Combien coûte une vie de femme ?

On nous dit : “Vous coûtez trop cher. Rationalisez. Faites preuve de créativité. Sollicitez la communauté…”

Combien coûte une vie de femme ?

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Manifestation à Montréal contre les violences faites aux femmes, en avril 2021

Rima Elkouri
RIMA ELKOURI
La Presse
Combien coûte au juste une vie de femme ?

Mis à jour hier à 5h00Partager
Je me suis posé la question cette semaine en assistant au traditionnel dévoilement des listes de souhaits que l’on présente à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.

Au rayon de la prévention des féminicides, la liste incluait cette année encore plusieurs propositions méritant d’être sérieusement considérées, que ce soit la mise sur pied d’un programme de financement spécifique pour le développement de maisons d’hébergement1 ou la criminalisation du contrôle coercitif2.

Alors que Québec a profité du 8 mars pour presser Ottawa de criminaliser le contrôle coercitif pour protéger les femmes – une proposition du NPD qui est déjà à l’étude à la Chambre des communes3 –, il était pour le moins troublant de voir son manque d’empressement à respecter ses propres promesses à l’égard des femmes victimes de violence conjugale.

Rappelons qu’au printemps 2021, alors que nous assistions avec effroi à une vague de féminicides, le premier ministre François Legault s’était engagé à prendre le problème à bras-le-corps en déployant une série de mesures. L’une de ses promesses était de créer suffisamment de places d’hébergement pour les femmes qui doivent fuir un foyer violent.

Trois ans plus tard, si on peut saluer plusieurs avancées réalisées dans la foulée du rapport transpartisan Rebâtir la confiance, la promesse relative aux maisons d’hébergement peine à se concrétiser, empêtrée dans des cases administratives trop étroites et du travail en vase clos.

Malgré tous les efforts déployés par des directrices de maisons d’hébergement pour ouvrir de nouveaux établissements, elles font face à un mur. Pourquoi ? Parce que la vie – ou plutôt la survie – des femmes victimes de violence conjugale n’entre dans aucune case de la Société d’habitation du Québec (SHQ). À défaut d’avoir un programme conçu spécifiquement pour elles, on les place dans la case « logement social ». Une case qui ne tient pas compte du fait qu’une maison d’hébergement, pour réaliser sa mission, n’est pas qu’une affaire de portes. Il faut prévoir des mesures de sécurité et des espaces pour l’accompagnement des femmes et des enfants victimes de violence conjugale.

Dans un tel contexte, on dit aux maisons d’hébergement : « Désolés ! On ne peut pas vous financer. Vous coûtez trop cher la porte ! »

D’où cette question que je posais d’emblée : combien coûte au juste une vie de femme ?

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Sabrina Lemeltier, directrice générale de la maison d’hébergement La Dauphinelle

« Je ne peux pas croire qu’au Québec, on va avoir une logique de coûts à la porte pour sauver la vie d’une femme ! », tonne Sabrina Lemeltier, directrice générale de la maison d’hébergement La Dauphinelle, qui, avec ses collègues, implore dans une lettre ouverte le gouvernement de passer de la parole aux actes.

« On nous a dit : “Ouvrez des places ! Il y a trop de refus par manque de places.” Ce qui était vrai. Mais je vous dirais qu’on est aujourd’hui dans la même situation qu’en 2021. » Dans la maison d’hébergement qu’elle dirige, les refus par manque de places sont malheureusement quotidiens.

Lisez la lettre ouverte
Pour passer de la parole aux actes, la mise sur pied d’un programme spécifique pour la construction de maisons d’hébergement semble tomber sous le sens. Cela permettrait de mieux coordonner le travail de tous les ministères concernés (Habitation, Santé et Services sociaux et Condition féminine) pour protéger les femmes victimes de violence conjugale.

En ce moment, la coordination n’est pas exactement au rendez-vous. Alors que la nouvelle maison d’hébergement de La Dauphinelle qui devait déjà être ouverte depuis un moment n’a toujours pas vu le jour en raison des problèmes de cases relevant du ministère de l’Habitation, le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) presse sa directrice de l’ouvrir pour lui donner le financement déjà prévu pour les services qui doivent y être offerts. « Mais j’ouvrirais une maison où je n’aurais pas l’espace pour donner des services qui vont être financés par le MSSS ! C’est quand même farfelu », observe Sabrina Lemeltier.

Il faut comprendre que l’on ne parle pas ici d’un logement permanent, mais bien d’un refuge transitoire à haute sécurité pour des femmes à haut risque de féminicide.

« Dans la maison d’hébergement qu’on veut ouvrir, notre critère d’admission, c’est la dangerosité de l’ex-conjoint », explique la directrice générale de La Dauphinelle.

Malgré ces spécificités, on traite les maisons d’hébergement comme s’il s’agissait de n’importe quel projet de logement social, déplore-t-elle.

On nous dit : “Vous coûtez trop cher. Rationalisez. Faites preuve de créativité. Sollicitez la communauté…”

Sabrina Lemeltier, directrice générale de la maison d’hébergement La Dauphinelle

D’où cette autre question que je me pose : dans une société où l’égalité hommes-femmes est une valeur cardinale, est-ce vraiment le rôle de la philanthropie de s’assurer que des victimes de violence conjugale aient accès à des services d’hébergement ?

