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De nouvelles techniques pour détecter la cocaïne diluée dans de l'alcool
[Date: 2010-10-19]

Des chercheurs de Suisse et du Royaume-Uni ont développé deux techniques visant à contrecarrer les projets des trafiquants de stupéfiants qui identifient rapidement la cocaïne diluée dans des bouteilles de vin ou de rhum. Ces techniques permettront aux agents douaniers de déceler les bouteilles utilisées pour faire passer de la cocaïne sans avoir à ouvrir ou détruire le conteneur. Ces nouvelles techniques ont été présentées récemment dans la revue Drug Testing and Analysis (DTA).

Des techniques très imaginatives pour faire passer illégalement de la cocaïne (l'une des drogues les plus répandues) à travers les frontières ont été appliquées ces dernières années, notamment la dissolution de la substance illicite dans des liquides. Un britannique est décédé l'année dernière après en avoir consommé sans le savoir en buvant du rhum. Toutefois, les douaniers n'ont aucun moyen de vérifier le contenu des bouteilles d'alcool sans les ouvrir et ainsi endommager les bouteilles, notamment dans le cadre de cargaisons assez importantes d'alcool ou pour les bouteilles très chères. Les chercheurs expliquaient qu'une approche non invasive a également l'avantage de ne pas éveiller les soupçons des trafiquants, permettant ainsi aux équipes d'investigation de suivre les bénéficiaires des transactions.

L'équipe britannique, menée par des scientifiques des universités de Bradford et de Leeds, ont utilisé la spectroscopie Raman (SR), qui se base sur la lumière de laser pour identifier des molécules et ainsi identifier la cocaïne dans les substances alcoolisées. Munis d'un scanneur portable, ils ont testé de la cocaïne dissoute dans de l'éthanol et dans diverses marques de rhums blancs et bruns, dans différents conteneurs en verre coloré comme le verre marron clair, vert clair et vert foncé. Ils ont pu constater que la cocaïne était détectable dans tous les liquides testés et pour toutes les couleurs de verre.

«Jusqu'à présent, il a toujours été difficile de détecter la cocaïne dans les liquides de ces contenants», explique le Dr Tasnim Munshi, professeur en chimie inorganique de l'université de Bradford. «Toutefois, notre étude montre qu'une technique analytique telle que la SR nous permet de détecter la présence de cette drogue sans avoir besoin d'ouvrir les récipients.» Elle explique que son équipe pense qu'un «scanneur de Raman serait essentiel dans la lutte contre le trafic de substances illicites car il offre une détection fiable et rapide de plusieurs solutions et ce dans des délais très brefs.»

Parallèlement, des chercheurs menés par le Dr Giulo Gambarota de l'institut fédéral de technologie de Lausanne, en Suisse, ont utilisé la spectroscopie de résonance magnétique (SRM), la technique des IRM médicaux, pour tester des bouteilles de vin dans lesquelles avait été dissimulée de la cocaïne. Un IRM n'est pas portable, mais peut par contre tester de larges cargaisons en une seule fois en quelques instants, et peut même évaluer les résultats. L'équipe a ainsi découvert qu'il était possible de détecter de la cocaïne dissoute dans du vin en une minute.

«En encourageant la collaboration entre la police et les douaniers ainsi qu'un département médical local, cette technique peut être utilisée pour évaluer une grande quantité de bouteilles en peu de temps, et fournir des informations sur une autre substance éventuellement présente, par exemple, et même déterminer de quelle substance il s'agit», explique le Dr Gambarota, ajoutant que «cette méthode pourrait également être utilisée pour d'autres filières de trafic illégal où les drogues sont dissoutes dans des liquides; ainsi, cette technique offre de nombreuses possibilités».

Malgré cette conclusion positive, les chercheurs reconnaissent dans leur article que la détection pourrait être entravée par la présence d'un métal, par exemple si les bouteilles de vin protégées par un filet métallique sont fermées par un bouchon en métal ou conservées dans des récipients revêtus d'aluminium. Ils expliquent également que bien que certaines études puissent être menées dans n'importe quel hôpital possédant un IRM, l'expérience doit être conduite par un personnel formé à l'utilisation de cette technologie pour s'assurer que les données obtenues soient précises.

Pour de plus amples informations, consulter:

Revue Drug Testing and Analysis:
http://onlinelibrary.wiley.com/journal/10.1002/ISSN 1942-7611

Catégorie: Divers
Source des informations: Drug Testing and Analysis
Référence du Document: Burnett, A.D., et al. (2010) A forensic case study: the detection of contraband drugs in carrier solutions by Raman spectroscopy. Drug Testing and Analysis, publié en ligne le 29 septembre. DOI: 10.1002/dta.169.
Codes de Classification de l'Index des Sujets: Recherche scientifique; Autres technologies; Coordination, coopération; Sécurité; Alimentation

RCN: 32671