Marijuana, mythes et réalités – 16. Persistance de la marijuana dans le corps
Le mythe
L'ingrédient actif de la marijuana, le THC, reste emprisonné dans les cellules adipeuses du corps. Comme les cellules adipeuses ne se débarrassent que lentement de celui-ci, ses effets psychoactifs peuvent durer des jours voire des semaines après consommation. La longue persistance du THC dans le corps endommage les organes à teneur adipeuse élevée, et tout spécialement le cerveau.
Les molécules de THC sont très actives et malfaisantes; elles s'infiltrent à travers la membrane adipeuse protégeant la cellule et son noyau et désorganisent le processus chimique de division cellulaire.
Committees of Correspondence, Drug Abuse Newsletter, 16 mars 1984.
Les cannabinoïdes s'accumulent dans les cellules adipeuses, dont notre cerveau d'une livre et demi (env. 1,4 kg) est composé pour un tiers. Cela s'explique pourquoi dans le cerveau du fumeur chronique de pot des millions d'axones soient continuellement imbibés de THC.
Peggy Mann, Marijuana Alert, 1985.
Les cannabinoïdes, qui ne se dissolvent que dans la graisse, sont emmagasinés dans les tissus du corps Ceux qui font usage de marijuana plus d'une fois par semaine sont en fait constamment sous sa dépendance.
Gabriel Nahas, When Friends or Parents Ask About Marijuana, Journal of the American Medical Association 233, 1979.
Même les gens qui n'utilisent la marijuana qu'une fois par mois exposent en permanence leur cerveau, leurs poumons, leur foie et autres tissus vitaux aux effets toxiques du THC.
Robert DuPont, Getting Tough on Gateway Drugs, American Psychiatric Press, 1984.
En réalité
Beaucoup de drogues actives s'infiltrent dans les cellules adipeuses du corps. Ce qui diffère avec le THC – mais en cela il n'est pas unique – c'est qu'il n'en ressort que lentement. Il en résulte que l'on retrouve des traces de marijuana dans le corps plusieurs jours, voire des mois après l'ingestion du produit. Toutefois, quelques heures après l'inhalation de fumée, la quantité de THC présent dans le cerveau tombe en-dessous du niveau de concentration requis pour un effet psychoactif détectable. Les cellules adipeuses dans lesquelles le THC s'attarde ne sont pas endommagées par la présence de la drogue, que ce soit dans le cerveau ou dans d'autres organes. La conséquence la plus grave de cette élimination lente, c'est que l'on peut détecter la trace du produit dans le sang, l'urine et les tissus longtemps après sa consommation, et bien après que ses effets psychoactifs ont disparu. Voir tableau
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