Parc Émilie-Gamelin : La drogue omniprésente

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Les policiers peinent à maintenir l'ordre au parc Émilie-Gamelin, situé à l’angle des rues Sainte-Catherine et Berri. Violence et transactions illicites sont le lot quotidien de cet espace public peu accessible aux Montréalais.

Mercredi, 11h. Le représentant du 24 heures s’est rendu au parc Émilie-Gamelin, question de voir comment les choses se passaient. À son arrivée au parc, il est témoin d’une prise de bec entre deux hommes. Un d’eux dégaine alors un couteau dont la lame fait environ un pied de long pendant que l’autre s’enfuit.

En l’espace de seulement 10 minutes, cinq transactions de drogue se déroulent devant les yeux du représentant du journal. En quittant les lieux, une jeune femme à vélo demande même à 24 heures «s’il a besoin de quelque chose». C’est ça, le parc Émilie-Gamelin.

Enrayer le fléau

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) l’avoue d’emblée, enrayer le fléau de la vente de drogue à ciel ouvert au centre-ville de Montréal, particulièrement au parc Émilie-Gamelin, est un travail de longue, très longue haleine.

«On veut augmenter le sentiment de risque et de peur du client et du vendeur de drogue à ciel ouvert. C’est nuisible pour les commerçants, pour les résidants et ce n’est pas une belle image pour le touriste qui arrive de New York et qui se stationne devant l’Hôtel des Gouverneurs, en face du parc», explique Alain Simoneau, commandant du SPVM au poste de quartier 21.

Selon ce dernier, le vrai mandat que le SPVM s’est donné est de changer les habitudes dans ce secteur de la ville. «On ne veut plus qu’il soit possible de dealer de la drogue en pleine rue à Montréal. On est conscients que c’est un travail à très long terme», affirme le commandant Simoneau.

«Il faut changer le réflexe des gens qui, lorsqu’ils ont besoin d’un gramme de pot, vont le chercher au parc», ajoute-t-il.

Au cours de la dernière année, 70 arrestations ont été effectuées au parc Émilie-Gamelin, en marge de deux projets structurés par rapport à la vente de stupéfiants, soit le projet souterrain et le projet Silence.

Pas accueillant

Du côté des commerçants du secteur, on déplore le fait que les voyous se soient appropriés le parc au détriment des touristes et des citoyens. «Ce n’est évidemment pas très accueillant pour notre clientèle qui fréquente le quartier», admet le directeur général de la Société de développement du Quartier latin, Claude Rainville.

«Les gens peu recommandables semblent avoir pris possession de l’espace public. Ce n’est pas invitant d’en profiter. C’est un problème majeur. Ça va prendre une volonté politique pour régler ça», ajoute-t-il.

Loin de condamner le travail des policiers, M. Rainville craint que les récentes coupures annoncées par l’administration Tremblay au SPVM aient pour effet de réduire le nombre d’effectifs affectés à la surveillance du parc.

maxime.deland@24-heures.ca

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