JUSTICE - Meurtre de Sarah Halimi : fumer nuit gravement à la santé des juifs
Kobili Traoré a été considéré irresponsable de son acte en raison de... sa forte consommation de cannabis.
JUSTICE - Meurtre de Sarah Halimi : fumer nuit gravement à la santé des juifs
JEAN-YVES CAMUS MIS EN LIGNE LE 2 JANVIER 2020
PARU DANS L'ÉDITION 1432
DU 31 DÉCEMBRE 2019
L'auteur du meurtre de Sarah Halimi, Kobili Traoré, ne sera pas poursuivi pour son acte. Il a été considéré irresponsable de son acte en raison de... sa forte consommation de cannabis.
La cour d’appel de Paris a décidé de ne pas poursuivre l’assassin de Sarah Halimi, jugé irresponsable de son acte en raison d’une « abolition de son discernement » au moment des faits. Une « bouffée délirante » aurait saisi Kobili Traoré. Conséquence de son addiction au cannabis, dont il était un très gros consommateur. Cette jurisprudence crée un précédent fâcheux : on peut désormais décréter l’irresponsabilité pénale des auteurs de crimes dont les psychiatres, d’ailleurs divisés dans l’affaire Halimi, auront déterminé qu’ils agissaient sous l’empire de stupéfiants. Ce dernier délit, qui est une circonstance aggravante dans certains cas (accidents de la route), deviendrait dans d’autres une circonstance atténuante. Et même exonérante. Peut-on imaginer qu’un jour des terroristes ayant agi sous l’influence de drogues (cela existe) ne passent jamais en procès ? Peut-être.
L’excuse du « déséquilibré »
L’acte du « déséquilibré » devient une habitude. Déséquilibré, l’homme qui envoie sa voiture dans la foule, à Dijon, en criant « Allahou akbar ». Dépressif, le conducteur du camion-bélier de Nice. « Signes de déséquilibre », dit Christiane Taubira lorsqu’un Tunisien attaque le commissariat de la Goutte-d’Or, en 2016, toujours au cri de « Allahou akbar ». Nous en avons assez des « déséquilibrés » islamistes et de la culture de l’excuse par la marginalisation sociale ou les problèmes identitaires.
Or les juges parisiens n’ont pas seulement considéré que Sarah Halimi avait été tuée par un « fou ». Ils ont refusé de reconnaître la nature antisémite du meurtre. Alors que la victime était une juive orthodoxe, ce que son meurtrier, un voisin d’origine africaine et musulmane, savait. Alors qu’il a dit qu’il venait de tuer le sheitan, le « diable » en arabe. Alors qu’il a proféré l’incantation « Allahou akbar ». Eh bien, cela ne leur a pas suffi et, en outre, ça n’a pas eu l’air d’embêter grand monde, car la communauté juive et ses organisations se sont trouvées bien seules à s’émouvoir de l’arrêt.
La patience des Juifs français est assez remarquable
Certains s’étonneront ensuite des communiqués répétés du Crif, ou d’autres associations, pour dénoncer la montée de l’antisémitisme ! Ils prêteront même au Crif une sorte de pouvoir excessif dans la vie publique. Navré, il ne fait que son travail, et je trouve même sa patience, comme celle des Juifs français, assez remarquable, pour tout dire stoïque, tant la réponse pénale à l’antisémitisme est inversement proportionnelle aux grandiloquentes déclarations politiques sur le « plus jamais ça ». Surtout quand les antisémites sont d’extrême droite, évidemment.
Contre l’antisémitisme déguisé en antisionisme a été votée par l’Assemblée nationale, quelques jours avant la décision de la cour d’appel, une « résolution non contraignante ». C’est d’une force grandiose, une « résolution non contraignante » ! Le vrai courage politique, le seul qui compte, consiste à constater que, si la loi actuelle permet de déclarer irresponsable un meurtrier parce qu’il fume des joints, il faut changer la loi. On pourra ensuite rêver que l’antisémitisme soit retenu comme un mobile, ce qui semble au-delà des capacités d’une partie du monde judiciaire.
Cette jurisprudence crée un précédent fâcheux
Au Canada et au Québec les propagandes de peur, mensonges ont servi à des criminels !
