Zappiste:
Me semble que c'est pas mal ce que je pense et répète !

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La chronique de Richard Martineau
Le Sénat, quossa donne ?
Richard Martineau
17/12/2009 05h19

Chaque fois que j'entends un politicien vanter les vertus du Sénat, je pense toujours au rapport du sénateur Pierre Claude Nolin sur le cannabis.

Vous souvenez-vous de ça ?

UNE RECHERCHE EXHAUSTIVE

À l'été 2000, le sénateur conservateur Pierre Claude Nolin a été nommé à la tête d'un Comité spécial du Sénat sur les drogues illicites, chargé d'étudier si le gouvernement canadien devrait ou non légaliser les drogues douces.

Ce Comité spécial formé de neuf sénateurs a siégé pendant deux ans.

D'importantes ressources scientifiques ont été mobilisées pour faire le point sur la question: 23 rapports de recherche ont été réalisés par des scientifiques de réputation internationale, on a entendu 200 témoins et experts, consulté des chercheurs et des spécialistes au Canada et à l'étranger, organisé de nombreux groupes de discussion, le directeur de recherche du Comité a assisté à diverses conférences à travers le monde, on a tenu des audiences publiques dans huit villes canadiennes, on a passé des centaines d'études au peigne fin - bref, on a travaillé fort et fait le tour du sujet comme jamais auparavant.

LÉGALISONS LE POT !

Le Comité spécial du Sénat a déposé son rapport en septembre 2002.

Il proposait entre autres que le gouvernement canadien légalise le cannabis.

«Tout résident canadien pourra obtenir une licence de distribution de cannabis à condition qu'il s'engage à ne pas en distribuer à des personnes de moins de 16 ans et à n'en vendre qu'à des résidents canadiens», pouvait-on lire dans le rapport.

«Tout résident canadien pourra obtenir une licence de production de cannabis à condition de ne vendre que de la marijuana et du haschich n'excédant pas un contenu en THC supérieur à 13%.»

«La consommation de cannabis dans des lieux fréquentés par des gens de 16 ans et plus sera permise», etc., etc.

Bref, le Comité spécial présidé par le sénateur Pierre Claude Nolin proposait une véritable révolution.

Or, qu'est-il arrivé avec ce rapport?

Rien. Il dort quelque part dans un sous-sol poussiéreux du Parlement.

On l'a sorti des presses, on l'a mis dans une boîte, puis on l'a enterré à grands coups de pelle.

TOUT ÇA POUR ÇA

«Je vais au Sénat pour parler de pauvreté», a clamé Jacques Demers quand il a été nommé sénateur en août dernier.

Le Canadien serait-il sur le bord de la faillite? Toujours est-il que la seule fois où monsieur Demers a pris la parole jusqu'à maintenant, c'était pour rendre hommage à son ancien club et lui souhaiter bon centenaire.

D'où la question quiz de la semaine: le Sénat, quossa donne?

À quoi ça sert de faire plancher des sénateurs sur un sujet épineux pendant deux ans si on n'écoute pas ce qu'ils ont à dire et si notre idée est déjà faite?

Vous ne trouvez pas que c'est une formidable perte de temps?

UN PAYS BILINGUE

Un petit mot, en terminant, sur le français...

Comme vous le savez, un nouvel hôtel a ouvert ses portes à l'aéroport Montréal-Trudeau: le Marriott, qui est directement relié à l'aéroport.

Afin de montrer aux nouveaux arrivants que le Canada est un pays bilingue, le site Internet de l'hôtel est disponible en deux langues: anglais et... espagnol.

Pas un maudit mot en français.

«L'érosion du français à Montréal est une vue de l'esprit...» Bien tiens.