Cuisiner avec du cannabis, c’est jouer avec le feu

Espérons qu’il n’y aura pas trop d’accidents puisque les places se font rares dans les urgences ces jours-ci.

SYLVAIN CHARLEBOIS

Lundi, 11 janvier 2021 05:00MISE À JOUR Lundi, 11 janvier 2021 05:00

Avec le confinement, nous sommes prêts à tout pour nous tenir occupés. Nous cuisinons, nous jardinons et, bien sûr, nous nous offrons un petit verre de notre boisson préférée, question de passer le temps.

Le cannabis fait aussi partie de nos vies depuis l’année 2018, et les produits comestibles à base de cannabis ont fait leur apparition en 2019.

Selon Statistique Canada, les ventes de cannabis à travers le pays ont atteint 2,03 milliards de dollars des mois de janvier à octobre 2020, et elles étaient en voie de se chiffrer à 2,61 milliards de dollars à la fin de décembre. Elles ont augmenté au cours de neuf de ces dix mois, malgré des problèmes de chaîne d’approvisionnement et une distribution plus lente dans les magasins à cause de la pandémie.

Après l’Ontario, le Québec a enregistré la deuxième plus importante hausse mensuelle des ventes avec 6,7 %, et leur valeur atteignait 48 millions de dollars en octobre. Avec 53 magasins pour une population de 8,5 millions d’habitants, ce n’est pas si mal comme résultats.

Peu de produits légaux

Bien sûr, la majorité des consommateurs de cannabis l’inhalent. Mais puisque le corps humain n’a jamais été conçu pour inhaler de la drogue, certains se tournent vers les produits comestibles. Cependant, les restrictions très sévères de Santé Canada empêchent une entreprise de fabriquer des produits comestibles sans avoir accès à une usine licenciée complètement séparée physiquement des autres produits.

Les prix sont aussi extrêmement élevés, et le marché noir a su s’adapter très rapidement. D’ailleurs, certains rapports indiquent qu’il occupe toujours entre 75 % et 80 % du marché canadien. C’est énorme.

Il est donc très difficile de se procurer des produits comestibles légaux sur le marché canadien présentement. Devant une offre manquante, du moins une offre légale, les Québécois et Canadiens semblent s’être mis à l’ouvrage. Selon un récent sondage effectué par l’Université Dalhousie, 11,2 % des Canadiens ont concocté des produits comestibles à base de cannabis depuis le début de la pandémie. Les ventes de cannabis sont en hausse, mais c’est possiblement parce que plusieurs font des expérimentations à la maison : biscuits, muffins, huiles, épices, et plus encore. La pandémie nous garde souvent à l’intérieur dans notre cuisine, et popoter avec toutes sortes d’ingrédients amène plusieurs personnes à faire des découvertes, et surtout, à essayer de nouveaux mélanges.

Ces expériences domestiques sont réalisées sans encadrement. Pour cuisiner avec du cannabis, il faut connaître les propriétés de cette plante, qui a été illégale pendant des années. Elle contient une panoplie de cannabinoïdes dont les vertus varient énormément. À moins de vraiment savoir comment utiliser le cannabis en cuisine, il est beaucoup plus prudent d’acheter des produits comestibles, mais le gouvernement Trudeau en a décidé autrement.

Règles beaucoup trop strictes

À l’époque de la légalisation, le gouvernement fédéral craignait les débordements, les risques sociaux et les accidents liés à une consommation de cannabis légale. La dernière chose que l’on voulait était de voir un enfant de 5 ans à l’hôpital après avoir ingurgité une barre de chocolat infusée de cannabis. C’est tout à fait normal, mais la réglementation est allée beaucoup trop loin.

Les règles strictes, qui constituent de véritables obstacles pour l’industrie agroalimentaire, empêchent les entreprises d’offrir des produits de qualité et sécuritaires aux consommateurs qui recherchent une sorte d’évasion en ces temps de confinement majeur.

Et le CBD, un cannabinoïde efficace pour traiter l’anxiété et les douleurs sans effets psychoactifs, pourrait aussi aider. Mais pour l’instant, ce sont les consommateurs, les cuisiniers du pot.

Espérons qu’il n’y aura pas trop d’accidents puisque les places se font rares dans les urgences ces jours-ci.

Dr Sylvain Charlebois est économiste et professeur à la Faculté d’agriculture ainsi qu’à la Faculté de gestion de l’Université Dalhousie, en Nouvelle-Écosse.

Commentaires

La SQDC vend des ingrédients à cuisiner !

