Âge légal pour consommer du cannabis: la consultation tourne court

« Si aller en prison n’a pas eu d’effets dissuasifs, je doute qu’une simple amende [en ait un] », a affirmé le président de la FECQ, Fred-William Mireault.

Marco Bélair-Cirinoà Québec
Correspondant parlementaire

13 février 2019
Québec

« Bidon », « frime », « bâillonnement » : l’élu libéral André Fortin a tiré à boulets rouges mardi soir sur la consultation portant sur le projet de loi resserrant l’encadrement du cannabis mis en branle par le gouvernement caquiste. https://www.ledevoir.com/cannabis-marijuana

Il ne s’agit « pas [d’]un processus démocratique », a fait valoir l’ex-ministre après le désistement de plus de la moitié des groupes invités, parfois à la dernière minute, par la Commission de la santé et des services sociaux de l’Assemblée nationale (douze sur vingt-trois).

Les élus passant au crible le projet de loi 2 s’attendaient à échanger avec cinq groupes, parmi lesquels figuraient l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec et le Conseil québécois sur le tabac et la santé. Tous ont annulé.

Des représentants de Portage et de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) se sont présentés en commission parlementaire, moins de vingt-quatre heures après y avoir été invités.

« Ce n’est pas une vraie consultation », a poursuivi M. Fortin, déplorant du même souffle le « bâillonnement des groupes qui veulent s’exprimer », notamment sur le projet de loi 2. En plus d’établir à 21 ans l’âge minimal requis pour « acheter » ou « posséder » du cannabis, le projet de loi du gouvernement caquiste interdit de fumer du cannabis dans tous les lieux publics.

Ce n’est pas une vraie consultation

— André Fortin

Plusieurs associations avaient manifesté leur souhait d’être entendues par l’Assemblée nationale, selon les partis politiques d’opposition. Faute de temps, un grand nombre d’entre elles se sont ravisées. L’Association médicale canadienne est du lot. « On voulait être là. Il est important d’avoir, nous croyons, la perspective de l’[AMC sur ces enjeux…] Mais on n’avait pas le temps », a indiqué l’un de ses dirigeants au Devoir.

L’auteur du projet de loi 2, Lionel Carmant, s’est dit « déçu » de la faible participation à la consultation de l’Assemblée nationale. Il accuse le Parti libéral du Québec https://www.ledevoir.com/Parti+liberal+du+Quebec d’y avoir été pour quelque chose en retardant l’envoi des invitations. « J’ai perdu des joueurs qui étaient en ma faveur », a-t-il mentionné.

Le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux s’est dit disposé à « entendre tout le monde » sur son projet de loi, tout en avertissant que le coeur de celui-ci, qui consiste àa ave tirer vers le haut l’âge légal de 18 à 21 ans, demeurera inchangé.

« Ça, ça ne changera pas », a-t-il insisté, réitérant sa volonté de « retarder le plus possible l’âge d’initiation au cannabis ».

En accord, les porte-parole de Portage, un OBNL voué à « aider les personnes aux prises avec des problèmes de toxicomanie à vaincre leur dépendance et à vivre une vie sobre, heureuse et productive », ont invité les législateurs à renforcer la prévention, mais également la réadaptation des personnes toxicomanes.

Adoptant une perspective de santé publique, la FECQ a quant à elle exprimé son « opposition assez ferme à ce que l’âge de consommation et d’achat de cannabis passe de 18 à 21 ans ». Le regroupement d’étudiants s’interroge sur l’effet dissuasif d’une « prohibition inutile » touchant les personnes de 18 à 20 ans. « Si aller en prison n’a pas eu d’effets dissuasifs, je doute qu’une simple amende [en ait un] », a affirmé le président de la FECQ, Fred-William Mireault.

Commentaires

Groupes contre la légalisation et le 21 ans ?

Pour Carmant ce n'était qu'un jeu la criminalisation truqué ?
« J’ai perdu des joueurs qui étaient en ma faveur »
Bein Voyons Donc ?

Il n'avait pas besoin de ces joueurs ils ont le pouvoir !
Comme le disait Coluche:
«A quoi ça sert, le pouvoir, si c'est pour ne pas en abuser ?»

Des groupes contre la légalisation qui avaient comme but
d'obtenir plus de fric, de personnel, d'armes, d'enlever des droits, des peines plus sévères,
en continuant les campagnes de peurs de terrorisme, (ce sera un fléau, la fin du monde).
Allant jusqu'à faire croire que des sondages d'opinions étaient des faits scientifiques
et des UNE seule étude sur des animaux et non répétée.

Étaient avec "Votre gouvernement" protecteur de l'industrie de l'alcool et tabac
qui sont des fléaux mortels mais acceptable culturellement qui créent des emplois.

Ils étaient contre la légalisation !

Mais ils n'étaient pas pour la criminalisation ciblée contre les adultes de moins de 21 ans
pour la consommation et l'achat de cannabis. Pour soutenir une promesse

«l’Association des policières et policiers provinciaux du Québec
et le Conseil québécois sur le tabac et la santé. Tous ont annulé.»

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