Le cannabis a un impact sur la plasticité cérébrale via les récepteurs astrocytaires des souris
Les souris sans ces récepteurs ont montré une adaptabilité réduite dans les périodes critiques.
Les études portant sur les effets à long terme du cannabis sur le cerveau, des souris, ne sont pas concluantes
La perturbation de l’activité CB1 peut expliquer les risques du cannabis
pour le développement du cerveau des adolescents souris.
Le cannabis a un impact sur la plasticité cérébrale via les récepteurs astrocytaires des souris
VedettesNeurosciences·3 décembre 2024
Résumé: Les chercheurs ont découvert que le cannabis affecte le développement du cerveau en interagissant avec les récepteurs CB1 des astrocytes, et pas seulement des neurones. À l’aide d’un modèle murin, ils ont montré que l’élimination de ces récepteurs altérait la capacité du cerveau à s’adapter pendant les périodes critiques de plasticité, en particulier dans le cortex visuel.
Cela met en évidence comment les astrocytes, souvent considérés comme des cellules de soutien, jouent un rôle direct dans la flexibilité précoce du cerveau. Les résultats suggèrent que la perturbation de l’activité des récepteurs CB1 au cours du développement, par exemple par la consommation de cannabis, peut avoir des impacts à long terme sur l’apprentissage et le fonctionnement du cerveau.
Faits saillants :
Les récepteurs CB1 sur les astrocytes régulent la plasticité cérébrale au cours du développement précoce.
Les souris sans ces récepteurs ont montré une adaptabilité réduite dans les périodes critiques.
La perturbation de l’activité CB1 peut expliquer les risques du cannabis pour le développement du cerveau des adolescents.
Source: KNAW
Le neuroscientifique Rogier Min de l’UMC d’Amsterdam a collaboré avec le laboratoire de Christiaan Levelt de l’Institut néerlandais des neurosciences et a découvert comment les cellules cérébrales peuvent réagir au cannabis, ainsi que son impact potentiel sur la flexibilité de notre cerveau.
Le cannabis se lie au récepteur cannabinoïde 1 (récepteur CB1), l’un des récepteurs les plus courants dans notre cerveau. Les récepteurs CB1 servent d’interrupteurs qui peuvent activer ou désactiver divers processus biologiques.
https://youtu.be/AOfJ6i73_Jk
Crédit vidéo : Neuroscience News
Dans des circonstances normales, les récepteurs CB1 sont activés par des substances similaires au cannabis qui sont produites dans le cerveau. Pendant longtemps, on a cru que les récepteurs CB1 étaient situés uniquement sur les cellules nerveuses (neurones), mais l’équipe a montré qu’un autre acteur est également impliqué : les astrocytes.
Les astrocytes sont un type de cellule gliale dans le cerveau et la moelle épinière. Ces cellules jouent un rôle de soutien important dans le système nerveux. L’équipe a découvert que les récepteurs CB1 situés sur ces cellules jouent un rôle important dans le développement du cerveau, en particulier dans les premières années.
Les chercheurs se sont spécifiquement penchés sur un processus connu sous le nom de plasticité, c’est-à-dire la façon dont le cerveau s’adapte et change. À un plus jeune âge, il y a certaines périodes où le cerveau a une plasticité accrue, ce qui signifie qu’il peut s’adapter et changer plus facilement. C’est ce qu’on appelle la période critique.
Qu’est-ce qui a été étudié ?
Christiaan Levelt : « Dans des études antérieures des années 80, les chercheurs ont injecté des astrocytes d’un chaton dans le cortex visuel d’un chat âgé, la zone du cerveau impliquée dans la vision. En conséquence, la période critique a été ouverte une fois de plus, ce qui signifie que le cerveau a pu s’adapter à nouveau plus facilement.
