contrôler la posologie et il faudrait savoir ce que les sujets consomment réellement.»

« Le cannabis médical est une option thérapeutique, mais il faut être prudent parce que les effets secondaires peuvent être importants et que fumer, peu importe ce qu'on inhale, n'est jamais une bonne idée. »
— Clermont Dionne

La stigmatisation du cannabis a longtemps nui aux recherches sur ce produit, a-t-elle poursuivi. «Malgré la légalisation du cannabis médical en 2001 et la légalisation du cannabis récréatif en 2018, il existe encore de nombreuses barrières qui freinent les recherches dans ce domaine. De plus, le financement des travaux n'est pas facile parce que les cannabinoïdes ne peuvent pas être brevetés.»

Malgré leurs limites, de nombreuses études laissent entrevoir un potentiel très intéressant pour le cannabis. C'est le cas pour la réduction de l'usage des opiacés, a signalé le professeur Arsène Zongo, de la Faculté de pharmacie de l'Université Laval. «Les cannabinoïdes agissent de façon synergique avec les opioïdes dans le corps humain. Certaines études suggèrent que cannabis pourrait atténuer la crise des opiacés en remplaçant ou en réduisant le recours aux opioïdes prescrits contre la douleur chronique. Ici encore, les études de qualité manquent.»

Conclusions? Tant que l'on n'aura pas réalisé d'études fiables sur la question, l'utilisation du cannabis médical contre la douleur chronique continuera d'être une question de conviction personnelle plutôt que de science. «Les dogmes d'aujourd'hui sont les hérésies de demain, a rappelé le professeur Dionne, en guise de conclusion. Il faut davantage d'études de qualité sur le cannabis médical et la douleur chronique. Et il faut que ces études soient réalisées de façon indépendante de l'industrie. D'ici là, le cannabis médical est une option thérapeutique, mais il faut être prudent parce que les effets secondaires peuvent être importants et que fumer, peu importe ce qu'on inhale, n'est jamais une bonne idée.»

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Commentaires

Manque d'études de qualité ? En 20 ans de cannabis légal...

« Si les médecins en prescrivent malgré l'absence de preuves scientifiques, c'est qu'ils se préoccupent de la qualité de vie de leurs patients et qu'ils ne veulent pas les abandonner à leur sort, démontre une étude réalisée par les trois organisateurs du colloque. »

C'est qu'ils se préoccupent de la qualité de vie de leurs patients et qu'ils ne veulent pas les abandonner à leur sort ?
Seulement 20% des médecins du Québec qui ont fait le serment de "tout faire pour soulager la souffrance" qui se préoccupent d'abord de la qualité de vie de leurs patients qu'ils ne veulent pas les abandonner à leur sort, acceptent d'en prescrire.

« C'est l'ignorance, et non la connaissance, qui dresse les hommes les uns contre les autres. »
« Le principal fléau de l'humanité n'est pas l'ignorance, mais le refus de savoir. »
« Quand l'ignorance gouverne, le savoir s'exile. »

Malgré l'absence de données probantes, le nombre d'utilisateurs de cannabis médical au Canada est passé de
24 000 en juin 2015 à plus de 360 000 en juin 2019.

360 000 personnes en juin 2019 pour 37,59 millions d'habitants au Canada (2019)
Est-ce que c'est beaucoup pour un produit non remboursé, payé par le malade souffrant et mourant ?
Exception: Remboursé par le gouvernement pour les vétérans et par quelques compagnies d'assurance.

Le Québec c'est environ 8 500 000 millions d’habitants:
Un milliard de comprimés prescrits en santé mentale, remboursés.
Plus de 525 millions de comprimés d’antidépresseurs, remboursés.
- En 2020, ce sont un peu plus d’un milliard de comprimés qui ont été prescrits en santé mentale au Québec.
- En 2020, les Québécois ont consommé plus de 525 millions de comprimés d’antidépresseurs, une hausse de 7,3 % par rapport à l’année précédente.

(La présidente de l’Ordre des psychologues du Québec, Christine Grou, croit que ces chiffres révèlent un « problème de santé dans notre société ».)

Ce n'est pas le cannabis vapoté qui fait effet rapidement et en deux puffs qui est le problème.
Les bienfaits dépassent les méfaits.
Ce sont les grands consommateurs réguliers qui pourraient avoir des problèmes.
Idem pour les drogues légales comme le tabac, l'alcool et les médicaments.

Aucune étude sur des humains avec placébo n'a démontré les effets négatifs du cannabis fumé sur le système respiratoire, pulmonaire.

Si il y avait des faits et de nombreuses victimes chaque jour ça ferait le buzz.
Beaucoup plus que le tabac protégé par la CAQ avec ses plus de13 000 morts annuelles, 35 par jour.
En plus des maladies* évitables acceptables !
Tabac légal à 18 ans pour l'achat, la possession, la consommation et production personnelle de 15 kilos/15 000 g, par adulte par foyer.

En Europe il n'y a eu qu'une étude sondage d'opinion car ils ne fournissaient pas aux humains le produit contrôlé et un placébo, en plus parmi les sondés il y avait des consommateurs qui avaient la malsaine habitude de mélanger un peu de cannabis à une cigarette de tabac ou un 3 feuilles, en plus de consommer de l'alcool.

* Maladies - Études sur les méfaits du tabac
Le cancer du poumon, dont 80 à 90 % des cas sont liés au tabagisme actif. Mais d'autres cancers sont également causés par le tabac : gorge, bouche, lèvres, pancréas, reins, vessie, utérus. Le cancer de l'œsophage est plus fréquent en cas d'association du tabac et de l'alcool.2 juill. 2019

Le tabac peut en outre aggraver la pauvreté des fumeurs et de leurs familles du fait que ces derniers sont beaucoup plus susceptibles de tomber malade et de mourir prématurément d'un cancer, d'une crise cardiaque, d'une maladie respiratoire ou d'autres maladies liées au tabagisme, privant leurs familles d'un revenu ...

Tabac mortel protégé par la CAQ (appuyé par les médecins et psychiatres), et qui font de l'incitation à l'usage pour les adultes de 18 ans en ne les criminalisant pas, ce qu'ils ont fait, ont imposé, pour les/aux 18-21 ans qu'ils ont criminalisé et sacrifié aux organisations criminelles pour tenir une promesse électoraliste ségrégationniste sans preuve scientifique.

« La criminalisation injuste est un phénomène complexe qui s'empare du droit pénal et d'autres provisions légales pour attaquer les défenseurs des droits humains (DDH) dans le but de freiner leur œuvre de défense et promotion des libertés fondamentales. »

Il suffit d'avoir le pouvoir, d'être un gouvernement majoritaire avec 37,4 % des voix, qui donne le droit au bâillon !

Ce gouvernement qui a les moyens de se payer et le pouvoir de faire publier ses sondages positifs seulement ?

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