Les addictions au féminin en progression

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Article paru
le 8 juin 2010

société

Les addictions au féminin en progression
Des experts alertent sur la dépendance croissante des femmes à l’égard ?du tabac ou des drogues.
Toulouse, correspondance.

La consommation de tabac augmente chez les femmes. À court terme, elle devrait dépasser celle des hommes, qui tend à diminuer. La consommation d’alcool, même si c’est moins flagrant, s’élève parmi la population féminine. Surtout, les femmes sont les premières utilisatrices de produits psychotropes, d’anxiolytiques. La montée de ces addictions féminines s’étend aussi aux drogues illicites.

Parce qu’elles restent méconnues, les addictions chez les femmes et les adolescentes ont fait l’objet de rencontres vendredi dernier à Toulouse, organisées par le Réseau des établissements de santé pour la prévention des addictions (Respadd). Psychiatres et médecins ont étudié ces pratiques qui n’empruntent pas les mêmes modalités que chez les hommes. Celles qui sont diplômées ont plus recours à l’alcool que celles qui ne le sont pas. Le plus souvent, cette pratique s’effectue non pas dans un contexte festif, convivial, mais de façon solitaire, discrète, afin de calmer une anxiété. Une exception toutefois? : il n’est plus rare que des adolescentes s’adonnent en bande à la boisson. Consommer des substances psychoactives illicites constitue, c’est plus marqué chez les femmes, un moyen de s’intégrer à un groupe. Cet usage peut être aussi perçu comme une émancipation. La prise de produits (cocaïne, etc.) est également liée au désir sexuel. À quantité égale, la substance consommée a plus de conséquences pour une femme. De plus, les produits entraînent des retards dans les règles, brouillent les repères, et multiplient les risques de grossesse non désirée. Information et accompagnement des femmes dépendantes s’avèrent donc indispensables. Or, à ce jour, la Sécurité sociale rembourse très peu les traitements antitabac. Dans cette période de crise économique, génératrice de stress, les politiques de santé publique se montreront-elles à la hauteur ?

Bruno Vincens

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http://www.romandie.com/infos/news2/100604170341.n8asy2ze.asp

Drogue, alcool, les addictions des femmes restent longtemps cachées
TOULOUSE - Les addictions des femmes à la drogue ou à l'alcool "restent souvent cachées plus longtemps que chez les hommes en raison d'un rejet social et elles sont dépistées à un stade plus grave", a déclaré vendredi la présidente d'une association médicale spécialisée.

Le réseau des établissements de santé pour la prévention des addictions (Respadd), qui regroupe médecins, psychiatres, infirmiers ou directeurs de 850 établissements, consacrait vendredi à Toulouse ses rencontres annuelles aux "consommations cachées et addictions" des femmes et adolescentes.

Anne Borgne, tabacologue à Bondy (Seine-Saint-Denis) et présidente du Respadd, a indiqué à l'AFP que les études communiquées au réseau montraient que les femmes fument désormais autant que les hommes et "leur mortalité a presque rejoint celle des hommes", alors qu'ils sont trois fois plus nombreux à consommer régulièrement de l'alcool (28,6% contre 9,7%) et du cannabis (4,2% contre 1,2%).

"Le tabac est socialement accepté pour les femmes, mais pour la drogue et l'alcool beaucoup de consommations sont cachées car c'est considéré comme plus grave pour une femme, qui doit être mère, féminine, belle", estime la présidente du Respadd.

"Souvent elles ne sont dépistées que très tardivement, il faut changer les représentations pour que la honte recule et qu'on soigne ces difficultés comme d'autres", selon Mme Borgne.

Le Respadd relève à l'inverse une "disparité énorme de consommation de psychotropes (anti-dépresseurs) entre hommes et femmes avec un taux de consommation atteignant 15% chez les femmes de 18-24 ans". "Leur information sur les risques de dépendance doit être une priorité", selon Mme Borgne.

Le réseau "Hôpital sans tabac" est devenu Respadd en 2007 pour une "approche globale des addictions", qui totalisent 30% de la mortalité avant 65 ans.

"Les ressorts de la décision d'arrêt chez la personne dépendante, les modalités de prise en charge sont les mêmes pour le tabac, l'alcool, les drogues ou les psychotropes, il faut des soins pluridisciplinaires" explique la présidente, ajoutant que "l'approche globale a justement permis de mutualiser les moyens des équipes, d'y intégrer un psychiatre comme une secrétaire".

(©AFP / 04 juin 2010 19h03)

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