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mercredi 22 décembre 2010 - 07:00
Un stage de sensibilisation aux dangers de l'usage de produits stupéfiants

Les consommateurs occasionnels de cannabis pris dans les filets de la justice ont droit à une petite nouveauté. Le tout premier stage de sensibilisation aux dangers de l'usage de produits stupéfiants en Haute-Loire a eu lieu hier.

Dans la lutte contre la banalisation de la consommation de produits stupéfiants, il y a de la place pour l'innovation. La Haute-Loire vient en effet de lancer son premier stage de sensibilisation aux dangers de l'usage de ces produits. Quatorze personnes venues des quatre coins du département ont accepté la proposition du délégué du Procureur de la République de suivre, à leur frais, ce stage d'une journée dispensé par l'ANPAA (association nationale de prévention en alcoologie et addictologie). Pas de substitution, il s'agit là d'une vraie peine inscrite au casier judiciaire, mais dont l'impact se veut différent des sanctions habituelles. Pour René Pagis, Procureur de la République, « la justice ne veut pas leur réserver le même sort qu'aux gros trafiquants. On sait cogner quand il le faut. Mais là, on veut informer ces jeunes pour qu'ils prennent conscience de la dangerosité de consommer des produits. Je pense que dans leur cas, cette peine est plus efficace que la prison avec sursis ou une suspension de permis de conduire. »

Cette « information éducationnelle » touche à la fois l'aspect sanitaire et juridique (notamment sur les risques de récidive). Pour Jean-Louis Miramand, directeur de l'ANPAA, « c'est l'occasion pour eux de comprendre pourquoi ils consomment des produits stupéfiants. Certains sont complètement dans la routine, pris entre le discours diabolisant des parents et celui banalisant des trafiquants. Nous sommes là pour apporter un équilibre. »

Une dizaine de stages pourraient avoir lieu chaque année. Et en dehors de la lutte générale contre les trafics de stupéfiants, ce nouveau type de peine offre à l'ANPAA une formidable opportunité : « Nous intervenons ici dans le cadre de notre volet prévention. Mais pour ceux qui le souhaitent, complètement en dehors du stage nous proposerons notre aide dans le domaine des soins. »

Pierre-Olivier Febvret