Molson réprimandée par le Conseil d’éthique de l’industrie québécoise des boissons alcooliques

«La publicité faisait croire que vous receviez 25 $ d’alcool, mais quand on recevait le coupon du 25 $, c’était écrit que c’était juste pour de la nourriture.

1er avril 2021 Mis à jour le 2 avril 2021 à 4h47

Partager

Article réservé aux abonnés
Le Conseil d’éthique de l’industrie québécoise des boissons alcooliques réprimande Molson concernant une promotion que le brasseur a faite pendant l’été 2020.

La promotion «Lève ton verre pour le Québec» a été l’objet d’une plainte à laquelle le Conseil a jugé bon d’émettre un avis au brasseur et de faire des recommandations.

Molson «permettait à des consommateurs de se procurer pour 25 $ d’alcool gratuitement en participant à la promotion», peut-on lire dans le 14e rapport annuel du Conseil d’éthique de l’industrie québécoise des boissons alcooliques, publié mercredi.

«La publicité faisait croire que vous receviez 25 $ d’alcool, mais quand on recevait le coupon du 25 $, c’était écrit que c’était juste pour de la nourriture. C’est comme les caractères tout petits dans les contrats d’assurance. C’est ça qui était à notre avis maladroit de la part de l’entreprise», affirme Robert Dutton, le président du Conseil, en entrevue téléphonique avec Le Soleil.

«Je pense que Molson avait de très bonnes intentions. On ne met pas ça en doute. La période pour les bars et les restaurants, l’an passé, n’était pas facile. Molson a voulu donner un coup de pouce et c’est très bien. Sauf que lorsqu’on a avisé Molson qu’on ne peut pas faire une promotion pour stimuler la consommation d’alcool, ils nous ont dit : “Non, non. Sur un petit coupon que le consommateur remet, c’est bien indiqué que c’est en échange d’un repas et non d’une boisson alcoolisée”», ajoute celui qui est aussi administrateur de sociétés et professeur associé à HEC Montréal.

Par contre, «nous, on ne fait pas de la chasse aux sorcières. Ce sont des plaintes qu’on a reçues. On a le devoir d’analyser la plainte et au moins de signaler à l’entreprise qu’il y a eu plainte», explique M. Dutton.

Des campagnes évaluées par le Conseil

Cependant, tout n’est pas noir dans le dossier des promotions par les distributeurs d’alcool. Le Conseil cite même le cas de quatre campagnes qui ont été au préalable évaluées par celui-ci avant d’être mises en application. C’est le cas des campagnes «Boute en train», «Shape», «Calendrier de l’Avent» et «Keep Calm».

«C’est une pratique qu’on voit de plus en plus et qu’on apprécie. Moi, je suis en affaires et je sais ce que c’est de préparer une campagne de publicité. Et quand on arrive et qu’on apprend par la suite que ça ne respecte pas la loi, ça peut être très coûteux pour l’entreprise. On remarque depuis deux ou trois ans des entreprises qui viennent nous voir et nous demandent : “Est-ce que vous croyez que cette promotion est correcte ?”», explique M. Dutton. «Dans les quatre cas cités, on tenait à le souligner et à dire aux entreprises : “Ne vous mettez pas en danger.” Nous, on n’est pas un organisme qui peut sévir. Un peu comme le Conseil de presse.»

Une loi à réviser

Par ailleurs, le Conseil interpelle la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) afin que ses recommandations soient considérées en vue de l’adoption de la loi 170 (la Loi modernisant le régime juridique applicable aux permis d’alcool et modifiant diverses dispositions législatives en matière de boissons alcooliques). Il recommande entre autres que la RACJ ait «des moyens de faire appliquer les lois et règlements sans être à la merci des corps policiers qui ont d’autres priorités que l’application des lois sur l’alcool».

«C’est un sujet qui revient toutes les années depuis quelque temps. Parce que la loi 170 est supposée être révisée. Ça fait longtemps. C’était là dans le gouvernement précédent. C’est encore là aujourd’hui. Je peux comprendre que 2020 n’était pas l’année pour remettre ce dossier-là en perspective. Toutefois, on ne veut pas que la Régie oublie les recommandations qu’on avait faites», déclare le président du Conseil. «De façon que lorsque le gouvernement aura révisé la loi, qu’on puisse tenir compte qu’il faut absolument interdire une promotion qui permet de contourner le prix minimum de l’alcool.»

M. Dutton ajoute que certaines tactiques sont utilisées pour contourner la loi. «Actuellement, on ne peut pas baisser le prix de l’alcool, mais si vous dites : “Quand vous achetez une caisse de bière, on vous donne un sac de chips.” Eh bien, c’est une manière de contourner la loi. Et il n’y a rien qui interdit formellement le recours au sexisme et à l’exploitation de la sexualité pour vendre de l’alcool. C’est quand même aberrant en 2021, avec le contexte que l’on connaît.»

Il ajoute que vendre de l’alcool, ce n’est pas un droit fondamental, mais plutôt un privilège. «Ce n’est pas un produit comme les autres», dit-il. «Et il faut se donner des moyens de contrôler la publicité sur le Web et les réseaux sociaux», conclut-il.

Le Conseil d’éthique de l’industrie québécoise des boissons alcooliques a été créé en 2006. Il s’agit d’un organisme indépendant d’autoréglementation qui a la mission d’appliquer le code d’éthique dont se sont dotés les distillateurs, les vignerons et producteurs de vin, les producteurs de cidre, les agents promotionnels et la Société des alcools du Québec. Les associations de restaurateurs, de chaînes de restaurants, de propriétaires de bars, tavernes et brasseries et l’Association des microbrasseries du Québec ont également adhéré à ce code d’éthique.

Commentaires

Certaines tactiques sont utilisées pour contourner la loi.

Comme l'alcool consommé par 82% des Québécois de 12 as et plus, ces tactiques sont aussi sous la protection de l'acceptabilité sociale malgré plus de 4,000 décès prématurés et de nombreuses maladies évitables.

https://www.cancer.ca/fr-ca/prevention-and-screening/reduce-cancer-risk/...

Limitez votre consommation d’alcool
La consommation d’alcool. Peu importe le type ou la quantité, augmente votre risque de cancer. Moins vous buvez d’alcool, plus vous réduisez votre risque.

Si vous choisissez de boire de l’alcool, limitez-vous « à moins de 1 consommation par jour si vous êtes une femme et moins de 2 consommations par jour si vous êtes un homme ».

Pourtant Éduc'alcool recommande comme étant de la "modération" 2 à 3 consommations par jour selon le sexe et plus selon les occasions !

Selon les occasions permet de contourner le "pas tous les jours".

Pour moi je fais plus confiance à la Société canadienne du cancer qu'à Éduc'alcool qui reçoit des millions de la SAQ.
En 2018-2019, la SAQ a perçu et versé 3,5 millions de dollars à Éduc'alcool.

Pages

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.