L’eau de pluie est impropre à la consommation partout sur Terre, selon une étude

Les produits chimiques toxiques qui se trouvent dans l’eau de pluie dépassent les seuils recommandés, estiment des scientifiques de l'Université de Stockholm.

L’eau de pluie est impropre à la consommation partout sur Terre, selon une étude

Un verre d'eau.
PHOTO : RADIO-CANADA

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Agence France-Presse
Publié à 9 h 46
L'eau de pluie sur Terre est impropre à la consommation à cause de la présence de produits chimiques toxiques dépassant les seuils recommandés, selon une récente étude menée par des scientifiques de l'Université de Stockholm.

Il n'y a nulle part sur Terre où l'eau de pluie serait propre à la consommation, d'après les données que nous avons utilisées, déclare à l'AFP Ian Cousins, professeur à l'Université de Stockholm et principal auteur de l'étude, publiée dans la revue Environmental Science and Technology. Son équipe a étudié des données compilées depuis 2010.

« Même en Antarctique ou sur le plateau tibétain, les niveaux présents dans l'eau de pluie sont au-dessus des recommandations proposées de l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis (EPA). »

— Une citation de Ian Cousins, professeur à l'Université de Stockholm
Normalement considérées comme intactes, les deux régions ont des niveaux de PFAS (per et polyfluoroalkylées) 14 fois supérieurs aux recommandations américaines pour l'eau potable.

Plus communément appelés les produits chimiques éternels parce qu'ils se désintègrent de façon extrêmement lente, les PFAS, initialement présents dans les emballages, les shampoings ou encore le maquillage, se sont répandus dans notre environnement, y compris l'eau et l'air.

Une fois ingérés, les PFAS s'accumulent dans le corps.

Selon certaines études, l'exposition aux PFAS peut avoir des effets sur la fertilité et le développement du fœtus. Elle peut aussi mener à des risques accrus d'obésité ou de certains cancers (prostate, reins et testicules) et une augmentation des niveaux de cholestérol.

Un baril de récupération d'eau de pluie est placé sur des blocs de ciment prêt à déverser son contenu par le biais d'un robinet rouge.
Un baril de récupération d'eau de pluie.
PHOTO : RADIO-CANADA / RUDY DESJARDINS

L'EPA a récemment baissé le seuil de PFAS recommandé, après avoir découvert que ces produits chimiques pourraient avoir un impact sur la réponse immunitaire à des vaccins chez les enfants, note Ian Cousins.

Selon Ian Cousins, les PFAS sont maintenant si persistants et omniprésents qu'ils ne disparaîtront jamais de la Terre.

« On a rendu la planète inhospitalière à la vie humaine en la contaminant de manière irréversible, ce qui fait que plus rien n'est propre. Et au point que ce n'est pas assez propre pour être sûr. »

— Une citation de Ian Cousins, professeur à l'Université de Stockholm
Nous avons dépassé une limite planétaire, déclare Ian Cousins, en référence à un modèle permettant d'évaluer la capacité de la Terre à absorber l'impact de l'activité humaine.

Le scientifique note cependant que les niveaux de PFAS dans l'organisme des êtres humains ont diminué de façon assez significative ces 20 dernières années et que le niveau ambiant [des PFAS dans l'environnement] est resté le même ces 20 dernières années.

Ce sont les recommandations qui ont changé, précise le chercheur, en expliquant que l'on a baissé le niveau de PFAS recommandé des millions de fois depuis le début des années 2000, parce qu'on en sait plus sur la toxicité de ces substances.

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Malgré les découvertes de l'étude, Ian Cousins considère qu'il faut apprendre à vivre avec.

Je ne suis pas très inquiet de l'exposition quotidienne dans les montagnes, les cours d'eau ou la nourriture. On ne peut pas y échapper...on va juste devoir vivre avec.

Mais ce n'est pas une situation idéale, où l'on a contaminé l'environnement au point que l'exposition naturelle n'est pas vraiment sûre.

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