L’un des pays européens les plus répressifs et l’une des jeunesses les plus friandes de cannabis.

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http://blogs.lesinrocks.com/droguesnews/2010/12/06/le-fumeur-de-petards-...

Le fumeur de pétards, une cible politiquement rentable

« Tolérer la consommation, c’est favoriser le travail des trafiquants », lançait en 2003 le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy aux Sénateurs l’auditionnant sur les dangers du cannabis. Et de tirer à boulets rouges sur la « complaisance » de la gauche en la matière. Un rapport du même Sénat dénonçait une « dépénalisation de fait », regrettant que:

« les simples consommateurs de produits stupéfiants, notamment de cannabis, sont de moins en moins souvent poursuivis. »

Politiquement porteur, ce discours sur le trop grand laxisme dont bénéficieraient les consommateurs de stupéfiants pourrait être mis à mal par l’étude du très officiel Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) publiée la semaine dernière qui montre au contraire que la « pénalisation de l’usage atteint des niveaux jamais égalés ».

137 000 personnes ont ainsi été interpellées pour usage simple de stupéfiants en 2009, dont 125 000 pour du cannabis. Elles étaient moins de 2000 il y a quarante ans. Mais surtout, les arrestations d’usagers augmentent deux fois plus vite que celles des trafiquants. Même constat du côté de la justice, les condamnations pour usage simple (13000 en 2008) augmentant plus vite que les autres. Seules les incarcérations restent stables (1360 usagers simples en 2008), les réponses pénales variant de plus en plus, du stage de sensibilisation à l’injonction thérapeutique en passant par les amendes.

Pourquoi ce regain d’intérêt pour les usagers alors que la consommation de cannabis stagne depuis dix ans? Parce qu’il est beaucoup plus simple de débusquer un fumeur de pétard que Pablo Escobar, et que, statistiquement, les deux sont équivalents. Comme le rappelle l’auteure de l’étude, Ivana Obradovic :

« Elucidées au moment même où elles sont constatées, les infractions d’ usage améliorent mécaniquement le taux d’ élucidation des unités de police. »

Rien de tel qu’un fumeur de pétard gardé à vue pour faire planer son commissaire et donner aux politiques un motif de satisfaction publique. Un thème d’autant plus porteur que, comme le montrait notre sondage du mois de septembre, deux-tiers des Français restent opposés à la dépénalisation des drogues douces.

Et la hausse des chiffres justifie à son tour la hausse des budgets. En 2003, selon un précédent rapport de l’OFDT, l’Etat a alloué 637 millions d’euros à la répression. Contre 36 à la prévention. Or, conclue la chercheuse de l’OFDT:

« Une comparaison entre les législations des pays européens montre qu’il est impossible de faire un lien entre répression et niveaux de consommation en population générale ».

Résultat, quarante ans après l’adoption de la loi de 1970, la France présente la double caractéristique d’être l’un des pays européens les plus répressifs et d’avoir l’une des jeunesses les plus friandes de cannabis.

Arnaud Aubron

1- COMMENTAIRE

Blackpool
le 6 décembre 2010 à 05:12
Les Français sont vraiment des immobilistes affirmés.
Faut que rien ne change, tout doit rester pareil, le cannabis c’est très très très très très dangereux.
C’est sûr qu’à part nous farcir les oreilles de leur propagande de merde anti-cannabis -c’est plus pratique de présenter le joint comme un grand danger, et le comparer limite à l’héroïne, ça permet à nos chers politiciens de récupérer les votes des vieux cons avachis dans leurs fauteuils devant Des Chiffres & des Lettres et qui ont pas mis un pied dehors depuis 30 ans- l’Etat est pas capable de grand chose !
Fin bref, toujours pareil, du blabla du blabla mais derrière ça avance pas !

Article très intéressant en tout cas.

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http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Villeneuve_d_Ascq/actualite/Secteur_V...

Cannabis : de plus en plus de consommateurs ont les mains aussi vertes que l'herbe qu'ils fument
lundi 06.12.2010, 05:18 - PAR CARINE BAUSIÈRE

| ON EN PARLE |
Les Français sont de plus en plus herbivores. Et adeptes du « do it yourself ». C'est ce qui ressort du rapport de l'observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, paru la semaine dernière. La production de cannabis à domicile est en augmentation sur tout le territoire. Selon ce rapport, 80 % des cultivateurs bichonnent leur herbe pour leur consommation personnelle. C'est le cas de Philippe*, que nous avons rencontré à Villeneuve-d'Ascq.

- Quand avez-vous commencé à fumer ?

« Tard, après le lycée. Ça restait une drogue, je me l'interdisais, j'avais peur que les effets durent trop longtemps. Mais la première fois, je n'ai rien ressenti ! Depuis, j'ai réessayé, mais cela reste un plaisir. Quand j'ai de l'herbe, je fume, quand je n'en ai pas, je pense à autre chose. C'est un déstressant après le boulot, mais ça ne m'empêche pas de faire la vaisselle, le ménage après, de vivre normalement en somme. »

- La culture, c'est venu comment ?

« L'année dernière, j'ai demandé des plants à des amis qui en cultivent chez eux. Je voulais essayer, je les ai mis sur mon balcon, en me disant que la pluie et le soleil feraient le reste. À la base, c'était avant tout esthétique. Je composais un décor sur ma terrasse avec d'autres plantes. Et je me disais que si je pouvais en profiter pour mon plaisir, ce serait encore plus sympa. C'est comme un jardinier qui cultive ses tomates tout l'été et qui les récolte. Il se dit que c'est toujours meilleur quand c'est fait soi-même. Mais au moment du séchage, je m'y suis mal pris et j'ai tout perdu ! Cette année, j'ai réessayé, mais j'ai fait le choix de rentrer mes pots cet hiver. »

- C'est un mode de culture assez exigeant... « Il faut connaître certaines choses. Il existe des plants mâles et femelles. Or, seule la production des femelles se consomme. En poussant, elle produit des têtes, dont on récupère les petites boules après une période de séchage d'une dizaine de jours, à l'air libre. Ensuite, il faut réaliser une opération d'affinage des têtes dans des bocaux à ouvrir une fois par jour. Ça permet d'enlever l'odeur de chlorophylle. Quand le cannabis est séché, il peut être fumé, pur ou avec du tabac. Mais tout cela prend plusieurs mois ! »

- Y a-t-il une raison économique au fait que de plus en plus de fumeurs cultivent leur herbe ?

« Certainement. La résine de cannabis peut parfois être douteuse, coupée avec des cochonneries. L'herbe a un côté plus naturel : dans la verdure, c'est plus compliqué de tricher. Il y a pourtant eu une période où on pouvait trouver une variété remplie de boules de sable. Les fumeurs se sont rabattus vers la « vraie » herbe. Mais les prix se sont envolés. Il y a cinq ans, 10 g se payaient 55 E. Aujourd'hui, ça tourne autour de 100 E. En faisant sa culture soi-même, après avoir acheté des graines sur Internet ou aux Pays-Bas, un bon plant peut donner 50 à 100 g d'herbe. J'ai connu quelqu'un qui a payé son crédit de voiture en revendant sa production. »

- Avez-vous conscience d'être hors la loi ?

« Tout le monde est hors la loi : celui qui grille un feu, celui qui achète de la contrefaçon... Je cultive pour ma propre consommation. Je ne revends pas. Je pense qu'il faut faire la distinction entre les gros dealers et les producteurs personnels. Je sais que c'est risqué, mais pour moi, c'est un plaisir de la vie. »

* Le prénom a été modifié.

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