Des Tylenol ont failli tuer un bambin de 16 mois
Des Tylenol ont failli tuer un bambin de 16 mois
Pierre-Antoine Gosselin
Mardi, 2 avril 2019 19:27 MISE À JOUR Mardi, 2 avril 2019 19:27
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On ne le répétera jamais assez, il faut conserver les médicaments hors de la portée des enfants. Une jeune mère de la Beauce s’en souviendra longtemps. Son garçon de 16 mois a frôlé la mort. Elle raconte aujourd’hui son histoire afin de sensibiliser la population.
«J’ai retrouvé Logan dans les escaliers, il avait le pot dans une main et des Tylenol dans l’autre», se souvient Maude Drouin.
C’est dans la sacoche de sa mère que le petit Logan, 16 mois, met la main sur un pot d’acétaminophène, dont chaque comprimé contient 500 mg. Laissé brièvement sans surveillance, Logan en a ingéré une vingtaine. À titre d’exemple, pour un adulte, la posologie quotidienne est fixée à huit comprimés.
«C’est marqué “facile à ouvrir” sur le pot, le couvercle se dévisse sans sécurité, il est gros et dentelé», explique-t-elle.
Lourdement intoxiqué, il a été transporté à l’hôpital de Saint-Georges où sa vie a été sauvée. Aujourd’hui, il n’en porte aucune séquelle.
«Le médecin nous expliquait qu’il était comme dans les limbes. Les limbes, c’est être entre la vie et la mort. J’ai eu tout un choc. On lui parlait et il ne nous répondait pas» poursuit Maude Drouin.
«Juste de penser qu’il aurait pu mourir... je m’en serais voulu toute ma vie. Je n’aurais pas été capable de vivre avec ça», dit-elle, retenant difficilement ses larmes.
Ce genre d’événement est récurrent. Entre le 6 février et le 28 mars dernier, le Centre antipoison du Québec a répertorié 57 cas d’expositions à l’acétaminophène par mauvais dosage, et 187 cas accidentels, semblables à l’histoire de Logan, chez les enfants de 5 ans et moins.
«L’acétaminophène, c’est très toxique. C’est la première cause d’intoxication médicamenteuse, volontaire ou accidentelle, pour tous les groupes d’âge au Québec. C’est typiquement banalisé parce que c’est vendu en vente libre en grande quantité, mais ça ne devrait pas», met en garde Guillaume Bélair, infirmier-clinicien au Centre antipoison du Québec.
La mère de Logan livre ce message de prévention: «Si j’en parle, c’est que je veux que les gens fassent attention et qu’ils pensent à ces petites affaires-là», conclut-elle.
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