De 80 à 90% des interventions des policiers d'Éclipse concernent des infractions de juridiction fédérale
Zappiste: est-ce que l'éclipse sera totale ?
http://www.ledevoir.com/politique/canada/368281/police-qui-doit-financer...
Police - Qui doit financer Éclipse?
14 janvier 2013 |Jean-Robert Sansfaçon|Canada
Il y a cinq ans, le gouvernement Harper annonçait dans son budget 2008-2009 qu’il allait placer 400 millions de dollars dans une fiducie à la disposition des provinces pour embaucher des policiers. Malheureusement, l’aide comportait une réserve : elle ne valait que pour cinq ans. Malheureusement aussi, les provinces n’ont rien prévu pour la suite.
En choisissant de verser en une seule fois la somme de 400 millions de dollars dans un Fonds de recrutement de policiers, en février 2008, le gouvernement minoritaire de Stephen Harper, qui nageait dans les excédents, se préparait aussi à faire de la loi et de l’ordre l’un des thèmes clés d’une campagne électorale qui s’annonçait difficile.
De leur côté, les provinces savaient que l’aide fédérale ne serait disponible que temporairement. De toute façon, avec cette somme, on ne pourrait pas embaucher 2500 policiers supplémentaires à raison de 150 000 $ par tête, comme le prétendait Ottawa, mais tout au plus 500 pour l’ensemble du pays, et seulement pendant cinq ans. « Qu’est-ce qu’on va faire après cinq ans ? Les mettre à pied ? », s’était d’ailleurs inquiété le président de l’Association des policiers municipaux, Denis Côté, sans obtenir de réponse.
Si les provinces ont accepté de jouer le jeu, le ministre libéral québécois Jacques Dupuis y allant même d’éloges à la « collaboration » fédérale-provinciale, c’est qu’elles ont toujours eu besoin des millions fédéraux, même de ceux qui sortent du chapeau d’un magicien.
Puisque l’argent devait servir à l’embauche de policiers, le ministre Dupuis a donc décidé de consacrer la presque totalité des 18 millions annuels supplémentaires consentis au Québec à la lutte contre les gangs de rue, la drogue et la cybercriminalité, trois champs d’intervention jugés prioritaires.
Toutes les régions ont reçu leur part du gâteau, qu’elles ont choisi d’affecter à la création d’une escouade spécialisée, telle Éclipse et ses 60 policiers à Montréal, ou d’escouades régionales mixtes comme à Québec, à Sherbrooke et à Gatineau.
Cinq ans plus tard, le Fonds est épuisé, et Ottawa, qui est aux prises avec un important déficit, refuse de le renflouer. Or, comme les provinces n’ont pas plus d’argent qu’en 2008, Montréal parle de démanteler son escouade Éclipse.
À Québec, le nouveau ministre péquiste de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron, joue de toute la démagogie dont il est capable en affirmant que son gouvernement « n’a pas l’intention de remplacer Ottawa ». Ah bon ! La lutte contre les gangs de rue serait-elle devenue compétence fédérale depuis les dernières élections ? Bien sûr, il s’agissait des libéraux, mais la nuance ne semble pas faire partie de l’équation.
Cet incident nous rappelle surtout les effets pervers de ces fameuses fiducies à durée déterminée dont l’idée remonte aux libéraux de Jean Chrétien qui ne voulaient surtout pas créer de nouveaux programmes permanents avec leurs surplus budgétaires. Si certaines de ces fiducies ont pu favoriser le renouvellement d’équipements spécialisés en santé, par exemple, d’autres, comme ce Fonds pour l’embauche de policiers, constituent une très mauvaise façon de s’attaquer à des problèmes récurrents, telle la lutte contre le crime. De la part d’un gouvernement conservateur qui fait de la criminalité une priorité, on aurait dû s’attendre à plus sérieux. Voilà le type de gestion à court terme qui mérite une gifle du Vérificateur général !
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http://www.lapresse.ca/actualites/regional/montreal/201301/08/01-4609527...
Publié le 09 janvier 2013 à 00h00 | Mis à jour le 09 janvier 2013 à 06h19
À la rescousse de l'escouade Éclipse
Alors que l'escouade Éclipse de la police de Montréal (SPVM), spécialisée dans la prévention du crime dans les bars, est sous respirateur artificiel, des voix commencent à s'élever pour tenter de la sauver.
En réaction à un article sur l'avenir incertain de la brigade paru dans La Presse entre Noël et le jour de l'An, le maire de l'arrondissement de Lachine et vice-président de la Fédération canadienne des municipalités, Claude Dauphin, a annoncé qu'il fera tout en son pouvoir pour que le gouvernement conservateur renouvelle la subvention grâce à laquelle l'escouade a vu le jour en mars 2008.
Cette année-là, Ottawa a accordé une subvention de 400 millions de dollars en cinq ans pour ajouter 1000 policiers dans les rues des principales villes canadiennes. Avec les 37,5 millions qui lui ont été alloués, le SPVM, alors aux prises avec une vague de meurtres liés aux gangs de rue, a créé la brigade Éclipse, dont les 45 policiers visitent les quelque 3000 bars et cafés de Montréal pour prévenir les actes de violence et enquêter sur les groupes criminels.
Or, le 31 octobre, le ministre fédéral de la Sécurité publique, Vic Toews, a annoncé que la subvention ne serait pas renouvelée après son terme de cinq ans. Le SPVM, qui a déjà de la difficulté à boucler son budget, devrait donc trouver 8 millions par année pour conserver l'escouade, sans quoi elle disparaîtra en mars prochain.
«Il faut garder Éclipse, qui joue un rôle fondamental à Montréal, dit M. Dauphin. Avec les représentants des autres grandes villes canadiennes, nous allons écrire au ministre et demander une rencontre. De 80 à 90% des interventions des policiers d'Éclipse concernent des infractions de juridiction fédérale. Ce n'est pas aux petits contribuables de Montréal de payer pour ça.»
Un outil essentiel
«Éclipse est un outil essentiel pour contrer la violence urbaine, et cette subvention est primordiale», renchérit le président de la Fraternité des policiers de Montréal, Yves Francoeur. Il entend lui-même écrire à tous les députés fédéraux de la métropole, y compris au chef de l'opposition officielle, Thomas Mulcair, dans l'espoir de faire reculer le gouvernement conservateur. «Les bars sont propices à la traite des personnes. Depuis quelques mois, les policiers d'Éclipse saisissent davantage d'armes. Leur travail sur le terrain permet d'améliorer les banques de renseignements et de faire avancer les enquêtes», ajoute le chef syndical.
Il y a quelques jours, le président de l'Union des tenanciers de bars du Québec, Peter Sergakis, a écrit au ministre Toews pour qu'il maintienne la subvention. «Grâce à Éclipse, c'est beaucoup plus calme dans les bars et les clients se sentent davantage en sécurité. Si on dissout l'escouade, cela ne prendra que quelques mois avant que les problèmes recommencent. On ne pourra jamais éliminer les gangs de rue, alors on doit garder un oeil sur eux», dit M. Sergakis.
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