Rachida Dati a changé d'avis sur le cannabis de manière stupéfiante

Légaliser le cannabis ? “Pourquoi pas”, répond Rachida Dati... après avoir longtemps pourfendu ses "dégâts irréversibles".

POLITIQUE 08/02/2021 15:33 CET

Par Nabil Touati

POLITIQUE - Légaliser le cannabis ? “Pourquoi pas”, répond Rachida Dati. Longtemps opposée à la dépénalisation et la légalisation de l’usage de stupéfiants, l’ancienne garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy envisage désormais à voix haute d’assouplir la législation française considérée comme l’une des plus répressives des états européens jusqu’à la récente généralisation d’une amende forfaitaire délictuelle qui sera tout de même bientôt inscrite au casier judiciaire des contrevenants.

“J’ai évolué sur mes positions”, a admis Rachida Dati ce 3 février, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo, lors d’une table ronde organisée par l’Assemblée nationale via la Mission d’information sur la réglementation et l’impact des différents usages du cannabis. Jusqu’alors inflexible sur le sujet, comme en février 2018 sur LCI où elle estimait que “maintenant la majorité des responsables politiques admettent qu’il ne faut pas dépénaliser car on connaît les dégâts irréversibles du cannabis”, la maire LR du VIIe arrondissement de Paris entrevoit aujourd’hui les “vertus” d’une réglementation moins sévère.

Et si ses convictions prônant une stricte interdiction se sont effritées avec le temps, c’est en raison dit-elle de son “vécu” d’ancienne magistrate et de l’implication de membres de sa famille dans des affaires de stupéfiants.

De “maintenir l’interdit” à “pourquoi pas”
“Il faut maintenir l’interdit [car] nous sommes un pays très en avance sur la prévention et la prise en charge médicale”, affirmait Rachida Dati en 2018 sur LCI. Mais de constater l’inverse trois ans plus tard face aux députés. “Les campagnes de sensibilisation dans les écoles, où des policiers ou un substitut du procureur viennent montrer des photos de toxicomanes, ne sont plus du tout adaptées à l’heure des réseaux sociaux où tout le monde est au courant de tout. On est encore très archaïques”, concède-t-elle. Quant à l’injonction thérapeutique prévue par le Code de la santé publique, “elle est à revoir, elle n’est pas efficace”, déplore l’ex-ministre de la Justice.

Lorsque Vincent Peillon, alors ministre de l’Éducation de François Hollande, s’était prononcé en octobre 2012 pour l’ouverture d’un débat sur la dépénalisation du cannabis afin de lutter contre les trafics, Rachida Dati lui reprochait alors d’avoir exprimé une “position grave, lâche et irresponsable”.

Quatre mois auparavant, elle s’en prenait à une Cécile Duflot faisant soi-disant “l’apologie d’une drogue” après que la ministre du Logement avait réaffirmé vouloir appliquer au cannabis “le même régime” réglementaire que pour l’alcool et le tabac. Presque neuf ans après, l’élue LR amorce un début d’adhésion aux préconisations de l’ancienne patronne d’EELV : “Cécile Duflot, c’est vrai que vos propositions m’interrogent. Pas en disant ‘c’est pas bien, il ne faut pas le faire’ mais cela m’interroge parce que je me dis ‘pourquoi pas’”, avance-t-elle.

“On va faire secouer la société”
Désormais convaincue qu’“il faut qu’on bouge sur cette législation”, Rachida Dati anticipe les contours d’une future régulation: de la production à la distribution du cannabis, la nouvelle convertie semble en pleine réflexion en se demandant si “on en fait une entreprise comme pour le tabac, c’est-à-dire qu’on en fait une économie avec des taxes ?”. Et de poursuivre son questionnement : “Faut-il une production privée et une distribution d’État ?”.

Constatant que “la consommation reste parfois au même niveau” dans les pays ayant franchi le pas et que “l’effet d’aubaine du trafic” s’y effondre, la maire du VIIe arrondissement a vanté aux députés une des principales “vertu” de la légalisation : disposer de produits dont la qualité serait enfin “contrôlée”, en citant l’exemple français de la vente controversée du cannabidiol (CBD), une molécule présente dans le cannabis qui n’a “pas d’effet stupéfiant”.

“Dire demain ‘on légalise tout : la production et la consommation’, on va faire secouer la société”, prévient Rachida Dati, devançant sans doute les remous prévisibles à droite, dans sa propre famille politique traditionnellement hostile aux réformes en matière de stupéfiants, tout en croyant détecter dans les enquêtes d’opinion que “les gens sont prêts” à accepter la légalisation du cannabis. Et de prévenir les législateurs : “une fois qu’on aura fait le cannabis, on aura un sujet avec les autres drogues”.

Commentaires

Il n'y a que les fous qui ne changent pas d'idée

Définition: "Il n'y a que les fous qui ne changent pas d'idée" signifie que nos opinions peuvent changer.

Vouloir à tout prix garder les siennes contre l'évidence (même scientifique) est un signe de bêtise.
Comme la criminalisation ségrégationniste* des adultes de 18 ans de moins de 21 ans pour le cannabis par la CAQ !
Et les sacrifier aux mains et produits dangereux pour la santé physique et mentale des organisations criminelles.
Est un signe évident de bêtise pour tenir une promesse électoraliste simpliste !

Ainsi, des jeunes âgés de 18 à 21 ans s’approvisionnent auprès de revendeurs et consomment des produits contaminés et non réglementés, sans être renseignés sur leur puissance, avec la bénédiction de la CAQ !
Et des Associations: de médecins, psychiatres, pédiatres, forces policières !

Pour protéger leur santé physique et mentale ! Non ! Pour protéger le gros égo du premier !

« C’est clair, je ne me conte pas d’histoires. Des jeunes de 18 à 21 ans vont aller sur le marché noir acheter du cannabis. Mais je ne veux pas être connu comme le premier ministre du Québec à envoyer le signal que c’est banal de consommer du cannabis avant 21 ans. » François Legault

* Ségrégation: Séparation imposée, de droit ou de fait, d'un groupe social d'avec les autres.
Ex: la séparation criminalisation imposée aux adultes légaux de 18 ans du groupe social des consommateurs de cannabis légal sans dose mortelle des autres consommateurs de produits intoxicants, protégés par la CAQ, qui rendent accro, malade et tue chaque jour par acceptation culturelle seulement.
Le choix limité entre une herbe sans dose mortelle pour les 21 ans et plus
ou l'alcool et le tabac qui tuent chaque jour mais légaux pour les adultes de 18 ans.

Respect aux parents qui ne respectent pas cette loi injuste ségrégationniste envers les adultes légaux de 18 ans.

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