Alcool, tabac et cannabis: «Certains ados encourent des risques considérables»

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Alcool, tabac et cannabis: «Certains ados encourent des risques considérables»
santé | A 15?ans, un jeune sur dix est accro au tabac. Et un sur cinq boit de l’alcool toutes les semaines. Une situation stable mais préoccupante.

Judith Mayencourt | 30.03.2011 | 00:00

En 2002, une première enquête sur la consommation d’alcool, de tabac et de cannabis chez les jeunes avait sonné l’alerte, montrant une augmentation constante de la consommation. Depuis, beaucoup d’efforts ont été accomplis et l’enquête 2010, présentée hier, montre que la situation a pu être stabilisée. Mais elle reste très problématique pour un nombre restreint de jeunes, estime Michel Graf, directeur d’Addiction Info suisse (anciennement ISPA).

La consommation de tabac chez les jeunes recule depuis 10?ans.

La lutte est-elle gagnée?

Non. C’est vrai que 7 à 8 jeunes sur dix ne fument pas. Mais 12% fument quotidiennement. Et la moitié d’entre eux grille un paquet de cigarettes par jour, voire plus. A 15?ans, ces jeunes sont déjà accros au tabac et risquent de le rester. Et surtout, cela veut dire que le regard de l’entourage s’est affaibli. Fumer à 15?ans est devenu un comportement qu’on tolère.

Qu’en est-il de l’alcool?

La situation est stable. Mais à un haut niveau. Un jeune sur cinq consomme de l’alcool chaque semaine. Les filles boivent moins que les garçons. En revanche, elles se disent plus souvent ivres, c’est ce qu’on appelle l’ivresse subjective. C’est préoccupant car cela révèle une fuite en avant. On recherche l’ivresse pour échapper à ses problèmes. Autre chiffre marquant, c’est ce qu’on pourrait appeler la cuite du samedi soir. 9% des jeunes disent avoir bu plus de 5 verres par occasion au moins trois fois dans le mois précédant l’enquête. C’est un comportement à risque qui augmente le risque de comas éthyliques et la dépendance à l’alcool.

Les parents s’inquiètent du cannabis. Finalement, c’est là que la situation est la moins préoccupante?

Deux tiers des garçons et trois quarts des filles n’ont jamais consommé de cannabis. Et pour la grande majorité des jeunes qui l’ont fait, la consommation reste très épisodique. Mais il y a toutefois 4% des garçons et 1% des filles qui fument très souvent (10?fois au moins dans le mois précédant l’enquête). Et ils disent le faire pour se sentir mieux. Pour ces jeunes-là, la situation est inquiétante.

Que peut-on dire du tableau général?

L’enquête montre qu’il y a un petit groupe de population qui concentre beaucoup de problèmes. Pour ces jeunes-là, le dépistage précoce, dans le cadre scolaire, est primordial. Sinon, au moment où ils quittent l’école ou en sont éjectés, leur consommation, qui est encore festive à 15?ans, va devenir très problématique.

Y a-t-il des solutions à mettre en place?

Il n’y a rien à inventer. Il faut appliquer ce qui marche. D’abord diminuer l’accès au produit. Il n’est pas normal que les jeunes puissent encore acheter de l’alcool. La loi l’interdit. Il faut l’appliquer et la compléter pour que l’on puisse effectuer des achats test et vérifier ce que font les commerces. L’autre élément, c’est la publicité, qui est un incitateur à la consommation. Il faut interdire la publicité lifestyle, qui montre l’alcool dans une situation festive. On fait des efforts de prévention, à intensifier encore, mais j’ai le sentiment qu’on a atteint un seuil incompressible sans un véritable changement politique.

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