Hommage à José ‘Pepe’ Mujica – Un homme de liberté et d’humanité

Ce mardi 13 mai 2025, Pepe, 89 ans nous a quittés, emporté par un cancer de l’œsophage.

« La lutte contre le trafic de drogue ne se gagne pas avec des balles.
Elle se gagne en leur prenant leur marché. » José Pepe Mujica

Hommage à José ‘Pepe’ Mujica – Un homme de liberté et d’humanité
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Mai 14
Revue de presse
Vive la légalisation !

« La lutte contre le trafic de drogue ne se gagne pas avec des balles. Elle se gagne en leur prenant leur marché. » José Pepe Mujica

José ‘Pepe’ Mujica, cet homme à la parole simple mais profonde, est bien plus qu’un ancien président. Il est une figure vivante de l’intégrité, du courage et de l’humilité. Pour ceux qui, comme nous, militent pour la liberté et la justice, il incarnait la force tranquille de ceux qui ne plient pas devant l’injustice, qui parlent pour les sans-voix et qui, malgré les tempêtes, restent enracinés dans leurs valeurs.

Né en 1935, Mujica a grandi au milieu des luttes sociales de l’Uruguay. Ancien guérillero Tupamaro, il a payé cher son engagement pour la justice sociale, emprisonné pendant plus d’une décennie dans des conditions inhumaines. Pourtant, c’est de cette épreuve qu’il a émergé avec une sagesse rare, forgée dans la douleur et l’espoir.

En tant que président, il a transformé l’Uruguay en devenant, le 10 décembre 2013, le premier État au monde à légaliser la production, la distribution et la consommation récréative de cannabis. Cette initiative visait à reprendre le contrôle de ce marché des mains du crime organisé et à le placer sous la responsabilité de l’État, offrant ainsi un modèle inédit au monde. Le projet de loi, adopté par le Sénat avec 16 voix sur 29, reposait sur une vision claire : mettre fin à l’hypocrisie de la prohibition, réduire la violence liée au narcotrafic et protéger la jeunesse de la criminalité. Malgré l’opposition de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), qui dénonçait une violation des conventions de l’ONU, Mujica et son gouvernement ont choisi de tracer une nouvelle voie, plus humaine et plus réaliste.

La loi prévoyait trois façons d’accéder au cannabis : la culture à domicile (limitée à six plants par foyer), l’inscription à des clubs de consommateurs et l’achat en pharmacie, encadré par des limites strictes (40 g par mois et 10 g par semaine par personne). Cette régulation complète, inédite à l’époque, a fait de l’Uruguay un pionnier, inspirant de nombreux autres pays à reconsidérer leur approche des politiques antidrogue.

Pour Mujica, la politique n’a jamais été une affaire de pouvoir, mais une question de service et de responsabilité envers les autres. Vivant humblement dans sa petite ferme, refusant les privilèges du pouvoir, il a montré qu’un dirigeant peut être proche de son peuple, qu’il peut gouverner sans s’isoler, sans perdre de vue ceux pour qui il se bat.

Ce mardi 13 mai 2025, Pepe nous a quittés, emporté par un cancer de l’œsophage. Mais son humanité et son authenticité resteront une source d’inspiration pour nous, militants du CIRC, et pour tous ceux qui croient en un monde plus juste, plus libre et plus solidaire. Comme lui, nous refusons de nous taire face à l’injustice, nous refusons de céder à la peur et nous choisissons de marcher debout, libres, malgré les obstacles.

Merci, Pepe, pour ton exemple, pour ta voix, pour ta foi inébranlable en l’humain. Que ton combat pour la liberté et la dignité humaine continue de nous guider, nous inspirer et nous unir.

Avec respect et admiration,

Les militant(E)s du CIRC

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« Les Uruguayens fêtent la légalisation du cannabis »

«…De gros nuages de fumée envahissent la place de la Liberté, en plein centre-ville de Montevideo. Une fumée qui ne vient pas des pots d’échappement des voitures qui roulent aux abords de la place, mais de centaines de joints. Les pétards de cannabis allumés par des militants venus fêter la légalisation, mardi soir, de la production, la vente et la consommation de cannabis. […] Aux premiers rangs du cortège, Matias lève le poing. « Cela me paraît une grande avancée pour l’Amérique latine, dit-il. Une innovation régionale qui, je l’espère, va faire des petits. » […] Pablo, un cultivateur d’une quarantaine d’années, renchérit: « La guerre contre les narcotrafiquants a été un échec. Cela a contribué à plus de morts, plus de blanchiment d’argent, comme au Mexique. Il est temps de passer à autre chose. » […] Nicolas, 18 ans, cheveux frisés, est venu avec sa petite amie, Valentina, une brune de 16 ans. « Comme les études montrent que deux tiers de la population s’opposent à la légalisation, le devoir des politiciens est de faire évoluer le regard de la société. Désormais, fumer du cannabis n’est plus un tabou en Uruguay. On va notamment pouvoir former des clubs de consommateurs et échanger nos informations et récoltes », considère-t-il. »

Tribune de Genève (Suisse), 12 décembre 2013.

Commentaires

Légalisation Uruguayenne - Mieux que rien mais...

Légalisation Uruguayenne - Mieux que rien mais... pas la meilleure à ce jour !