« Nous savons également que le récepteur CB1 dans les astrocytes est de moins en moins exprimé avec l’âge. Pourrait-il y avoir un lien ici ? Et cela pourrait-il signifier que le récepteur CB1 des astrocytes joue un rôle dans cette plasticité de période critique ?
Pour étudier cela, l’équipe a utilisé un modèle de souris spécial dans lequel les récepteurs CB1 de cellules spécifiques étaient désactivés : soit uniquement sur les cellules nerveuses, soit uniquement sur les astrocytes. Ils ont examiné si l’absence du récepteur influençait le développement du système inhibiteur dans le cerveau.
Il s’agit d’astrocytes et de feuilles.
Pour étudier cela, l’équipe a utilisé un modèle de souris spécial dans lequel les récepteurs CB1 de cellules spécifiques étaient désactivés : soit uniquement sur les cellules nerveuses, soit uniquement sur les astrocytes. Crédit : Neuroscience News
Notre cerveau est constitué de cellules nerveuses stimulantes et inhibitrices. Nous avons besoin des cellules inhibitrices, également appelées interneurones, pour maintenir l’équilibre de notre activité cérébrale. Cette étude s’est concentrée sur le cortex visuel, la partie du cerveau qui nous aide à traiter ce que nous voyons.
Quelles ont été les conclusions ?
Les chercheurs ont découvert que le fait de retirer les récepteurs CB1 des astrocytes signifiait que le cerveau pouvait s’adapter moins facilement aux changements au cours du développement. Rogier Min : « Nous l’avons découvert en couvrant temporairement l’œil d’une jeune souris pendant la période critique de la vision.
« Chez les souris normales, leur cerveau est capable de s’adapter à cela en renforçant la connexion avec le « bon œil ». Les souris sans récepteurs CB1 sur les interneurones semblaient suivre une adaptabilité similaire à celle des souris témoins.
« Cependant, chez les souris sans récepteurs CB1 sur les astrocytes, cette adaptabilité n’a pas fonctionné efficacement. Ces résultats montrent que les astrocytes en particulier, et non les cellules nerveuses, jouent un rôle important dans ce processus, ce qui est surprenant. ‘
Pourquoi est-ce important ?
Cette recherche nous aide à mieux comprendre comment le cerveau se développe. Cela peut également nous aider à expliquer comment la consommation de cannabis à un plus jeune âge peut présenter certains risques.
Les études portant sur les effets à long terme du cannabis sur le cerveau ne sont pas concluantes. Mais il existe des indicateurs selon lesquels, si le récepteur CB1 est perturbé pendant le développement du cerveau, il peut y avoir des problèmes d’apprentissage, de mémoire ou d’autres fonctions cérébrales.
Bien que les jeunes enfants ne consomment généralement pas de cannabis, les adolescents et les jeunes adultes constituent un groupe à risque particulier. Leur cerveau est alors encore en développement : en particulier le cortex préfrontal, la partie impliquée dans la planification et la prise de décision ».
Min poursuit : « Le récepteur CB1 est impliqué dans de nombreux processus dans le cerveau. Il est en fait extraordinaire que la liaison du cannabis au récepteur CB1 n’entraîne généralement pas de gros problèmes.
« Notre recherche pourrait expliquer certaines conséquences négatives du cannabis : le récepteur CB1 des astrocytes semble être un acteur important dans le développement précoce du cerveau, et la perturbation de ce processus peut avoir un impact sur la capacité de notre cerveau à s’adapter.
« Bien que le cannabis soit souvent considéré comme relativement sûr, il peut tout de même influencer le développement du cerveau à un plus jeune âge. Maintenant, nous avons une meilleure impression de comment et pourquoi cela se produit.
À propos de cette actualité de la recherche sur le cannabis et la neuroplasticité
Auteur: Eline Feenstra
Source: KNAW
Contact: Eline Feenstra – KNAW
Image : L’image est créditée à Neuroscience News
Recherche originale : Accès libre.
