INTOX:Je ne dis pas que le cannabis est une bonne chose mais c'est pire que l'alcool. Tous les spécialistes te le diront
Zappiste: C'est de l'INTOX.
L'alcool et le tabac causent des millions de morts directe et indirecte annuellement dans le monde et ça tous les intervenants sérieux le diront.
http://www.lexpressiondz.com/chroniques/on_remet_ca/146033-soirees.html
Par Selim M'SILI - Mardi 10 Janvier 2012 - Lu 245 fois
«Le récit de la fête est la moitié de la fête.» Proverbe tadjik
La bande de joyeux lurons qui avaient bruyamment envahi le troquet, menaient une conversation très animée ponctuée par d'incessantes libations. Leur accent indiquait leur origine géographique. «Cela fait plaisir à voir! Cela fait longtemps que je n'ai vu pareil spectacle. J'étais habitué à voir des gens tristes devant leur bouteille en train de ressasser un douloureux passé ou des conflits insolubles», avait justement remarqué mon ami Hassan dont la mine s'était un peu décontractée grâce à la nouvelle ambiance. «Ils doivent sûrement fêter un heureux évènement: l'un d'eux a dû gagner au loto ou alors ils ont dû vendre à bon prix tout un troupeau de moutons. C'est vrai que par les temps qui courent, ce n'est pas un spectacle habituel.
Tu sais, nous avons le vin triste. Toutes les mesures administratives, fiscales ou culturelles prises depuis l'Indépendance ont conduit le consommateur à se culpabiliser et à le détourner de la consommation de l'alcool. Alors, certains, et davantage les jeunes, se sont tournés vers le cannabis. Je ne dis pas que le cannabis est une bonne chose mais c'est pire que l'alcool. Tous les spécialistes te le diront.
Et toutes les campagnes menées par les autorités contre ce fléau qui vient de l'Ouest sont demeurées vaines. Des jeunes qui roulent des joints dans un silence proche du recueillement sont moins repérables qu'une bande de joyeux drilles qui créent une ambiance comme celle à laquelle nous assistons. Tout l'effort de l'administration, dès le début, a été de présenter les consommateurs d'alcool comme des pestiférés. Et maintenant on se retrouve avec une délinquance difficilement maîtrisable puisque le trafic de la drogue étend ses ramifications à tous les secteurs de la société.
Moi, sans être un consommateur invétéré, je n'ai jamais pu dissocier mes penchants culturels de la consommation modérée de l'alcool. Ma première bière, je l'ai prise dans une arrière-salle d'un café de Bérard. Juste à côté du port. C'était juste pour protester contre l'interdiction faite alors aux tenanciers des bars de servir des nationaux. J'ai connu un collègue qui avait le physique d'un Européen et l'accent pied-noir qui se faisait servir là où il se présentait. On avait affaire à un vrai délit de faciès dans sa propre patrie.
Donc, j'avais juste commencé à prendre de la bière uniquement par opposition politique. On sortait d'un système colonial qui nous barrait économiquement tous les accès à une vie digne et on se retrouve avec une organisation politique qui vous dicte votre conduite quotidienne. C'est aberrant! Plus tard, c'est autour de la Cinémathèque que nous avons pris l'habitude de sacrifier à Bacchus. En attendant la projection d'un film ou après, il était agréable de discuter autour d'un verre avec des journalistes qui s'improvisaient critiques. A l'époque, il y avait même des étrangers, des coopérants techniques qui y venaient. Le cosmopolitisme ajoutait une note d'animation aux groupes qui se formaient sur les terrasses des cafés. Les amitiés se nouaient ou se dénouaient au fil des prises de position des uns et des autres. Les techniciens du film et certains réalisateurs se retrouvaient le soir dans un bar qui avait une large baie vitrée en face du cinéma l'Afrique. Cela donnait au bar un aspect d'aquarium: les gars de l'Oncic et de la RTA s'y retrouvaient chaque soir pour échanger des idées, parler de leurs expériences quotidiennes et casser du sucre sur le dos des responsables d'alors. Les inévitables ragots et les commérages pimentaient les longues veillées où kémias et bières remplaçaient le dîner. Mais, les meilleurs souvenirs sont liés à l'ambiance des tournages qui s'effectuaient à l'intérieur du pays: les frais de mission donnaient aux techniciens et réalisateurs une aisance financière. Après le «Coupez! roulez!» Tout le monde se retrouvait au bar pour conclure dans la décontraction, une dure journée de travail et pour mieux préparer la journée suivante. Dieu merci, il n'y eut jamais un incident regrettable lié à ces mémorables soirées.»
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