Le Programme Cisaille est un plan mis sur pied par la Sûreté du Québec (SQ) en 1999 afin de « lutter contre l’expansion de la production et du trafic de marijuana ». Il vise principalement « la déstabilisation des organisations criminelles qui dirigent les activités de production et de distribution de marijuana ».

Par ailleurs, la coûteuse et inutile Opération Cisaille, menée à chaque fin d'été dans le cadre de ce programme, n'est ni plus ni moins qu'une récolte de cannabis effectuée par l'État québécois dans le seul but de la détruire, faute de débouchés légaux. Cette opération fait appel à la participation d'intervenants externes en prévention, l'affichage de panneaux indiquant les champs surveillés, l'augmentation des appels à la ligne Info-crime et l'utilisation de la géomatique pour localiser les sites de production.

Opération Marketing

Gaspillage monumental de fonds publics, l'Opération Cisaille est aussi l'occasion qu'attendent les médias pour laver le cerveau des citoyens à grands coups de titres accrocheurs. On laisse en effet entendre que les « saisies record » effectuées d'année en année feront diminuer la quantité de marijuana disponible sur le marché et affaibliront le crime organisé. Pourtant, si les saisies augmentent, c'est bien la preuve que les activités illicites ne diminuent pas !

En l'absence des médias, le discours de la SQ est tout autre, comme le révèle le Plan Stratégique 2005-2007 en page 8 :

La production de marijuana à grande échelle demeure un phénomène étendu sur l’ensemble du territoire québécois malgré plusieurs interventions dont celles mises de l’avant par le programme Cisaille. Une augmentation de la production de drogues chimiques est anticipée et la culture hydroponique de marijuana gagne en importance.

Les Forces canadiennes sont dans le coup

Le site du Ministère de la Sécurité publique nous apprend aussi que des policiers municipaux, de la GRC et des membres des forces armées épaulent la SQ lors de la « journée provinciale d'éradication » annuelle. Vu ce grand déploiement de moyens, gageons que l'éradication du cannabis au Québec aura au moins autant de succès que l'éradication de la coca en Colombie ou du pavot en Afghanistan.