Drogue : bientôt des salles « de shoot » en France -
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Drogue : bientôt des salles « de shoot » en France ?
Pour la première fois, des salles où les toxicomanes sont accompagnés lors de leurs injections pourraient voir le jour à Paris. Jean-Marie Le Guen, député PS, lance le débat.
Claire Chantry | 14.12.2009, 07h00
Comme dans beaucoup de pays d’Europe où elles existent déjà, verra-t-on bientôt en France s’ouvrir des salles de shoot, ces lieux où les toxicomanes peuvent être accompagnés lors de leurs injections de drogue ? La question qui oppose les tenants de ces « piqueries », perçues comme utiles pour réduire les risques liés aux injections, et les anti, qui voient là la création de « drogatoriums », se pose de nouveau aujourd’hui : le député PS en charge de la santé, Jean-Marie Le Guen, proposera ce soir au Conseil de Paris une délibération en faveur d’une étude destinée à soutenir l’ouverture de ces salles à Paris mais aussi à Lyon, Marseille ou Lille.
Dans la capitale, ce sont deux ou trois structures qui pourraient voir le jour dans quelques mois.
« Partout où cela a été fait, la consommation a plutôt reculé »
« On ne peut plus accepter qu’il existe à Paris des endroits connus où se retrouvent les consommateurs de crack ou d’héroïne. Ce sont des scènes ouvertes sur la violence sociale et sanitaire. Il est urgent de réfléchir à mettre en place des salles où ce public peut trouver une prise en charge médicale et sociale », explique l’élu parisien. « Il faut des lieux à l’abri des regards où ils apprennent à gérer leur shoot car ces populations sont toujours victimes du sida et de l’hépatite C. C’est une question de santé publique. » Sur place, les toxicomanes pourront apporter leur drogue et se verront distribuer du matériel propre, seringue, pipe à crack ou paille à cocaïne et recevront une éducation au risque lié à l’infection.
Autre intérêt des salles « de consommation contrôlée » : le maintien de la paix des quartiers où les usagers se concentrent, dans les XVIII e et XIX e arrondissements de Paris mais aussi en Seine-Saint-Denis. « Ces lieux permettront d’éviter les effets portés à l’environnement. Les habitants confrontés aux drogués en ont assez de cette promiscuité », poursuit Jean-Marie Le Guen. « Créer ces structures, c’est lever l’hypocrisie. Partout où cela a été fait en Europe, la consommation de drogue a plutôt reculé. »
La délibération présentée ce soir sera aussi portée par l’ESPT, l’association Elus, santé publique et territoires, qui compte 36 villes adhérentes de droite comme de gauche. « Ce dispositif complétera les structures existantes où les toxicomanes peuvent déjà se ressourcer et recevoir des seringues », insiste Laurent El Ghozi, président de l’association. « On est convaincus qu’il faut éduquer les toxicomanes en situation réelle, leur apprendre les pratiques moins dangereuses, comment utiliser la seringue ou ne pas s’abîmer les veines, en clair se shooter proprement. Là-dessus, on a les associations avec nous, Act Up ou Aides, il nous faut les politiques, le consensus. »
Si le Conseil de Paris, majoritairement à gauche, votera sans doute l’étude d’un coût de 26 000 € réclamée dans la délibération, les oppositions ne manqueront pas de s’exprimer. « Roselyne Bachelot a fait part de son intérêt pour ce type d’initiatives, mais c’est au ministère de l’Intérieur que les choses peuvent freiner », admet Jean-Marie Le Guen. « Sur cette question, il a une vision plus répressive ; or c’est lui qui doit valider la faisabilité juridique de ces salles. Il faut ouvrir le débat. » Il l’avait promis : l’ouverture en mai d’une salle de shoot à Paris-Belleville durant deux jours n’était qu’un test.
Le député PS Le Guen pour la création de salles de consommation de drogue
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hc_Ge3S6LavgBIZAnfXp8...
(AFP) – Il y a 3 heures
PARIS — Le député PS de Paris, Jean-Marie Le Guen, va proposer lundi au Conseil de Paris de mettre en place des salles de consommation de drogue, afin de placer les toxicomanes dans "un environnement sécurisé".
"Dans ces salles, on peut mettre (les toxicomanes) dans un environnement sécurisé, établir un premier contact et essayer de les faire rentrer dans les circuits de soin et de prévention qui existent", a déclaré sur Europe 1 le député de Paris.
"L'idée, c'est de leur fournir un certain nombre d'informations, par exemple les protocoles pour faire des échanges de seringue", a-t-il poursuivi, ajoutant que l'objectif était "d'éviter des attitudes qui viennent aggraver des situations déjà très graves".
"Tous les jours, il y a des consommateurs d'héroïne, de crack qui consomment au su et au vu de tout le monde, sans aucune sécurité, aucun protocole sanitaire", a dit M. Le Guen.
Selon des associations, il existe aujourd'hui près de 80 salles de consommation dans le monde, dont 31 au Pays-Bas, 20 en Allemagne, 17 en Suisse, trois en Espagne et trois en Afghanistan.
Près de 60% des usagers de drogues sont infectés par le virus de l'hépatite C (VHC) et environ un tiers l'ignorent, ce qui contribue à propager l'épidémie, d'après des enquêtes spécialisées.
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