Voilà ce qui arrivera avec une légalisation sans une lutte organisée

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" Ils me demandent pourquoi le gouvernement va les faire payer pour quelque chose qu'ils pourraient faire pousser dans leur jardin. "

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Le Devoir
le 18 décembre 2012

Marijuana thérapeutique - Finie la production personnelle, place à une hausse de prix

Hélène Buzzetti

Ottawa -- Les changements qu'Ottawa veut apporter au régime d'approvisionnement de marijuana thérapeutique feront épargner aux contribuables canadiens 15 millions de dollars par année, plaide le gouvernement fédéral. Mais ils multiplieront par neuf le coût pour les malades, qui ne pourront plus faire pousser leur propre herbe.

Dimanche, la ministre de la Santé a annoncé son intention de modifier en profondeur le Programme d'accès à la marihuana à des fins médicales. Un des changements les plus importants porte sur l'approvisionnement. Alors que celui-ci est, à l'heure actuelle, soit gouvernemental, soit personnel, il deviendra uniquement commercial. Ottawa cessera de produire du " pot " et il interdira aux malades ou à leurs amis de le faire. Seules des entreprises, à choisir plus tard, auront l'autorisation de faire pousser l'herbe thérapeutique.

C'est ce qui préoccupe la Société pour l'accès au cannabis médical (SACM), le seul dispensaire de marijuana thérapeutique ayant encore pignon sur rue à Montréal. " L'établissement d'un marché commercial réglementé pour la production et la distribution de la marijuana médicale, c'est bon en soi, lance Adam Greenblatt, le directeur général de la SACM. Ça va garantir un contrôle de qualité. Le produit de Santé Canada n'était pas comparable côté qualité. Il n'était pas assez fort. "

Le problème, selon lui, c'est que cette bonne idée ne devrait pas pour autant empêcher les malades de faire pousser chez eux, à peu de frais, leurs propres plants. " Ça va être plus cher parce que les entreprises ont des frais administratifs, contrairement au patient qui le fait pousser chez lui. " Selon M. Greenblatt, le coût d'un gramme de marijuana cultivé à domicile à l'extérieur peut être de seulement 0,02 à 0,25 $. Cultivé à l'intérieur, il est d'environ 1 à 2 $. Le gramme vendu commercialement serait, lui, d'environ 9 $. Or, la grande majorité des patients sont pauvres pour cause de maladie chronique, dit-il. Il note que, désormais, un patient qui continuera à faire pousser l'herbe chez lui sera sujet à la nouvelle peine minimale introduite par le gouvernement de six mois de prison pour culture de six plants ou plus.

La ministre voit les économies

La ministre de la Santé, Leona Aglukkaq, ne l'entend pas ainsi. Elle rappelle que la marijuana cultivée par Santé Canada était vendue à 5 $ le gramme, soit un prix inférieur au coût réel de production. " Les contribuables payent à l'heure actuelle 15 millions de dollars par an pour fournir de la marijuana médicale à 26 000 patients. C'est un programme hautement subventionné ", explique-t-elle en entrevue au Devoir. Mais pourquoi avoir en même temps interdit la production personnelle ? Pour des raisons de sécurité, dit la ministre.

Il y a, au Canada, 26 000 malades détenteurs d'une autorisation de marijuana médicale. On estime que 65 % de ces gens faisaient pousser eux-mêmes leur drogue.

Reste la question de la qualité du produit. Le gouvernement imposera-t-il un plafond à la concentration permise de THC dans la marijuana commerciale ? Si oui, ce plafond sera-t-il si bas que les patients devront se rabattre sur le marché noir à défaut de pouvoir faire pousser eux-mêmes un meilleur produit ? La ministre Aglukkaq estime qu'il est trop tôt pour écarter ou appuyer cette idée : " Comment impose-t-on un plafond ou autre sans la recherche ? "

Le SACM se préoccupe par ailleurs du silence de la nouvelle réglementation sur la marijuana comestible. Le dispensaire cuisine des aliments (biscuits, brownies, etc.) pour ceux que la fumée rebute et les vend partout au pays. L'effet de la marijuana avalée plutôt qu'inhalée se fait davantage ressentir dans tout le corps.