Remarquez que ce serait moins indécent qu’une autre « solution » évoquée pour faire baisser les coûts des maisons d’hébergement : solliciter la contribution financière des femmes victimes de violence conjugale. « Dans certains montages financiers, on demande des contributions pouvant aller jusqu’à 1000 $ par mois. Il y a là une confusion avec le logement social. Comme si les femmes devaient payer un loyer pour avoir des services d’urgence », note Sabrina Lemeltier.

Pour l’heure, rien n’indique que la ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, soit ouverte à l’idée de créer un programme spécifique pour que les femmes qui sont le plus à risque de féminicide puissent avoir accès aux maisons d’hébergement promises par le gouvernement en 2021.

La déclaration écrite envoyée par son cabinet à ce sujet se contente de souligner le « rôle primordial » des maisons d’hébergement sans tenir compte du rôle que doit jouer l’État pour bien soutenir leur mission hors cases.

« Nous sommes conscients que les besoins sont grands. En collaboration avec la SHQ, nous soutenons les organismes pour que le développement des projets soit plus agile et plus efficace, notamment pour optimiser les coûts et assurer le succès des projets. »

Bref, on reste ici dans une logique comptable où on semble s’inquiéter davantage pour le coût d’une porte que pour celui d’une vie.

1. Lisez « Un financement “inadéquat” du Québec force l’arrêt de projets d’hébergement »
2. Lisez l’article du Devoir « Québec presse Ottawa de criminaliser le contrôle coercitif pour protéger les femmes »
3. Lisez la chronique « Ce n’est pas de l’amour, c’est du contrôle »
QUELQUES RESSOURCES POUR LES VICTIMES DE VIOLENCE CONJUGALE ET LEURS PROCHES

SOS violence conjugale : 1 800 363-9010 (ligne sans frais) ou 438 601-1211 (par texto)

Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (Montréal) : 514 878-9757

Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale : 514 878-9134

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Commentaires

Cinq à sept millions de dollars pour deux matchs des Kings

Deuxième panne d'Hydro cette semaine ! Même après 8 heures d'élagages sans électricité !
La première sans vent ni pluie a duré plus de 4 heures.
Lors des pannes est-ce que l'économie du temps d'utilisation hors heure de pointe
est comptabilisé, réduit notre facture ?;O)

La faute à Trudeau les maisons d’hébergement promises par le gouvernement d'alcoalisé(es) ?;O)))

« Comme si les femmes devaient payer un loyer pour avoir des services d’urgence »

Du Bla Bla Bla... de promesses électoralistes caquiste non tenues !

Des mensonges qualifiés de « blancs ».
Ils sont ces réponses complaisantes que l'on donne pour éviter d'avoir à s'expliquer
et ces histoires farfelues inventées pour excuser un retard. 30 sept. 2023
De la Bull-caq en français !

Pour l’heure, rien n’indique que la ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, soit ouverte à l’idée de créer un programme spécifique pour que les femmes qui sont le plus à risque de féminicide puissent avoir accès aux maisons d’hébergement « promises » par le gouvernement en 2021.

La déclaration écrite envoyée par son cabinet à ce sujet se contente de souligner le « rôle primordial » des maisons d’hébergement sans tenir compte du rôle que doit jouer l’État pour bien soutenir leur mission hors cases.

Déclaration écrite envoyé après avoir demandé quoi dire/écrire à Legault le "comptable" orgueilleux cannaphobe
qui préfère les organisations criminelles, le tabac et l'alcool, les industries meurtrières et polluantes
au cannabis non mortel aux multiples bienfaits et usages millénaires dont le monopole a rapporté
au trésor public du Québec 232,7 millions de dollars pour 2022-2023 !

232,7 MILLION$ ça fait plusieurs "jusqu’à 1 000 $ par mois" !

Bref, on reste ici dans "une logique comptable"
où on semble s’inquiéter davantage pour le coût d’une porte que pour celui d’une vie.

« Cinq à sept millions de dollars pour deux matchs des Kings »
7 millions $ ça fait plusieurs "jusqu’à 1 000 $ par mois" !

Plus de 20 MILLION$ trimestre non taxés aux organisations criminelles et terroristes depuis 2018.
Ainsi que plus de surdoses mortelles de médicaments de pharmaceutiques dû à la mise en contact
caquiste des adultes légaux de 18-21 ans exclus des produits du monopole,
adultes légaux québécois privés du droit de choisir, de prendre des risques.
Au Québec caquiste "Anti Justice Égale Pour Tout Le peuple Du Québec Et Droits Humains" !

20 MILLION$ trimestre non taxés c'est 2 MILLION$ trimestre de taxes en cadeau.
80 MILLION$ par année non taxés ! Ça fait plusieurs "jusqu’à 1 000 $ par mois" !

Des MILLIARD$ pour les industries cancérigènes meurtrières du tabac et de l'alcool
protégées et incitées légal à 18 ans et à 6-12 ans et moins pour l'alcool.

Plus précisément. Nous payons pour les 6,8 MILLIARD$ de méfaits annuels pour le tabac et l'alcool
qui ont le droit et peuvent continuer légalement faire des profits, rendre malade
et tuer plus de 17 000 Québécois annuellement.

Des dizaines de MILLION$ pour les dealmakers des/les industries polluantes meurtrières.

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