Réglementation sur le cannabis à Saguenay: « Une prohibition 2.0 »

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24 janvier 2019
Mis à jour le 23 janvier 2019 à 22h06

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Réglementation sur le cannabis à Saguenay: « Une prohibition 2.0 »

Patricia Rainville
Le Quotidien

Un locataire de Saguenay, dont le propriétaire interdit la consommation de cannabis dans son appartement, ne peut en consommer nulle part. Une drogue pourtant légale, qui est interdite sur le territoire de la ville, sauf dans une propriété privée ou sur le terrain de celle-ci. Une réglementation qui consterne Érick Tremblay-Dionne, un jeune homme qui milite pour la mise sur pied d’une zone verte à Saguenay, où il sera possible de consommer, en toute tranquillité et, surtout, légalement.

Vous êtes locataire, mais votre propriétaire vous a fait signer un papier comme quoi vous consentez à ne pas consommer de pot, ni à l’intérieur de l’appartement, ni sur le balcon, ni sur le terrain. Vous ne pouvez pas non plus consommer de cannabis sur la voie publique ou dans les lieux publics de Saguenay. Si vous ne trouvez pas un propriétaire qui accepte que vous fumiez du cannabis chez lui, il n’y a aucun endroit où vous pouvez le faire, au risque d’écoper d’une amende.

Notons qu’il est également interdit de consommer du pot à l’intérieur d’une voiture.
Saguenay a poussé sa réglementation encore plus loin, en interdisant qu’un citoyen se promène sur la voie publique sous l’influence de la drogue. Vous fumez un joint chez vous et vous vous déplacez à pied ou en taxi jusqu’au Vieux-Port pour assister à un spectacle ? Sachez que c’est interdit.

« C’est légal de consommer du cannabis au Québec, mais à Saguenay, on se le demande. Ce n’est pas une légalisation, c’est une prohibition 2.0 », estime Érick Tremblay-Dionne, qui consomme du cannabis pour des raisons médicales depuis quelques années. Le jeune homme de 26 ans affirme en avoir honte, même si la consommation est désormais légale.

« Je ne comprends pas comment ça se fait qu’on n’ait pas le droit de ne consommer nulle part à Saguenay. Si ton propriétaire ne veut pas, tu dois le faire en cachette, comme si c’était illégal. On ne peut pas dans les parcs, on ne peut pas dans la rue, on ne peut nulle part. Il y a des limites et on est en train de les atteindre », croit le citoyen, qui a fait parvenir une lettre à la mairesse de Saguenay, Josée Néron, lui proposant la création d’une zone dédiée à la consommation, appelée « zone verte », comme c’est le cas pour l’alcool sur les terrasses ou les zones fumeurs pour la cigarette et la vapoteuse.

« Ça pourrait être un simple parc où on pourrait se réunir pour fumer de la marijuana. Je comprends très bien qu’on ne puisse pas fumer partout, je suis d’accord avec ça. Et on a du jugement. Je n’irai pas fumer à côté d’une femme enceinte ou au volant. Mais là, c’est comme si le cannabis était permis partout, sauf au Saguenay ! Il n’y a pas de grands problèmes à Montréal, où on peut consommer dans certains lieux extérieurs », note le jeune homme, qui pourrait bien se rendre à la période de questions de la prochaine séance du conseil municipal s’il n’a pas eu de nouvelles du cabinet de la mairesse.

D’ailleurs, Le Quotidien a contacté le bureau de Josée Néron, mercredi en fin de journée, pour savoir si ladite lettre avait été lue. Son attachée, Cindy Girard, a confirmé que la lettre avait bien été reçue via messagerie. « Comme pour toute suggestion citoyenne, le courriel provenant de M. Tremblay sera acheminé à la commission concernée. Dans ce cas-ci, l’information sera transmise à la Commission de la sécurité publique pour analyse », a indiqué Mme Girard.

SQDC

« Je me demande bien pourquoi on ne peut pas fumer un joint, puis prendre un taxi pour aller manger au resto ou aller chez des amis. À moins d’être vraiment gelé, il n’y a pas vraiment de mal à ça.

On diabolise le cannabis et on banalise l’alcool. Ce n’est pas logique », a ajouté Érick Tremblay-Dionne, qui ne comprend pas pourquoi aucune succursale de la SQDC au Saguenay ne soit encore dans les plans de la société d’État.

On apprenait, mardi, que trois nouvelles succursales allaient ouvrir à Joliette, à Brossard et à Gatineau d’ici l’été. Le Saguenay–Lac-Saint-Jean, qui compte une population de plus de 274 880 personnes, n’est toujours pas dans les plans à court terme pour la SQDC, ce qui la place à quelque 200 km de la succursale la plus près.

Commentaires

A 200 km et choix très limité sur le web...

A 200 km et choix très limité !

Des consommateurs vont continuer à commander sur le net
qui offre beaucoup plus de choix que le monopole de la SQDC et ses échecs !

Le marché au noir, de la rue, permet de toucher humer les herbes
avant de les acheter, ce que la SQDC n'offre pas.
Mais ce qui se fait là où il y a une vraie légalisation.

Un amateur de cannabis reconnaitra si il y a moisissure, bon séchage...
Ce que des profiteur$ fournisseur$ ont laissé passer.

Il faut réagir

Les québécois mérite un endroit ou consommé du cannabis légalement. Un parc un coffee shop une ZONE VERTE

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