Avoir le choix

Photo originale par sacks08 https://www.flickr.com/photos/29071316@N06/

Marilou et moi on est pareilles : on a à peu près le même âge et on est des femmes. C’est fou, hein? Non, je ne parlerai pas de ces points que nous avons en commun mais d’un autre : on ne consomme pas d’alcool.

Les similitudes s’arrêtent ici parce que, moi, quand j’annonce le fait que je ne consomme pas d’alcool, je ne reçois pas d’insultes. Des gens se sont permis de l’insulter, suite à un message de sa part, publié le 25 mai sur sa page de livre de cuisine, elle écrivait, en gros, qu’elle avait envie de voir comment était sa vie et ses party sans alcool. Ne me confondez pas avec une " matante ", je sais bien que quelqu’un qui devient un personnage public risque d’être critiqué mais je considère que les lettres d’insultes viennent directement attaquer la personne dans sa vie privée et cela est inacceptable.

Je suis sûre que ma leçon de moralité internet vous passionne mais je vais utiliser cet événement pour aborder un autre sujet : avoir le choix. Les personnes disgracieuses opposées au choix personnel de Marilou se font rares, heureusement, car lorsque j’ai lu son statut, elle avait déjà dans les 20 000 « j’aime ». 20 000 personnes qui considèrent qu’on devrait avoir la liberté de ne pas consommer d’alcool.

J’aimerais voir cette liberté de choix appliquée au cannabis récréatif. De plus en plus d’études démontrent que le cannabis n’est pas plus dangereux que l’alcool (et même moins). Le cannabis serait même la drogue la moins néfaste pour le corps humain jusqu’à présent. Pourquoi faudrait-il que l’alcool soit la seule substance récréative autorisée et surtout si elle est néfaste pour pas mal de gens? Je ne connais pas beaucoup de mes amis qui sont en forme après une soirée festive et je n’ai probablement pas besoin de vous énumérer les désagréments digestifs que cela peu causer même lors d’une consommation modérée.

Je n’écris pas tout cela pour encourager la prohibition de l’alcool ou convaincre d’abandonner sa consommation mais si le standard de la dé-prohibition est l’alcool, qu’attendons-nous pour libérer la fleur de cannabis? J’aimerais bien vivre dans un monde ou les gens sont libres de consommer leur drogue récréative préférée et libre de s’en abstenir sans subir de pression de leur pairs ou des médias (récentes annonces de cocktail de la SAQ que je trouve un peu too much, ce n’est même pas pour annoncer des promotions en plus ).

Je vais me prendre comme exemple, je n’ai jamais eu d’expériences très intéressantes avec l’alcool et lorsque j’ai développé un trouble de l’anxiété, je ne pouvais pas toucher à une goutte sans que cela déclenche une crise de panique. Le pire c’est que je n’ai pas arrêté tout de suite, je voulais être bien sûre que la cause de ces crises, sans cause habituelle apparente (ex : choc émotionnel, événement important etc), était l’alcool. Je n’ai pas eut le réflexe d’écouter mon corps, mais qu’écoutais-je donc? Peut-être les médias et mes pairs? Peut-être que j’avais le goût de me conformer, de faire comme les autres?

Quelques années après avoir pas mal abandonné l’idée d’avoir du fun avec de l’alcool, j’ai découvert le cannabis d’une manière récréative (après avoir écouté 10 heures de documentaire sur le sujet; on est anxieux ou on l’est pas!). Ses effets anxiolytiques et euphorisant en font une drogue récréative parfaite pour quelqu’un qui souffre d’anxiété.
Je me suis tournée du côté du médical à cause de ma condition.

Maintenant, je peux choisir : je peux laisser de côté les sortes qui ne me font sentir mal ou moins bien et même préférer le goût d’une sorte à une autre. Parfois, le côté médical m’agace, parce que qui dit "médical", dit "pas de plaisir" comme dans la croyance que « pour qu’un sirop contre la toux soit efficace, il faut que ça goûte mauvais ». Un vague sentiment de culpabilité me traverse quand le médicament que j’utilise me donne du plaisir, je me rappelle alors qu’il s’agit d’une question d’idéologie et je passe à autre chose.

Et dans le cas de quelqu’un qui a la chance de ne pas souffrir d’anxiété ou d'une autre maladie directement soulagée par le Cannabis?
J’aimerais que tous puissent choisir et que s’ils choisissent de consommer du cannabis que cela se fasse d’une manière informée et agréable. À cause de la prohibition, M-Mme toutlemonde n’a pas accès à du cannabis de qualité (ou pas souvent), ne peut pas choisir le type de cannabis qui lui convient et, pire que tout, s’expose à recevoir des conséquences judiciaires. Tous les consommateurs de cannabis ordinaires vivent avec une épée de Damoclès au dessus de la tête alors que la plupart sont des honnêtes citoyens. Pendant ce temps, certaines personnes qui choisissent de ne pas boire dans un party se font juger par leur pairs.

Il est temps que l’hypocrisie et l’absolutisme cesse pour qu’on puisse avoir des rapports humains plus intéressants et des fêtes plus agréables pour tous.

*Marilou est une vedette québécoise, une chanteuse dont plusieurs titres populaires ont eut un succès radio, en plus de cette carrière, elle a récemment co-édité avec son conjoint, un livre de cuisine, trois fois par jour, qui a été populaire auprès du public.

**Toute phrase qui indiquerait que l'artiste Marilou est associée à la plante cannabis est une maladresse de ma part. Si une erreur s'est glissée, l'article sera modifié le plus rapidement possible.


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