Les effets néfastes de la déjudiciarisation
Les travers du projet de loi C-17
En Australie méridionale, l’expérience de déjudiciarisation démontre que cette nouvelle politique constitue un renforcement de la prohibition et non un allègement. Dès les premières années, les autorités australiennes ont arrêté trois fois plus de contrevenants, ce qui a résulté en une augmentation de 50% des personnes convoquées devant la justice, et de 20% des peines d'emprisonnement pour simple possession de cannabis.
En extrapolant les données provenant de l'État d'Australie méridionale, nous avons conclu qu'advenant l'adoption du projet de loi C-17 :
- les arrestations annuelles pour possession simple passeraient de 30 000 à 90 000;
- les comparutions devant un juge (pour récidive, non paiement d'amendes) passeraient de 25 000 à 45 000;
- les peines d'emprisonnement passeraient de 2000 à 6000.
La culture de plus en plus profitable
Augmenter les dépenses de la police et les punitions infligées aux contrevenants, comme l'avançaient les libéraux, ne provoquerait qu’une escalade de la violence, des risques et ainsi des prix sur le marché noir. La nouvelle valeur de la marijuana hautement prohibée serait à la hausse et pousserait de plus en plus de personnes à produire et à se protéger contre les voleurs, les pompiers et la police.
Il faut dire que le Gouvernement fédéral contribue déjà au financement des organisations criminelles du pays en créant avec la prohibition une inflation « légale » des transactions illicites des différentes mafias. En bout de ligne, le marché devient plus violent et ainsi les gouvernements se sentent légitimés d’augmenter les budgets accordés aux forces prohibitionnistes.
Avec le projet de loi C-17, la production de plus de 50 plants aurait été pénalisée par un emprisonnement maximal de 14 ans! Plus de risques = produit illicites plus chers = plus de violence dans le cycle de production et de distribution. Quand mettrons-nous fin à cette spirale infernale?
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