"La maturation inhibitrice et la plasticité de la dominance oculaire dans le cortex visuel de la souris nécessitent des récepteurs CB1 des astrocytes" par Christiaan Levelt et al. iScience
La recherche n'a pas été menée sur des êtres humains
La recherche a-t-elle été menée sur des êtres humains? NON !
La recherche n'a pas été menée sur des êtres humains !
Et elle n'a pas été répétée par des chercheurs indépendants et sur des humains.
Aussi par peur des amendes et de jusqu'à 14 ans de prison pour avoir fourni du cannabis à un mineur.
Pour une recherche scientifique sérieuse il faut fournir des cannabis contrôlés à différents taux et le placébo,
suivi de tests cognitifs après usage.
Quelles sont les limites de l’étude?
Lors de la publication de leur étude, les auteurs doivent mentionner ce qu’ils considèrent comme étant les points faibles de leurs travaux, par exemple un nombre élevé d’abandons chez les participants, des résultats qui n’ont pas encore été confirmés ou une faiblesse dans le mode de cueillette de données.
S’il est question des effets positifs ou négatifs d’un aliment ou d’un médicament sur la santé humaine, il devrait être spécifié que la recherche a été menée sur des humains.
En effet, « les résultats de tests faits sur des animaux ne peuvent pas systématiquement s’appliquer à l’humain »
en raison des différences physiologiques (réactions aux produits chimiques, susceptibilité aux virus, etc.).
De plus, les doses administrées aux animaux peuvent être différentes de celles que l’on donnerait à des humains.
Ainsi que la méthode d'administration du produit, des doses.
(A ce jour, aucun humain ni souris ne s'injectent volontairement du THC pur de cannabis.)
« Autrement dit, les résultats de recherche obtenus pour une souris… valent pour une souris! »
L’âge des participants aux études doit aussi être pris en compte, car les effets d’un médicament ou d’un aliment sur l’organisme peuvent différer selon qu’on est jeune ou plus âgé, souligne Dany Plouffe.
Quant aux études faites sur des cellules, elles constituent le point de départ du processus de recherche et les résultats obtenus pourraient ne jamais s’appliquer à l’humain.
Cannabis médical et récréatif :
« On ne fait pas d'études sur les humains parce qu'elles ne produiraient pas les résultats dont les gouvernements,
les policiers et pharmaceutiques ont besoin pour maintenir l'interdiction ».
Et parce que le cannabis est toujours illégal classé à l'annexe I au niveau fédéral comme aux États-Unis.
« Comment mieux comprendre les études scientifiques »
Un jour, le vin rouge est bon pour le cœur. Le lendemain, il augmente les risques de subir un accident vasculaire cérébral. Les médias nous bombardent de résultats d’études souvent contradictoires. Petit guide pour évaluer la validité de ces informations.
Viande rouge, produits laitiers, antioxydants, aliments transgéniques… À peu près tous les aliments que vous consommez sont scrutés un jour ou l’autre par des scientifiques qui cherchent à mesurer leurs bienfaits ou leurs méfaits sur votre organisme. Dans le secteur de la santé, des études remettent en question l’efficacité de médicaments ou laissent espérer des percées importantes dans le traitement du cancer ou de certaines maladies chroniques, par exemple.
Les résultats de ces études menées aux quatre coins du monde sont relayés par les revues spécialisées, puis largement repris par les médias grand public et les réseaux sociaux. Or, les conclusions de ces recherches ne sont pas toujours cohérentes entre elles. À croire que les scientifiques changent d’idée comme de chemise!
Comment vous y retrouver? Qui croire? De l’avis de Dany Plouffe, docteur en physique et chercheur au Département de géographie de l’Université McGill, «on ne peut pas faire confiance aux médias». Dans son blogue, Le Sceptique, vérifie la crédibilité d’affirmations véhiculées dans les médias et sur Internet pour «immuniser» le grand public contre les pseudo-sciences.
