Un an de Lauberivière: 365 jours de «sécurité et de dignité»

Quand quelqu'un vient cogner à notre porte et que, faute de financement ou de lits, on n'est pas capables d'aller plus loin, c'est tout un casse-tête dans mon coeur.

8 mars 2022 15h43
Mis à jour à 16h01
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Un an de Lauberivière: 365 jours de «sécurité et de dignité»
https://lauberiviere.org/
Lauberivière est un refuge multiservice à Québec qui offre la soupe populaire, l’hébergement temporaire et des services de réinsertion sociale aux hommes et aux femmes de 18 ans et plus. Grâce à la contribution d’employés, de bénévoles et de partenaires dévoués, nous rallumons des vies depuis 1983.

Émilie Pelletier
ÉMILIE PELLETIER
Le Soleil

Il y a un an, Lauberivière quittait ses locaux «vétustes» de la rue Saint-Paul pour s'installer dans une construction neuve, sur la rue du Pont. De ce déménagement, il ressort de la «sécurité et de la dignité» pour les usagers, estime le directeur général Éric Boulay. Bilan.
Depuis le déménagement, qu'est-ce qui a changé à Lauberivière?

Ce qu'on retient, c'est la sécurité et la dignité avec lesquelles les gens sont accueillis maintenant, ce qu'on n'était pas toujours capables de faire avant. Le bâtiment étant tellement vétuste que les gens ne se sentaient pas en sécurité. Avant c'était les grands dortoirs, ce n'est plus le cas maintenant, les gens ont des chambres seules.

Avec la même offre de services qu'on avait, on est capables d'aider beaucoup plus les gens qu'avant, parce que quand les gens sont en sécurité, le lien de confiance est plus facile à créer et c'est plus facile d'avoir un levier pour les aider.

Quel bilan dressez-vous de la dernière année?

Malgré la COVID, il y a eu 25 000 heures de bénévolat qui ont été faites, par plus de 700 personnes.

En 2017, on a eu environ 24 000 couchers. En 2021, c'est près de 42 000. Il y a donc une augmentation de 67 % des couchers. Une personne sur deux après un seul séjour à Lauberivière va s'en remettre et on ne la reverra plus. C'est un taux de réussite incroyable pour la lourdeur des problématiques que les gens vivent, que la pandémie a amplifiés grandement.

Il y a un an, Lauberivière quittait ses locaux «vétustes» de la rue Saint-Paul pour s'installer dans une construction neuve, sur la rue du Pont.
LE SOLEIL, YAN DOUBLET

Ce qui est paradoxal là-dedans, c'est que si on sort mieux les gens de la rue qu'avant, il y a aussi plus de nouvelles personnes. En 2019, on a vu le début de l'apparition des différences visibles à Québec. Malheureusement, le phénomène est grandissant. C'est comme si il y avait un équilibre par les deux bouts : on aide mieux les gens, mais ce n'est pas suffisant parce qu'il y a de nouvelles personnes qui arrivent. Il y a 25 ans, on avait l'homme alcoolique chronique et c'était ça l'itinérance. Aujourd'hui, on a des gens qui n'ont aucun problème sous-jacent, mais qui n'ont pas réussi à garder la tête hors de l'eau et qui vont avoir besoin de nos services.

L'implantation de Lauberivière, pour moi, c'est une réussite. Il y a encore des défis, on va y travailler et on va se retrousser les manches.

Quels sont les défis de Lauberivière, si le phénomène de l'itinérance est grandissant, en termes de main-d'oeuvre et de cohabitation avec le voisinage, par exemple?

J'ai une cohorte de gens vraiment engagés qui restent, mais parmi les nouveaux, les gens ne restent pas longtemps, il y a un grand roulement. C'est sûr que ça fragilise un petit peu, mais malgré tout, on tire notre épingle du jeu.

Il y a aussi un défi de financement à la mission des organismes. Ce qu'il faudrait, c'est augmenter le financement, ce qui nous mettrait d'être en meilleure position pour développer de nouveaux projets comme des lits. [Lundi] soir, on a encore refusé des gens faute de places à l'hébergement, et ça, c'est triste. C'est le défi à accomplir, plus que la cohabitation.

Je comprends les doléances de nos voisins et je suis le premier à dire qu'ils ne se plaignent pas pour rien. Mais ce n'est pas Lauberivière le problème, au contraire, ce serait bien pire si on n'était pas là.

On a également moins de dons que les autres années. Il ne faut pas que les gens pensent que parce que la bâtisse est neuve, on est riches. Ce ne sont que des murs, on n'a pas plus de financement qu'on avait avant. Il ne faut pas que la bâtisse fasse de l'ombre au financement.

Donc, si on avait plus de sous est-ce qu'on ferait mieux? Absolument. Si on avait tout l'argent du monde, est-ce qu'il y aurait encore des personnes à la rue? Malheureusement, oui. Il n'y a pas juste la condition monétaire, parce qu'il y a certaines personnes très chroniques et très craintives qui vont difficilement aller d'elles-mêmes chercher de l'aide.

Vos souhaits pour 2022?