" Vous pouvez créer des produits comestibles à base de cannabis pour votre consommation personnelle. "

La SQDC a une section vente des ingrédients à cuisiner* en plus des Hash, Concentrés, Huiles et le Kief.

Il y a de nombreuses recettes sur You Tube et plusieurs qui datent de plus de 6 ans.
Recettes tant pour le cannabis thérapeutique légal au Canada depuis 19 ans que récréatif.

J'ai un livre de recette écrit il y a 47 ans, en 1973.
The art and science of
COOKING WITH CANNABIS de Adam Gottlieb

* Ingrédients à cuisiner
https://www.sqdc.ca/fr-CA/extraits/ingredients-a-cuisiner?origin=dropdow...

Description
La Poudre THC Soluble est une poudre de cannabis qui permet d'infuser n'importe quel plat ou breuvage.

Elle se dissout en quelques secondes lorsqu'elle est ajoutée aux aliments ou aux boissons et n'a ni odeur ni saveur. Cette poudre à cuisiner à base de cannabis est offerte dans un emballage contenant 2 sachets. Chaque sachet contient 5 mg de THC.

La Poudre THC Soluble pourrait créer un sentiment de joie et d'euphorie. La température de cuisson maximale recommandée est de 350 degrés Fahrenheit (180 degrés Celsius). La poudre à cuisiner doit être utilisée avec précaution. Afin d'éviter une surdose, il faut s'assurer de bien répartir la poudre entre les portions.

Les effets peuvent prendre de 30 à 60 minutes avant d'apparaître et peuvent durer jusqu'à 8 heures ou plus. Il est fortement conseillé de commencer par une faible dose et d'attendre quelques heures avant d'en consommer plus, si nécessaire. Avertissement: ce produit contient de la noix de coco.

Pourrait créer un sentiment de joie et d'euphorie.
Effet primaire ou secondaire désiré ou indésirable ?
La variété Coco Melon est-elle plus ou moins dangereuse que la noix de coco ?

SQDC cannabis fumé:
« Cette méthode plus commune est plus nocive pour la santé puisque l’inhalation de la fumée issue de la combustion augmente les risques de développer une maladie respiratoire ou un cancer pulmonaire. »

Pour tous les consommateurs à une fois dans leur vie, 3 fois par mois, ou les gros consommateurs réguliers ?
Augmentation de combien des risques de développer une maladie respiratoire ou un cancer pulmonaire ?
Selon quelle étude double aveugle sur des humains et à qui on a fourni le produit contrôlé ?
Selon des données scientifiques probantes plutôt que le pif des politiciens ou l’humeur de l’électorat ?
Selon des sondages d'opinions peu fiables, non scientifiques ?

Pourtant dans la section Accessoires
il n'y a que du papier à rouler des broyeurs/grinders et des sachets de contrôle d'humidité Boost 62%.

Pas de Vaporisateurs ?
Ce mode de consommation est moins nocif pour la santé.
Par contre, il est plus complexe et requiert des instruments (vaporisateurs) plus élaborés et plus coûteux.

Pas d'accord avec "il est plus complexe et requiert des instruments (vaporisateurs) plus élaborés"
Il y a des instruments vaporisateurs très simple à utiliser même par des personnes malades.
Plus couteux ! C'est relatif !
Les vaporisateurs se vendent de 50$ à 900$.
Ça vaut combien éviter les risques possibles de développer une maladie respiratoire ou un cancer pulmonaire ?

Délibérations du comité spécial sur les drogues illicites. C'était il y a 20 ans !
https://sencanada.ca/fr/Content/Sen/committee/371/ille/05eva-f
M. Alan Young, professeur agrégé, Osgoode Hall Law School

«Je voulais apporter cette petite précision, car il y a problème lorsque l'on tient des audiences de cette nature et que les témoins se présentent sans statistiques, ni informations à l'appui.»

«Mais surtout, si nous décriminalisons la marijuana et enseignons aux gens à la consommer de façon raisonnable, ils commenceront sans doute à se servir des systèmes de filtration des pipes à eau ou «vaporisateurs» qui existent actuellement sur le marché. Peut-être vont-ils même ingérer la marijuana. Il y a plusieurs façons de réduire les effets nocifs du tabagisme qui n'est pas un moyen propre d'absorber la substance. Peu importe que vous fumiez des cigarettes, de la marijuana ou du thé.»

«Combien de fois au cours de notre histoire nous sommes-nous aperçus que les pouvoirs publics contrôlaient l'information?»

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