Il déplore que, trop souvent, les médias se contentent de publier les informations contenues dans les communiqués de presse émis par les universités et les centres de recherche dans le but de faire connaître leurs travaux, sans prendre le temps de lire les études scientifiques en question afin d’en évaluer les forces et les faiblesses.
Les nouvelles omettent souvent, par exemple, de mentionner en quoi une récente étude vient confirmer ou infirmer les connaissances antérieures sur un même sujet. C’est que la science et les méthodes de recherche évoluent, et ce qui était considéré hier comme un fait attesté peut être contesté aujourd’hui.
Pour ajouter à votre confusion, Internet regorge d’articles «pseudo-scientifiques» et de textes d’opinion, souvent anonymes, prompts à dénigrer un médicament X ou un aliment Y en ne citant que les études dont les résultats appuient leur théorie. Vous voulez vous assurer de la fiabilité d’un article scientifique avant de transmettre l’information ou de modifier vos habitudes de vie? Voici quelques questions à vous poser pour exercer votre esprit critique.
Les sept questions à se poser pour évaluer la pertinence d’une étude scientifique
1. Le reportage fait-il mention de la source de l’information?
L’article devrait mentionner le nom des principaux auteurs de l’étude et la publication dans laquelle les résultats ont été rendus publics. Les revues scientifiques reconnues, par exemple The Lancet, Science ou le New England Journal of Medicine, ne publient que des articles «révisés par des pairs», c’est-à-dire approuvés par des experts indépendants qui examinent la démarche des chercheurs et les méthodologies suivies pour s’assurer que les auteurs répondent aux normes de leur discipline et de la science en général. Ils évaluent aussi si leurs conclusions sont compatibles avec les données actuelles ou si elles sont innovantes. Ce processus de révision est considéré comme un pilier de la fiabilité de l’ensemble de la recherche scientifique, selon le Conseil européen de l’information sur l’alimentation (EUFIC), qui diffuse des informations sur la sécurité alimentaire, la qualité des aliments et la santé.
2. La recherche a-t-elle été menée sur des êtres humains?
S’il est question des effets positifs ou négatifs d’un aliment ou d’un médicament sur la santé humaine, il devrait être spécifié que la recherche a été menée sur des humains. En effet, les résultats de tests faits sur des animaux ne peuvent pas systématiquement s’appliquer à l’humain en raison des différences physiologiques (réactions aux produits chimiques, susceptibilité aux virus, etc.). De plus, les doses administrées aux animaux peuvent être différentes de celles que l’on donnerait à des humains. Autrement dit, les résultats de recherche obtenus pour une souris… valent pour une souris! L’âge des participants aux études doit aussi être pris en compte, car les effets d’un médicament ou d’un aliment sur l’organisme peuvent différer selon qu’on est jeune ou plus âgé, souligne Dany Plouffe. Quant aux études faites sur des cellules, elles constituent le point de départ du processus de recherche et les résultats obtenus pourraient ne jamais s’appliquer à l’humain.
3. De quel type d’étude est-il question?
L’étude contrôlée randomisée en double aveugle est considérée comme le standard méthodologique en recherche parce qu’elle fournit des résultats fiables, sans biais introduit par les chercheurs ou les participants. Voici pourquoi ces critères sont importants:
• Contrôlée: Un groupe de participants reçoit une substance inactive (placébo) ou un traitement de référence déjà jugé efficace. Cette façon de faire permet de valider l’efficacité du traitement ou de la procédure étudiés. La composition des groupes doit cependant être similaire en matière d’âge, de sexe, de taille, de stade de la maladie, etc.
• Randomisée: Lorsqu’une telle étude est menée, la répartition entre le groupe contrôle et le groupe qui reçoit le produit étudié est faite de façon aléatoire. Toute autre méthode introduit des biais de sélection.
