Des astuces pour jardiner bio

« Les plants étaient beaucoup plus résistants qu’aujourd’hui. Avec les semences brevetées, les grosses compagnies ont éliminé les anciennes variétés. Les gens les ont délaissées et les grainetiers n’en vendaient tellement plus qu’ils les ont abandonnées. C’est comme ça qu’on perd des variétés ancestrales, qui avaient passé l’épreuve du temps. »

« Les plantes décoratives et les fleurs, pour une horticultrice, c’est comme des tubes de couleur pour une peintre, des aliments pour un cuisinier, des tissus pour une couturière, des essences de bois pour un sculpteur : ce sont des matières premières avec lesquelles on peut exprimer notre fibre artistique.

Des astuces pour jardiner bio

Marthe Laverdière
PHOTO COURTOISIE

MARIE-FRANCE BORNAIS
Samedi, 12 mars 2022 00:00
MISE À JOUR Samedi, 12 mars 2022 00:00

Dans le troisième tome de la série Jardiner avec Marthe, l’incomparable horticultrice Marthe Laverdière partage énormément de techniques ancestrales pour jardiner bio en respectant les cycles des saisons et de la nature. Comme toujours, elle partage quelques anecdotes personnelles croustillantes pour agrémenter le tout. Eh oui, elle a toujours une bonne « histoire de brassière » en réserve pour divertir ses nombreux lecteurs.

Cette fois, Marthe Laverdière invite les gens à jardiner bio comme dans le temps de nos ancêtres pour avoir des potagers et des plates-bandes magnifiques. Elle propose même de jardiner selon nos cinq sens, en précisant que cela risque parfois de sentir autre chose que les roses...

Généreuse, Marthe explique comment créer un potager « en lasagne », la grande tendance en permaculture, et comment créer un terreau très riche. Elle partage des recettes bio pour créer du badigeon de cendres pour les arbres fruitiers, fait des suggestions pour créer un jardin merveilleusement parfumé et explique l’importance des insectes pollinisateurs.

Prendre soin de la nature

En entrevue téléphonique de sa maison d’Armagh, dans la belle région de Bellechasse, Marthe explique qu’elle avait envie, dans ce nouveau livre, de parler davantage de jardinage bio et de techniques ancestrales.

« Dans les deux premiers livres, je ne pouvais pas aller jusque-là parce qu’il faut que les gens soient prêts. Quand on dit que tu fais ton purin végétal, ben ça porte son nom : ça pue, hein ! Il fallait que je montre aux gens, premièrement, le plaisir de jardiner sans se mettre de pression, dans le premier livre. »

Dans le deuxième, elle amenait ses lecteurs à se questionner sur l’usage des produits chimiques. Et cette fois, elle les invite à recommencer à zéro, en se collant sur ce qui est bio pour les aider à contrer les parasites, les maladies, etc.

Elle voulait aborder le livre par le biais des cinq sens. « Dans le fond, le vrai jardinier, c’est un jardinier qui jardine pour lui-même et par ses sens. Non pas pour faire ça beau, pour faire comme le voisin, pour faire comme la revue. C’est quelqu’un qui le fait pour lui, pour combler ses sens et se mettre dans une atmosphère de bien-être. » Elle adore les plantes parfumées !

Techniques d’autrefois

Marthe apprécie les recettes de grand-mère. « On voyait nos grands-parents faire ça. Moi, j’ai été élevée par mon père, mais la mère de père a vécu un bout chez nous. Elle était née en 1900, écoute... Le père de ma mère, même si elle était décédée, est aussi venu vivre chez nous. Ces gens, je les voyais faire des gestes que je ne comprenais pas, mais ils les répétaient chaque année et ça marchait. »

Quand elle a commencé à faire de l’horticulture commerciale, elle s’est questionnée sur l’usage de nombreux produits. « Pourquoi ils s’en font tant avec toutes sortes de produits ? Je n’ai jamais voulu vendre ces produits parce que je me disais qu’il y a beaucoup plus simple et beaucoup plus naturel. Et beaucoup moins cher. »

« Je me suis attachée très jeune à ces gestes. Sans les comprendre, je savais que c’était ça qu’il fallait faire », précise-t-elle.

Nos ancêtres n’avaient pas tous ces produits chimiques pour faire pousser les tomates et les pommes de terre qui assuraient leur subsistance.

« Les plants étaient beaucoup plus résistants qu’aujourd’hui. Avec les semences brevetées, les grosses compagnies ont éliminé les anciennes variétés. Les gens les ont délaissées et les grainetiers n’en vendaient tellement plus qu’ils les ont abandonnées. C’est comme ça qu’on perd des variétés ancestrales, qui avaient passé l’épreuve du temps. »

Marthe Laverdière est horticultrice depuis une trentaine d’années.
Elle a également écrit les best-sellers Jardiner avec Marthe 1 et 2.
Elle a aussi publié la série romanesque Les collines de Bellechasse.
Elle n’ouvre pas ses serres cette année.

EXTRAIT
Marthe Laverdière
PHOTO COURTOISIE

« Les plantes décoratives et les fleurs, pour une horticultrice, c’est comme des tubes de couleur pour une peintre, des aliments pour un cuisinier, des tissus pour une couturière, des essences de bois pour un sculpteur : ce sont des matières premières avec lesquelles on peut exprimer notre fibre artistique.

J’aime beaucoup la fleuristerie, créer de beaux bouquets qui enjolivent les pièces. C’est un trait que j’ai donné au personnage d’Eva, dans ma série de romans Les collines de Bellechasse : elle met des bouquets de fleurs partout dans sa maison.

J’ai aussi beaucoup de plaisir à créer des potées fleuries pour l’extérieur.

Je suis très habituée à faire des montages dans de gros pots. Que voulez-vous, je ne fais pas dans la demi-mesure. C’est toute ou pantoute ! »

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