Deux vieux crimes devenus inutiles

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Journal de Montréal, le 15 septembre 2009
Par Stéphane Gendron

La prostitution et la possession de marijuana doivent être retirées du Code criminel canadien au plus vite. Non pas parce que nous devons élever ces «crimes» au rang de valeurs sociales, mais plutôt parce qu'il est devenu inutile de les combattre. Mieux vaut vivre avec que de dépenser des sommes astronomiques pour mobiliser à la fois les forces policières, les tribunaux, tout l'appareil judiciaire et le système carcéral.

Pour la prostitution, il n'existe aucune solution, sinon de la contrôler, de la réglementer et d'ainsi mieux aider les travailleuses du sexe à s'en sortir. C'est en travaillant ouvertement dans la légalité que la sécurité à la fois personnelle et médicale des personnes oeuvrant dans l'industrie du sexe sera assurée. Dans un tel contexte, il devient plus facile d'intervenir. Les sommes consacrées à la lutte à la prostitution ne doivent plus servir inutilement à l'emprisonnement et à la répression. Personne ne se prostitue par choix ou par conviction. Adopter une approche répressive ne fait que nuire à la réhabilitation de la personne travailleuse du sexe.

ENTRE DEUX JOINTS

Quant à la marijuana, les statistiques nous démontrent qu'année après année, et ce, malgré les succès retentissants des multiples opérations cisailles, la mariculture augmente régulièrement en parallèle avec la consommation au Québec chez tous les groupes d'âges.

En 2002, près de 50 % des Canadiens affirmaient avoir déjà consommé de la marijuana. La Colombie- Britannique et le Québec sont les deux provinces où la consommation de marijuana est la plus élevée.

En 2007, près des deux tiers des infractions relatives aux drogues déclarées par la police avaient trait au cannabis. On se souviendra tous du Sénateur Pierre-Claude Nolin, affilié au Parti conservateur, qui avait déposé en 2002 un projet établissant la décriminalisation de la possession simple du cannabis. L'écoulement du temps nous démontre aujourd'hui qu'il faut aller plus loin et légaliser cette possession.

Le gouvernement consacre des sommes d'argent considérables pour une lutte inutile, qui se solde par un échec évident. Il est grand temps que les budgets actuellement consacrés à la lutte au cannabis soient orientés vers une prévention plus active et massive de la consommation des drogues au niveau des jeunes du secondaire et du primaire.

Il est inutile de judiciariser et de mobiliser les effectifs policiers pour une lutte qui ne donne pas les résultats escomptés. Pendant que nous maintenons une lutte «de principe» à la marijuana, les champs des agriculteurs sont envahis, les jeunes poursuivent leur consommation et celle-ci augmente d'année en année. Ne soyons pas hypocrites. L'alcool au volant cause encore beaucoup plus de morts et de blessés au Québec annuellement que la simple consommation d'un joint dans la quiétude de sa résidence la fin de semaine.

L'ÉTAT ET LA MAFIA

À la fois pour la prostitution que pour la culture et la consommation de marijuana, le gouvernement se prive d'une opportunité de se substituer aux multiples réseaux du crime organisé, qui font la fête en se partageant un butin intéressant qui échappe aux coffres de l'État. Le crime organisé règne en maître, tandis que l'État brûle notre argent inutilement. Qui parmi les politiciens fédéraux aura le courage de proposer de telles modifications au Code criminel canadien sans s'attirer les foudres des hypocrites ténors de la droite religieuse? Voilà une situation où l'émotivité l'emporte sur le gros bon sens.

http://www2.canoe.com/infos/chroniques/stephanegendron/archives/2009/09/...

Commentaires

Pour qui

Je ne suis pas convaincu que les gouvernements n'y trouvent pas leurs comptes...

Ils gagnent la sympathie et les votes des gens influen

Le gouvernement a besoin de la prohibition afin de maintenir en place un syst

Hahaha

C'est quand m

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