Les partis d'opposition n'ont pas décrié en bloc les nouvelles mesures (bien qu'ils déplorent l'annonce faite après la fin des travaux parlementaires). Ils applaudissent à la réduction des tracasseries administratives, soit que la prescription d'un médecin n'aura plus besoin d'être autorisée par Santé Canada. Ils approuvent aussi la création d'un marché commercial pour le produit, mais dénoncent en bloc la fin de la production personnelle.

" Une des améliorations, c'est que les patients auront accès plus directement au produit ", note la députée néodémocrate Libby Davies. Elle déplore l'explosion des coûts tout comme la libérale Hedy Fry. Celle qui représente le chaud centre-ville de Vancouver dit avoir été contactée par des patients. " Ils me demandent pourquoi le gouvernement va les faire payer pour quelque chose qu'ils pourraient faire pousser dans leur jardin. " Au Bloc québécois, on craint que ce changement ne pousse les gens à revenir à la clandestinité.

Commentaires

Et c'est pas tout...

Selon Stephen Gamble, président de l'Association canadienne des chefs de pompiers, une maison où on cultive de la marijuana présente 24 fois plus de risque d’incendie qu'une maison ordinaire.

Zappiste: Où l'on cultive du cannabis légalement médicalement ou pas ?

Tous les équipements utilisés pour l'autoproduction le sont aussi à grande échelle pour des serres et sont approuvés CSA.

L'autoproducteur n'a pas besoin de voler l'électricité ou à faire des branchements risqués.

http://www.canadajournal.net/index.php/793-au-canada-la-production-de-ca...

Au Canada : la production de cannabis à usage médical serait orientée vers le secteur privé

Par Canada Journal, jeudi 20 décembre 2012 à 12:42 :: National:: #793:: rss

A Montréal, des médecins se soucient de la qualité de l'herbe qui sera sur le marché canadien, suite à l’annonce du projet envisagé par l’Etat Canadien et qui a aurait pour but de privatiser la production de cannabis à usage médical. Ces nouvelles ont provoqué des réactions différentes.

Le gouvernement Canadien estime que le projet serait mis en œuvre à partir du 1er avril 2014 où la production public serait officiellement arrêtée et prise en charge par les entreprises privées, selon les affirmations de la ministre de la Santé Leona Aglukkaq concernant ce projet de privatisation. Pour le moment, il est toujours possible de produire du cannabis chez soi, à condition d'avoir l’accord et l’autorisation du ministère de la Santé qui continue à le cultiver jusqu’à présent.

Il est par contre prévu que le ministère restreint ses activités de vente et de distribution qui seront exclusivement prises en charge par des entreprises désignées par Ottawa. La ministre a indiqué que le nombre de personnes autorisées à détenir de la marijuana à titre personnel a marqué une hausse effrayante avec le système actuel passant de moins de 500 en 2002 à plus de 26.000 actuellement.

La ministre affirme également que cette hausse et l'autorisation de faire pousser du cannabis à domicile a créé des problèmes, vu que la police, les pompiers et les municipalités ont constaté que le système actuel représente des risques pour la santé et la sécurité du public.

En effet, selon Stephen Gamble, président de l'Association canadienne des chefs de pompiers, une maison où on cultive de la marijuana présente 24 fois plus de risque d’incendie qu'une maison ordinaire.

L'Association médicale canadienne, assemblant plus de 70.000 médecins, se soucie de la qualité de la marijuana qui serait disponible sur le marché suite à l’application du projet envisagé.

Et à son tour, Joyce Murray, la députée libérale de Vancouver au parlement d'Ottawa, a affirmé que la seule solution pour ces problèmes est la légalisation complète de l’opération, de la culture à la distribution.

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