• En aveugle: Le caractère aveugle d’une étude élimine la possibilité que les croyances personnelles d’un participant ou les attentes d’un chercheur nuisent à la validité des résultats. Les études en double aveugle (ou à double insu), où les chercheurs et les participants ignorent qui reçoit le placébo et qui reçoit le produit testé, sont considérées comme supérieures sur le plan de la fiabilité par rapport à celles en simple aveugle, où seul le patient ne sait pas si c’est le placébo ou le traitement qui lui a été administré. Les études à l’aveugle ne sont cependant pas toujours possibles, notamment lorsqu’il est question de comparer des aliments ou des substances qui n’ont pas le même aspect. Elles sont toutefois très utilisées en pharmacologie.
• L’étude prospective et l’étude rétrospective: Autre élément à considérer: la façon dont les données sont récoltées. Les études prospectives sont considérées comme plus fiables que les études rétrospectives. Elles permettent aux chercheurs de suivre un groupe de personnes pendant une période donnée dans le but d’observer les effets potentiels sur la santé d’un régime alimentaire ou d’un médicament, par exemple. Les études rétrospectives reposent plutôt sur les souvenirs des participants – ce qu’ils ont fait ou mangé, par exemple – ou sur des informations enregistrées précédemment, comme dans des dossiers médicaux.
• La méta-analyse: Elle consiste à combiner les résultats de plusieurs études distinctes pour en tirer des conclusions globales. C’est cette méthode que l’Agence internationale de recherche sur le cancer a utilisée pour conclure, en 2015, après l’analyse de 800 études, que la consommation de viande transformée en charcuterie augmente le risque de cancer du côlon. Elle permet d’arriver à des conclusions plus solides qu’une étude individuelle, surtout si une tendance se dessine parmi les résultats des essais recensés.
• L’étude observationnelle: Elle regroupe des renseignements sur des milliers de personnes et cherche à établir un lien entre un traitement (une habitude de vie, un médicament, la consommation d’un aliment, etc.) et un résultat sur la santé. Par exemple, ce type de recherche pourrait se pencher sur la relation entre le poids corporel des hommes de plus de 50 ans et le fait de résider près d’un parc. Les études observationnelles peuvent ainsi suggérer des liens entre différents facteurs, mais ne permettent pas toujours d’en établir les causes et les effets, contrairement à la recherche expérimentale.
4. Combien de personnes ont participé à l’étude?
Le nombre de participants à une étude permet d’en évaluer la fiabilité, mais une étude menée sur un petit groupe de sujets n’est pas à écarter d’office. Il faut aussi voir si le résultat est statistiquement significatif, c’est-à-dire que le risque qu’il ait été obtenu par l’effet du hasard est inférieur à 5 %, souligne Dany Plouffe. Par exemple, si un chercheur veut mesurer l’efficacité d’un produit pour la perte de poids, même un petit groupe pourrait indiquer un résultat fiable puisque ce type de données – le nombre de kilos perdus ou non – se mesure aisément. À l’inverse, une étude observationnelle commandera généralement un large échantillon. La population et le profil des participants étudiés et des groupes témoins devraient aussi être clairement précisés.
5. De quand date l’étude, et les résultats ont-ils été confirmés par d’autres chercheurs?
Il est important de savoir si une étude confirme ou infirme les conclusions d’une et de plusieurs recherches précédentes qui ont été menées par d’autres chercheurs. Il n’est jamais bon qu’un auteur ne cite en référence que ses propres travaux ! Si les résultats divergent et remettent en question des connaissances scientifiques établies, soyez vigilant et ne tenez rien pour acquis avant qu’une nouvelle étude vienne confirmer ces résultats. Les auteurs devraient toujours indiquer tous les résultats pertinents de leurs travaux, y compris ceux qui sont négatifs ou contradictoires. Et il peut être intéressant de voir si l’article relaie l’opinion d’autres chercheurs sur les conclusions.
