Tant que le pavot à opium ne sera pas légalisé...
Le Conseil de Senlis jette un pavé dans la mare des illusions canadiennes
Le think tank européen Conseil de Senlis a encore jeté un pavé dans la mare. Il est regrettable que les seuls arguments crédibles à l'envoi de soldats canadiens en Afghanistan proviennent de l'étranger, mais que voulez-vous, c'est comme ça.
Dans une étude de faisabilité publiée l'an dernier, le Conseil de Senlis est d'avis que tant que le pavot à opium ne sera pas légalisé, ce sont les Talibans qui vont en profiter. Le Conseil recommande l'instauration d'un système entièrement légal pour exporter la morphine à des fins médicales.
Voici ce qu'en dit le site Web de Radio Canada (cet article n'a même pas tenu l'affiche une journée complète!) :
Un rapport accablant
La coalition occidentale a perdu en Afghanistan, affirme l'ONG européenne le Conseil de Senlis, spécialisée dans les politiques antinarcotiques, dans un rapport de 200 pages. Après cinq années d'intervention, les Occidentaux ont épuisé le capital de confiance dont ils jouissaient lors de la chute du régime taliban.
L'ONG accuse les Occidentaux de ne pas avoir tenu leurs promesses en matière de développement économique.
Au lendemain du 11 septembre, la coalition avait promis de sortir l'Afghanistan de la misère et de contribuer à développer l'économie du pays. L'ONG dénonce particulièrement la politique d'éradication des cultures de pavot, mal conçue, qui précipite les paysans dans les bras des talibans. Un champ de pavots près de Kandahar en Afghanistan
Selon les chiffres avancés dans le rapport, les Occidentaux ont consacré en cinq ans 82 milliards de dollars américains à l'aide militaire et 7 milliards au développement.
Le Conseil de Senlis affirme que les talibans contrôlent dans les faits la moitié sud du pays et qu'ils gagnent du terrain. Les rédacteurs du rapport estiment que les talibans pourraient même déstabiliser le régime en menant des attaques dans la région de la capitale.
L'ONG européenne s'appuie sur les résultats d'une enquête sur l'opinion publique afghane effectuée au mois d'août dernier. Selon cette enquête, les deux tiers de la population ont une opinion négative des Occidentaux et 49 % des Afghans ont confiance en Oussama ben Laden. De plus, 88 % des Afghans attribuent à l'Occident la détérioration des relations avec les pays musulmans.
En conclusion, le Conseil de Senlis recommande un changement radical de la politique occidentale en Afghanistan. Selon l'ONG, ce sont les interventions humanitaires qui doivent être la priorité de la coalition et non les opérations militaires. L'ONG recommande également aux troupes de l'OTAN de respecter en tout temps les populations civiles.
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