L’Espagne, championne des sanctions pour le cannabis à l’échelle européenne !
même si cela signifie cibler des consommateurs ordinaires plutôt que des trafiquants ou producteurs.
L’Espagne, championne des sanctions pour le cannabis à l’échelle européenne !
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à l’échelle européenne !
Publié le 2 septembre 2024 à 18h02
Lea
Écrit par Lea
Durée de lecture : 4 minutes
guardia civil pendant le controle d'un consommateur de cannabis©
Le Cannabiste - L’Espagne, championne des sanctions pour le cannabis à l’échelle
européenne !
L’Espagne se distingue en Europe par sa politique répressive envers les
consommateurs de cannabis. Depuis l’adoption de la « Ley Mordaza » (loi
bâillon, en français) en 2015, le pays a imposé des amendes massives pour la
consommation et la possession de cannabis, collectant des millions d’euros
en sanctions. Cette législation, perçue comme une réponse stricte aux
mouvements sociaux, a un impact significatif sur les consommateurs et
suscite de vifs débats.
Comment la Ley Mordaza a façonné la politique du cannabis en Espagne ?
Les chiffres clés des amendes et les perspectives pour l’avenir de cette loi
controversée, sur Le Cannabiste !
Comment la ley mordaza affecte les consommateurs de cannabis
Depuis 2015, la Ley Mordaza a chamboulé le paysage du cannabis en Espagne.
Cette loi, lancée sous le gouvernement de Mariano Rajoy, a été présentée
comme une mesure de sécurité publique, mais beaucoup y voient surtout une
attaque directe contre les amateurs de cannabis.
Avec des amendes salées allant de 601 à 30 000 euros pour la simple
possession ou consommation en public, il devient de plus en plus risqué de
se détendre avec un joint en Espagne…
Cette législation a été critiquée pour son approche punitive et
disproportionnée, surtout quand on compare avec d’autres pays européens qui
se dirigent vers des politiques plus tolérantes, voire la légalisation.
Pour les consommateurs, cela a signifié une vigilance accrue et une peur
constante d’être pris en flagrant délit. Nombreux sont ceux qui ont dû
changer leurs habitudes, passant d’une consommation en extérieur à des lieux
privés ou cachés. Certains clubs sociaux de cannabis, pourtant tolérés, ont
aussi ressenti les effets de cette loi avec des contrôles accrus et une
pression policière renforcée. Cette répression a créé un climat de méfiance
et a renforcé l’idée que consommer du cannabis en Espagne est risqué, même
quand il s’agit d’usage personnel ou thérapeutique.
Cette approche financièrement punitive a un impact disproportionné sur les
jeunes, les étudiants et les personnes à faibles revenus, pour qui une telle
amende peut représenter une charge insurmontable.
Pourtant, malgré ces obstacles, la communauté procannabis continue de se
mobiliser pour défendre ses droits.
stormrock -60%
jeune homme inquiet et guardia civil
Chiffres clés des amendes pour cannabis en Espagne
Depuis l’entrée en vigueur de la Ley Mordaza en 2015, les sanctions liées au
cannabis ont généré des revenus considérables pour l’État espagnol,
atteignant environ 839 millions d’euros. Cette somme représente une part
importante des 1,29 milliard d’euros collectés au total sous cette loi pour
diverses infractions.
Plus de 65 % de ce montant provient des amendes pour consommation ou
possession de cannabis, ce qui montre à quel point cette catégorie de délits
est ciblée.
Les chiffres du ministère de l’Intérieur espagnol indiquent que la majorité
des sanctions concerne la simple consommation ou possession de cannabis,
avec des infractions mineures surpassant de loin celles pour la culture
(seulement 2 509 infractions enregistrées). Les autres infractions notables
incluent le transport de personnes pour faciliter l’accès à des substances
toxiques (842 cas) et l’autorisation de consommation dans des établissements
publics (743 cas).
Ces chiffres révèlent une politique de tolérance zéro qui pénalise
sévèrement même les actes de consommation individuelle et non commerciale.
En plus des amendes pour cannabis, d’autres infractions couvertes par la Ley
Mordaza comprennent des violations relatives à la sécurité des citoyens et à
la possession d’armes, représentant respectivement 328 millions d’euros et
124 millions d’euros. Cela montre que, bien que le cannabis soit une cible
principale, la loi s’étend largement à d’autres domaines de contrôle social.
Les amendes pour consommation de cannabis varient considérablement, allant
de 601 à 30 000 euros, comme nous le disions, en fonction de la gravité de l’infraction
et des circonstances. Cela peut inclure des cas où la consommation se fait
en public ou à proximité d’établissements fréquentés par des mineurs, ou
encore la possession de quantités jugées « excessives » pour un usage
personnel.
Ainsi, la Ley Mordaza, à travers ces chiffres, expose une stratégie claire :
décourager l’usage de cannabis non seulement par la menace de sanctions,
mais aussi par une pression économique intense. En mettant l’accent sur des
infractions mineures, l’Espagne envoie un message fort sur sa position
contre le cannabis, même si cela signifie cibler des consommateurs
ordinaires plutôt que des trafiquants ou producteurs.
sachet de cannabis et guardia civil en espagne
Réactions et perspectives : que réserve l’avenir ?
La Ley Mordaza a suscité une vague de réactions en Espagne. De nombreuses
associations procannabis (comme No somos delito) et défenseurs des droits
civiques s’opposent à cette loi, qu’ils considèrent comme une atteinte aux
libertés personnelles. Des groupes militants demandent une réforme ou l’abrogation
de cette législation, qu’ils jugent trop sévère et inefficace. En parallèle,
le débat sur la légalisation prend de l’ampleur, avec des voix qui réclament
une approche plus tolérante, comme dans d’autres pays européens.
Cependant, un changement rapide de la loi reste incertain, malgré la
pression croissante pour une réforme !
Sources : canamo.net
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