Merci, Pepe, pour ton exemple, pour ta voix, pour ta foi inébranlable en l’humain.
Que ton combat pour la liberté et la dignité humaine continue de nous guider, nous inspirer et nous unir.

Mais la Légalisation Harmonisation Canadienne/Fédérale du récréatif excluant le Québec
est bien meilleure et avec moins de contraintes, boulets !

Uruguay :
- L’achat en pharmacie, « en présentant leurs empreintes digitales »,
- 40 g par MOIS et 10 g par SEMAINE par personne.

- L’inscription à des clubs de consommateurs
Des consommateurs sont contre: L’inscription à des clubs de consommateurs
parce que si un nouveau gouvernement décidait d'interdire la légalisation actuelle
ils deviendraient des cibles facilement repérables pour les policiers.

Au Canada, sauf au Québec :

Ce qui est légal à partir du 17 octobre 2018
Sous réserve des restrictions provinciales et territoriales, (Québec 21 ans et plus et d'autres 19 ans et plus)

les adultes âgés de 18 ans ou plus peuvent légalement :

posséder en public jusqu’à 30 grammes de cannabis légal séché, ou l’équivalent sous forme non séchée;

partager jusqu’à 30 grammes de cannabis légal avec d’autres adultes;

acheter du cannabis séché ou frais et de l’huile de cannabis d’un détaillant soumis à la réglementation provinciale;

dans les provinces et les territoires n’ayant pas encore établi de cadre réglementaire pour la vente au détail, les particuliers peuvent acheter du cannabis en ligne auprès de producteurs autorisés par le gouvernement fédéral

cultiver à des fins personnelles jusqu’à quatre plantes de cannabis par résidence à partir de graines ou de semis de source autorisée;

fabriquer à la maison des produits de cannabis, comme des aliments ou des boissons, pourvu qu’aucun solvant organique ne soit utilisé pour créer des produits concentrés

Un adulte âgé de 18 ans ou plus peut posséder de façon légale 150 grammes de cannabis frais.

À partir du 17 octobre 2019, la vente de produits comestibles et de concentrés de cannabis est autorisée.

URUGUAY
La loi prévoyait trois façons d’accéder au cannabis :
la culture à domicile (limitée à six plants par foyer),
l’inscription à des clubs de consommateurs
et l’achat en pharmacie, en présentant leurs empreintes digitales,
encadré par des limites strictes (40 g par mois et 10 g par semaine par personne).

Les citoyens doivent être âgés de plus de 18 ans pour acheter du cannabis

Cette régulation complète, inédite à l’époque, a fait de l’Uruguay un pionnier, inspirant de nombreux autres pays à reconsidérer leur approche des politiques antidrogue.

Deux rebelles armés qui ont dirigé une nation : une histoire d'amour
https://www.nytimes.com/2024/08/23/world/americas/uruguay-mujica-love-st...
José Mujica et Lucía Topolansky sont mariés depuis longtemps et défendent leur cause politique de gauche.

Extrait :
Il dirigeait une bande de rebelles armés. Elle était experte en falsification de documents. Ils braquaient des banques, organisaient des évasions de prison et étaient amoureux.

C'était au début des années 1970, et José Mujica et Lucía Topolansky étaient membres d'un groupe de guérilla violent de gauche, les Tupamaros. Pour eux, leurs crimes étaient justifiés : ils combattaient un gouvernement répressif qui avait pris le contrôle de leur petit pays d'Amérique du Sud, l'Uruguay.

Au milieu de la guerre, ils ont trouvé l'amour. Mais quelques semaines plus tard, ils ont été jetés en prison, où ils ont été soumis à la torture et aux mauvais traitements. Pendant 13 ans, ils n'ont réussi à échanger qu'une seule lettre. Les gardes ont confisqué le reste.

Ils ont tous deux été élus au Congrès uruguayen et se rendaient ensemble au travail sur le même cyclomoteur.

En 2009, M. Mujica, plus connu sous le nom de Pepe, a été élu président, couronnant ainsi un parcours politique remarquable. Lors de son investiture, comme le veut la tradition, il a reçu l'écharpe présidentielle des mains de la sénatrice ayant recueilli le plus de voix : Mme Topolansky. Elle l'a également embrassé.

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M. Mujica debout à un pupitre avec Mme Topolansky assise derrière lui,

M. Mujica a été élu président en 2009 et Mme Topolansky, sénatrice, a remis l'écharpe présidentielle à son mari lors de son investiture.Crédit...Photo de la piscine par Pablo La Rosa

En 2017, Mme Topolansky a été nommée vice-présidente de l'Uruguay sous un autre gouvernement de gauche. À plusieurs reprises, elle a assuré l'intérim de la présidence du pays.

Parallèlement, loin des projecteurs, ils menaient une vie tranquille dans une petite plantation de chrysanthèmes près de Montevideo, la capitale uruguayenne. Ensemble, ils cultivaient leurs fleurs et les vendaient sur les marchés. On les a souvent aperçus ensemble dans leur Coccinelle Volkswagen bleu ciel de 1987 ou en train d'écouter du tango dans l'un de leurs bars préférés de Montevideo.

Accompagné par un chien à trois pattes nommé Manuela, devenu célèbre
pour avoir souvent accompagné M. Mujica lorsqu'il était président.

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