Drogues: Chiot euthanasié suite aux témoignages de passants qui pensaient que ce chien était drogué par son propriétaire

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Mise à jour : vendredi 22 août 2014 07h39

LOUVAIN-LA-NEUVE

Chiot drogué et euthanasié: un professeur de l’UCL réagit

Après l’euthanasie du chiot drogué, un professeur de l’UCL a écrit une lettre à l’Afsca.
Le 31 juillet, un chiot cocker avait été saisi à Louvain-la-Neuve suite aux témoignages de passants qui pensaient que ce chien était drogué par son propriétaire, un mendiant. L’ASBL Animaux en Péril avait porté plainte. Quelques jours plus tard, l’Afsca euthanasiait le jeune animal. Le chiot n’avait pas de papiers en règle et présentait un risque de rage.

L’affaire avait bouleversé Marie-Laurence Hamaide, directrice de l’ASBL Animaux en Péril (notre édition du 7 août).

Nicolas Tajeddine, professeur de physiologie humaine à la faculté de médecine de l’UCL, a décidé d’écrire une lettre à l’Afsca. «Il l’a envoyée il y a deux semaines et comme elle est restée sans réponse, il nous a autorisé à la publier», explique Marie-Laurence Hamaide.

«Politique d’euthanasie expéditive»

Étonné par cette «politique d’euthanasie expéditive», le professeur souhaitait obtenir de la part de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire «les éclaircissements nécessaires». Nicolas Tajeddine écrit notamment qu’«il n’est plus possible, en 2014, de pratiquer sur des animaux des euthanasies de convenance ou liées à des mesures excessives de précaution» et que «toutes les mesures doivent être prises pour protéger la vie animale».

Et de mettre en garde l’Afsca: «Votre politique et la publicité qui en a été faite vont considérablement compliquer l’exercice de vos missions à l’avenir. En effet, plus d’un citoyen respectueux de la vie animale hésitera à vous contacter en cas de suspicion d’un danger relatif à la sécurité alimentaire si cette plainte entraînait des pratiques aussi expéditives que celles que vous pratiquez à ce jour».

Une mise en quarantaine

Pour l’universitaire, l’euthanasie expéditive n’était donc pas la bonne solution: «Il est possible que l’animal était contaminé mais que vous n’en obteniez jamais la preuve […]. Si l’analyse du cerveau de l’animal s’avère non contributive, […] procéderez-vous à une prophylaxie d’urgence chez toutes les personnes ayant pu être en contact avec l’animal […]? La mise en quarantaine du chiot vous aurait […] permis d’obtenir dans tous les cas un diagnostic de certitude et de procéder à une prévention efficace si cela s’était avéré nécessaire.»

À la fin de la lettre, le professeur conclut: «Il me semble […] important que les citoyens réagissent quand des décisions administratives prises par des agences fédérales leur semblent injustes ou inadéquates. […] Une bonne communication basée sur des arguments légaux et scientifiques inattaquables permettra […] d’apaiser les esprits et de rétablir la confiance entre votre agence et la population».

La lettre est disponible sur la page Facebook d’Animaux en Péril, qui remercie «ce médecin et professeur, pour son analyse qui crédibilise notre action».

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