Mon souhait, c'est que d'abord, on réduise les irritants dans les quartiers centraux. Il faut se relever les manches et ce n'est pas seulement un refuge qui doit faire ça.

Mais mon souhait le plus cher, c'est que quand quelqu'un vient chercher un service, il ne faut pas qu'il ait une porte fermée. Quand quelqu'un vient cogner à notre porte et que, faute de financement ou de lits, on n'est pas capables d'aller plus loin, c'est tout un casse-tête dans mon coeur.

2021 à Lauberivière en chiffres
101 lits d'hébergement
18 logements
Entre 300 et 500 personnes desservies chaque jour
143 000 repas servis pendant l'année

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Commentaires

Honteux d'entendre encore parler de manque de financement

Manque de financement malgré 25 000 heures de bénévolat qui ont été faites, par plus de 700 personnes.
Il y a aussi un défi de financement à la mission des organismes. Ce qu'il faudrait, c'est augmenter le financement.

Quand quelqu'un vient cogner à notre porte et que, faute de financement ou de lits, on n'est pas capables d'aller plus loin, c'est tout un casse-tête dans mon coeur.

Honteux d'entendre encore parler de manque de financement d'organismes charitables communautaires à but non lucratif qui fonctionne grâce aux bénévoles.

Pourtant la "santé économique" va très bien malgré ou grâce à la COVID
ce qui explique pourquoi l'argent pré-électoraliste coule à flot comme une diarrhée fumante de robineux.

Honteux de ce manque de financement quand la SQDC engrange des millions par mois.
Profits qui n'ont servi qu'à enrichir les agences de publicités et médias.
Un maigre 10 millions pour un an à LA recherche.
Aucune aide immédiate et gratuite ! Manque de financement, de personnel, de locaux, lits d'hôpitaux réservés, etc.

Honteux que votre gouvernement complice fournisse avec les 18-21 ans criminalisés/discriminés:
plus de millions trimestre aux organisations criminelles qu'il prétend combattre.

Millions non taxés, à 9,975%, qui ne servent pas:
à une aide immédiate et gratuite;
la prévention et l'information scientifique;
la réduction des méfaits de la criminalisation pire que le cannabis;
a rembourser le cannabis thérapeutique efficace trop dispendieux;
la répression;
à payer pour les méfaits sur la santé physique (cancers);
mentale (dépressions, addiction dépendance);
économiques (coutent plus cher que leurs revenus).

Pour ces produits légaux, mortels, le tabac protégé et l'alcool protégé incité par la CAQ.

Depuis 3 ans de prise de pouvoir de vie et de mort la CAQ a laissé les industries du tabac et de l'alcool un dépresseur psychotrope tuer et rendre malade plus de 51 000 Québécois-ses !

Sans criminalisation ni âgiste ! Les 6-12 ans et moins peuvent consommer de l'alcool.

J'insiste sur "Une aide immédiate et gratuite".
Car une personne vulnérable à l'addiction et la dépendance avec ou sans substance qui décide de demander, recevoir de l'aide ne va pas attendre des semaines, mois, pour seulement être inscrite sur LA longue liste !

https://journalmetro.com/local/2771331/les-organismes-communautaires-ont...

Les organismes communautaires ont besoin de 100 M$ de plus

Jean-Baptiste Demouy
7 février 2022 à 7h00 - Mis à jour 7 février 2022 à 7h19 3 minutes de lecture

Un mémoire a été déposé au ministère des Finances du Québec dans le cadre des consultations prébudgétaires. Présenté par le Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal (RIOCM), il recommande une «augmentation du financement de base de 100 M$ pour les 531 organismes communautaires financés au Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) à Montréal».

Le mémoire met notamment en avant le fait que la Ville de Montréal «concentre une grande proportion de personnes défavorisées, marginalisées ou démunies».

Je vais revoir mes calculs!;O)

La SQDC: 19 millions $ de bénéfices net pour 142 millions $ de vente. Pour un trimestre.
Ce qui représente 25 857 kg (25 857 000 grammes) de cannabis vendus "légalement".

Avec 142 millions $ de vente ils ne font que 19 millions $ de profits ?
Il en coute 142 millions $ trimestre pour obtenir 19 millions $ de profits.
Avec supposément 50% du marché des 21 ans et plus ?

Les organisations criminelles, qui ne paient pas de taxes et avec les criminalisés/discriminés de moins de 21 ans,
font beaucoup plus de profits pour le même nombre de grammes (25 857 000 grammes) à moindre cout.

Rappelons que la légalisation/criminalisation caquiste selon l'âge et la substance légale de choix
n'a pas été : inclusive, ouverte, équitable, cohérente, voire jouissive!

Hugô St-Onge
https://blocpot.qc.ca/fr/blogue/hugo-st-onge/les-mots-cest-tout-ce-qui-c...
Les mots, c'est tout ce qui compte en politique

https://www.youtube.com/watch?v=ARKTtoUCoJY

https://www.youtube.com/watch?v=RVcUhxzXZ8k

https://youtu.be/zVp7h-abYbo?t=157

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