6. La méthodologie utilisée reflète-t-elle un usage normal?
L’article devrait mentionner la quantité de substance ou de médicament qui a été utilisée pour obtenir les résultats présentés. Les études sur des aliments ou leurs composantes (vitamines, minéraux, etc.) impliquent souvent des dosages impossibles à consommer dans la réalité. Quand il faut manger quatre ou six tasses par jour d’un aliment pour en retirer les bienfaits, il est difficile de penser que les conclusions de l’étude sont applicables!
7. Quelles sont les limites de l’étude?
Lors de la publication de leur étude, les auteurs doivent mentionner ce qu’ils considèrent comme étant les points faibles de leurs travaux, par exemple un nombre élevé d’abandons chez les participants, des résultats qui n’ont pas encore été confirmés ou une faiblesse dans le mode de cueillette de données. L’article de votre journal devrait aussi en faire écho.
Études scientifiques: évaluer les risques annoncés
Une étude indique une augmentation importante du risque de contracter le cancer ou la maladie d’Alzheimer, mais que veulent vraiment dire ces chiffres? Quelques conseils pour vous aider à mieux comprendre la science.
Un matin, vous lisez dans le journal qu’une récente étude affirme que le risque de mourir d’un cancer du sein augmente de 25 % chez les femmes qui boivent du jus de canneberge tous les jours. Pour vous, c’est décidé: fini le jus de canneberge. Pas si vite ! Vous devez comprendre ce que signifient les chiffres que vous lisez dans les médias.
Le plus souvent, les études, et donc les articles qui en parlent, rapportent le risque relatif, qui compare le taux de réponse des personnes exposées au facteur étudié (le jus de canneberge) à celui des personnes non exposées. Ce pourcentage doit ensuite être appliqué au risque absolu, soit le risque réel qu’un résultat donné survienne – dans ce cas, celui de mourir du cancer du sein –, pour mesurer la véritable augmentation du risque.
Dans notre exemple fictif, l’augmentation du risque de 25 % s’applique au risque de mourir du cancer du sein. Selon la Société canadienne du cancer, 18 Canadiennes sur 100 000 meurent chaque année de la maladie, ce qui correspond à un risque absolu de 0,018 %. Une augmentation de 25 % de ce risque le porte à 0,023 %. En d’autres termes, sur les 975 000 femmes qui vivent dans la région de Montréal, 176 risquent de mourir du cancer du sein cette année. Si toutes les femmes se mettaient à enfiler les verres de jus de canneberge à la chaîne, on ajouterait 44 femmes à ce bilan. Un taux qui reste assez faible, malgré le titre inquiétant qu’en a tiré votre journal!
Mieux comprendre la science
Vous voulez en savoir plus sur les bienfaits du soya, le cancer du sein ou tout autre sujet qui vous préoccupe? Dans un moteur de recherche, tapez les mots clés correspondant à ce que vous cherchez afin de générer une liste de liens menant à des articles ou des sites spécialisés. Favorisez les sites d’organismes gouvernementaux ou reconnus pour leur crédibilité, comme Santé Canada, son pendant américain la Food and Drug Administration (FDA), les centres de recherche qui financent des études et en publient les résultats, ou encore la Société canadienne du cancer. Le moteur Google Scholar vous permettra d’accéder aux travaux universitaires dans le domaine qui vous intéresse.
Consultez le site de la revue où l’étude a été publiée ou ceux qui regroupent les articles parus dans les principales revues scientifiques mondiales. Il faut souvent payer pour lire le texte complet, mais les résumés, la plupart du temps en anglais, sont accessibles gratuitement. Vous trouverez aussi des sites spécialisés dans l’analyse et la vulgarisation des derniers progrès scientifiques. Voici quelques sites de référence:
National Center for Biotechnology Information (PubMed, PubMed Central, Bookshelf, etc.)
PubMed Central Canada
Collaboration Cochrane
Sense About Science
Google Scholar
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