Ados + cannabis = danger !

Ados + cannabis = danger !

Dans L’échappée à TVA, la marijuana n’est pas l’amie de Romy Lalonde (Sophie Nélisse). Dès qu’elle fume, c’est-à-dire très souvent, l’adolescente de Sainte-Alice-de-Rimouski entend des voix, passe en mode paranoïa et devient violente, notamment envers son père en fauteuil roulant, joué par Hubert Proulx.

Publié le 29 janvier 2020 à 6h27
Hugo Dumas
La Presse

Romy souffre d’anxiété et de dépendance au cannabis. Romy a même été terrassée par une psychose toxique. Son papa, Julien, pour la sortir du centre jeunesse, a dû se débarrasser de sa plantation de pot personnelle, coupant ainsi l’approvisionnement de Romy.

La semaine dernière, Romy a rechuté en s’allumant un joint acheté dans la rue, qui l’a replongée dans un état de détresse épouvantable. Les effets de caméra pour illustrer son mal de vivre donnaient le tournis.

Presque en simultané, mais dans L’heure bleue de TVA, l’adolescente Audrey (Jade Charbonneau) tombait quasiment inconsciente après avoir fumé du cannabis avec son copain, dans un parc de Cowansville. L’ambulance est même venue cueillir Audrey, étendue sur une table à pique-nique.

Dans 5e Rang à Radio-Canada, la même actrice, Jade Charbonneau, qui incarne ici Chloé, la fille du garagiste Paul (Luc Senay), a également inhalé du mauvais stock, que lui a vendu le pauvre Jean-Michel (Frédéric Millaire-Zouvi). Direction : l’hôpital. Encore une fois.

C’est comme si L’échappée, 5e Rang et L’heure bleue s’étaient passé le mot pour « faire peur au monde », surtout aux parents d’adolescents, en montrant les pires conséquences de la consommation de cannabis. Psychose ! Hospitalisation ! Attention, vous allez tous perdre la carte comme Johnny Depp dans le film Peur et dégoût à Las Vegas !

Bref, on est loin du temps où la Dre Claire Hamelin (Marie-Thérèse Fortin) de Mémoires vives prenait deux ou trois « poffes » de joint pour relaxer après une grosse journée à l’hôpital de la Rive-Sud.

Suis-je le seul à trouver ces scènes exagérées ? Je n’encourage aucunement la prise de drogue ici. Je me questionne sur l’angle alarmiste qui a été adopté par ces trois séries québécoises, écrites par des auteurs différents, il faut le préciser.

Dans L’heure bleue de TVA, l’adolescente Audrey (Jade Charbonneau) tombait quasiment inconsciente après avoir fumé du cannabis avec son copain, dans un parc de Cowansville.

Lors des débats sur la légalisation du cannabis, l’Association des médecins psychiatres du Québec a bien mis en garde la population : les adolescents qui fument trop risquent de développer de graves problèmes de santé mentale, dont la schizophrénie.

Ça demeure de la fiction, mais en visionnant ces téléromans, on a l’impression que tous les ados qui fument un joint se ramassent avec un soluté dans le bras. Il y a de quoi paniquer. La nuance semble s’être perdue dans un nuage de boucane.

« Oui, la psychose toxique peut arriver et c’est tragique. Reste que le risque demeure, somme toute, faible », rappelle Jean-Sébastien Fallu, chercheur à l’Institut universitaire sur les dépendances et professeur à l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal.

Selon M. Fallu, « dramatiser ou exagérer les risques de la consommation de cannabis, ce n’est pas quelque chose qui donne des résultats probants » si l’on souhaite faire de la prévention.

La directrice générale de la Maison Jean-Lapointe, Anne Élizabeth Lapointe, abonde dans le même sens : « Les jeunes qui ont déjà expérimenté avec le cannabis vont discréditer ces scènes-là. Les jeunes savent que ce n’est pas ça qui arrive. Il ne faut pas sous-estimer leurs connaissances. »

Faire peur, ça ne marche pas, même si l’intention derrière ça est bonne.

Anne Élizabeth Lapointe, directrice générale de la Maison Jean-Lapointe

Donc, on prend une bonne respiration (d’air pur, bien sûr) avant d’enfoncer le bouton panique.

Ah oui, la comédienne Jade Charbonneau qui campe Chloé dans 5e Rang et Audrey dans L’heure bleue incarne également Anne-Sophie dans la série Toute la vie, une troisième fumeuse occasionnelle d’herbe, qui n’a toujours pas frôlé la syncope. On croise les doigts.

Commentaires

Le malheur, la terreur, ciblé, c’est vendeur ! Et le cannabis.

Le cannabis plus payant coté clicks que l'alcool légal, banalisé, publicisé !

C'est pourquoi ce n'est pas important, payant,
de parler des méfaits de l'alcool dans les séries télé.
Perso je regarde les Vikings qui boivent de la bière et consomment des champignons.

Jusqu'à sept jeunes Québécois de 12 à 24 ans se retrouvent quotidiennement aux urgences
en raison d'une grave intoxication à l'alcool,
indiquent des données compilées par l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Selon l'INSPQ, 2332 jeunes ont été admis aux urgences entre le 1er janvier et le 26 novembre 2017, soit 214 par mois et 7 par jour.

La vie du quart d'entre eux était en danger au moment de leur arrivée à l'hôpital,
tandis que 57 % présentaient des complications «comme un coma, des lésions à la tête
ou de l’hypothermie», a précisé l'Institut dans son étude.

L’alcool, dépresseur consommé par 82 % des québécois de 12 ans et plus,
(grands consommateurs d’antidépresseurs ?), drogue du violeur,
est tellement banalisé que 3000 morts par maladies, une centaine sur les routes,
et les comportements antisociaux , la violence, sont acceptable culturellement.

J'ai lu que: «Une consommation excessive d’alcool
est souvent associée à des troubles psychiques (anxiété et dépression notamment).
Une consommation importante d'alcool peut déclencher une dépression.»

Bein voyons donc ! Un dépresseur qui "peut" déclencher une dépression ?

La Maison Jean-Lapointe pour être plus crédible devrait cesser de séparer l'alcool des drogues !
Il serait préférable d'utiliser: «l’alcool ou d’autres drogues».
Pour éviter de continuer à mentir en laissant croire que l'alcool ne fait pas parti des drogues, produits intoxicants,
ou pire faire croire qu'il n'y a que les produits illicites ou consommés illégalement qui sont des drogues.

La propagande écrite et parlée m'a écoeuré des médias locaux.

Deux événements m'ont particulièrement révolté ces derniers mois, d'abord lorsque Guy A. Lepage a mentionné son frère Bruno en présence de Marie-Ève Morin, puis en entendant Jean-Pierre Chiasson invité dans une discussion sur les produits comestibles du cannabis mais qui lui aussi en a profité pour instrumentaliser le suicide d'un proche immédiat de manière à laisser croire que ça pouvait avoir été le déclencheur, une fois de plus...

Ref.:

TLMEP/SRC, 3 Novembre 2019
OVSLD/SRC, 6 Janvier 2020

Or les faits sont autrement plus nuancés, je vous invite donc à y regarder de plus près car ça ferait sans doute un très bon enchaînement à la suite propos précédents!

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