Sur le papier, l'alcool est une drogue dure. Donc ce n'est pas en se droguant qu'on devient toxico.

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À Gonneville, les élèves ont parlé addictions - Honfleur
jeudi 19 mai 2011

Deux policiers et un sociologue sont venus débattre cannabiset alcool avec les 4 e du collège Alphonse-Allais.

Reportage

Lundi, au collège Alphonse-Allais, à Gonneville-sur-Honfleur, les classes de 4 e ont échappé aux cours de maths et de géo traditionnels. Ce jour-là au programme : c'était cannabis et alcool. Pour en parler, trois intervenants, deux policiers et un sociologue mandatés par le comité d'éducation à la santé et à la citoyenneté de l'établissement pour animer une journée de prévention en addictologie.

Salle 13 : le major Herlin du commissariat de Lisieux explique avec un talent certain pour la vulgarisation les effets de l'alcool sur la conduite : « Ça allonge le temps de réaction et ça perturbe l'appréhension du danger. » Le temps d'élimination de l'alcool par le corps est aussi plus long qu'on ne le croit : « Lors de contrôles, j'ai déjà vu des gens qui avaient encore 1 g le lundi matin alors qu'ils avaient bu le samedi soir. » Surprise dans les rangs.

Deux salles plus loin, Angela Garcia, capitaine de police à Honfleur, dévoile à une autre classe les techniques policières pour déceler l'alcool ou le cannabis : « Quand les yeux sont un peu rouges, que l'élocution est hésitante, la personne a de bonnes chances d'être contrôlée. » Yann, 14 ans, en 4 e G2, trouve l'intervention « intéressante » même s'il « savait déjà » quels étaient les effets et les risques encourus. « En soirée, c'est dur parfois de résister au cannabis par exemple. On ne veut pas être le seul à ne pas fumer. »

Autre salle, autre approche. Laurent Bonnet, sociologue de Caen invite les élèves à aborder la question encore différemment : « Ce n'est pas le produit qui compte mais bien la façon dont on s'en sert », fait-il observer. « Sur le papier, l'alcool est une drogue dure, elle peut provoquer des hallucinations. Pourtant, 90 % des consommateurs arrivent à maîtriser leur consommation. Donc ce n'est pas en se droguant qu'on devient toxico. »

N. S.

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