Pour le cannabis on voudraient “un consensus officiel des experts” ! Et pour l’alcool et le tabac qui tuent 100000 Français ???
Zappiste: Pour le cannabis on voudraient “un consensus officiel des experts” !
Il faudrait que ces "experts" soient des "pures" qu'ils ne soient pas moralistes (Ex: L'Académie de médecine "«ne pas remettre en question l’image répulsive qu’il convient de leur conserver») ni accros aux pots-de-vin des pharmaceutiques des lobby$$$ de l'alcool, du tabac, des jeux, etc...
Il y a un consensus des experts pour affirmer scientifiquement par les statistiques que l’alcool et le tabac sont des drogues licites qui tuent annuellement 100 000 Français !
Pourtant il n'y a pas de débat(s) pour les rendre illicites !
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/656399-peillon-relance-le-debat...
Peillon relance le débat sur le cannabis : ce n'est pas aux politiques de trancher
Modifié le 15-10-2012 à 17h47
Par Laurent Karila
Psychiatre addictologue
LE PLUS. Après le maire de Sevran en 2011et Cécile Duflot en juin dernier, Vincent Peillon, ministre de l'Education nationale, a relancé l'idée d'une dépénalisation du cannabis. Indignation de Copé, recadrage d'Ayrault… Le débat a-t-il lieu d'être ? Pour Laurent Karila [1], psychiatre addictologue, la sphère médicale, sociale et juridique doit d'abord s'en emparer.
Édité par Hélène Decommer Auteur parrainé par Amandine Schmitt
La question de la dépénalisation du cannabis est complexe et ne doit pas se limiter à des prises de position politiques. Or à chaque fois que le sujet revient, c'est-à-dire à intervalles réguliers dans l'actualité, il est quasiment toujours posé sur le plan politique. C'est la même chose pour les "salles de shoot" (une expression que je déteste) : le précédent gouvernement s'y opposait, l'actuel est plutôt pour. Mais avant d'être un enjeu politique, n'oublions pas qu'il s'agit là d'un enjeu de santé.
Un consensus des experts est nécessaire
Ce lundi matin, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a clôt le début de polémique initiée par les propos de Vincent Peillon la veille, en faveur de la dépénalisation du cannabis. C'était, me semble-t-il, la meilleure chose à faire. Le temps n'est pas encore venu d'aborder cette question sous l'angle politique.
Avant toute chose, il faudrait d'abord un consensus officiel des experts, à la fois sur le plan médical (addictologie, santé mentale, médecine générale, autres disciplines), social et légal. Pour l'instant, même certains experts ne sont pas d'accord, alors pourquoi parler de légiférer ? Cela n'a pas de sens. Pour cela, il faut ouvrir le dossier sur le fond et réussir à mettre en balance les dommages et les bénéfices de la dépénalisation.
Cette grande concertation, qui aboutirait à un consensus officialisé, devrait être organisé sous l'égide du ministère de la Santé.
Sortir de la bipolarisation pour/contre
Un dispositif de cette sorte permettrait de sortir de la bipolarisation stérile "pour ou contre". Pour ma part par exemple, en tant qu'addictologue, je ne pourrai me prononcer en faveur de la dépénalisation que si je sais ce qu'il y a derrière : quelle politique de santé publique ? quels moyens de prévention ? quels moyens pour la réduction des risques peut-on espérer ? quels budgets attribués aux soins et à la recherche ? etc.
Je prendrai également en compte le fait que le cannabis est une drogue qui rend dépendant. Qu'elle touche les jeunes et les plus âgés dans une moindre mesure. Que les dégâts sont d'ordres physiques psychologiques et sociaux. Qu'elle n'est pas une passerelle vers d'autres drogues, considérées comme "dures". Pour ce dernier point, cela dépend beaucoup de la vulnérabilité personnelle, génétique, sociale, environnementale des individus.
Ce sont des critères comme ceux-ci qui doivent être examinés et pris en compte, pas uniquement le problème des dealers et des trafics. Si l'on s'en tient à des questions d'ordre public, le débat est largement tronqué.
Je suis donc tout à fait partant pour participer à une cellule de réflexion médicale, sociale et juridique sur la question de la dépénalisation du cannabis. Avant que les politiques ne s'emparent (une nouvelle fois) du sujet.
Propos recueillis par Hélène Decommer.
[1] Laurent Karila a réalisé le projet de prévention "AddictionS" de Satan Jokers avec Renaud Hantson (Musique et e-book) disponible sur toutes les plateformes légales de téléchargement.
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