Plusieurs criminels utilisaient les pseudos-méfaits non scientifiques du cannabis, sa puissance et sa durée d'effets.
Des criminels affirmaient que c'était les effets du cannabis à 1.5% de THC max qu'ils avaient fumé il y avait plusieurs jours comme excuse.
Criminels accusés de violence, conduite et inconduite sous influence, etc.
Ça a fonctionné !
Des juges de l'époque les ont cru et exonéré de tout blâme.
C'est comme à la belle époque de la caisse de bière entre le conducteur et le passager
pas de ceinture le droit d'enfumer les enfants debout, avec des autos qui roulaient à plus de 100 mph.
Et quand un policier vous arrêtait il vous disait de faire attention.
Époque où un joint de verdure Québécoise valait une année de prison et un dossier criminel !
https://www.noscommunes.ca/DocumentViewer/fr/41-2/HESA/reunion-27/temoig...
M. Zach Walsh (professeur agrégé, University of British Columbia, à titre personnel):
Extrait:
La violence est une importante préoccupation en matière de santé publique et la principale cause de blessures. Une documentation substantielle confirme que la violence est une conséquence négative importante de la consommation de substances en général, et d’alcool en particulier. Par conséquent, il est logique d’enquêter sur la mesure dans laquelle l’utilisation du cannabis peut également être liée à la violence interpersonnelle. En effet, la prohibition du cannabis au début des années 1900 était imputable en partie au rôle putatif du cannabis dans la libération des pulsions agressives, et la corrélation entre son utilisation et la violence a suscité l’attention de nombreux chercheurs. Toutefois, en dépit du grand nombre de recherches qui démontrent le lien qui existe entre la consommation d’alcool et la violence, les faits ne prouvent pas clairement que l’utilisation du cannabis et la violence sont liées. Les résultats des études menées sont incohérents, et bon nombre d’entre elles ont négligé de prendre en considération les effets potentiellement troublants d’autres facteurs, comme ceux d’une tendance antisociale générale et de l’utilisation concomitante d’autres substances, notamment l’alcool.
En effet, l’une des théories les plus importantes qui expliquent la corrélation entre l’utilisation du cannabis et la violence, à savoir la théorie de la déviance générale, soutient que, lorsque le lien entre l’utilisation du cannabis et la violence est apparent, il peut être attribué à une prédisposition générale pour la violation des règles et à une tendance antisociale, plutôt qu’à tout effet direct de l’utilisation du cannabis. Cette théorie cadre avec les résultats d’études menées en laboratoire sur des animaux qui n’ont révélé aucun lien entre l’intoxication au cannabis et l’agressivité.
Les études sur les humains donnent des résultats contradictoires. Bien que certaines études aient décelé des liens entre la consommation du cannabis et un risque accru de violence, bon nombre d’entre elles ont omis de contrôler des facteurs clés. Une étude récente qui examinait le lien temporel entre l’utilisation du cannabis et la violence familiale — c’est-à-dire laquelle est apparue en premier, l’utilisation de substances ou la violence? — a révélé que l’utilisation du cannabis réduisait le risque de violence. Une autre étude récente des auteurs de violence familiale de sexe masculin a indiqué qu’après avoir tenu compte de la consommation d’alcool, elle n’avait découvert aucun lien entre l’utilisation du cannabis et la perpétration de la violence familiale. Cette constatation ultérieure coïncide avec les travaux effectués récemment par notre laboratoire qui ont révélé que le lien entre l’utilisation de cannabis et la perpétration de violence familiale était expliqué par la consommation d’alcool et des caractéristiques de la personnalité antisociale. En somme, la théorie, selon laquelle un comportement de plus en plus violent devrait faire partie des risques et des effets néfastes liés à l’utilisation du cannabis, n’est pas appuyée fermement ou systématiquement, et un tel comportement ne devrait pas faire partie des risques encourus.
Chose intéressante, une étude menée récemment aux États-Unis qui examinait les effets de la légalisation du cannabis médical sur les crimes violents a révélé que, dans les États où elle avait été mise en oeuvre, la légalisation était liée à des taux de violence réduits. De telles constatations sont plausibles dans la mesure où le cannabis peut servir de substitut à d’autres substances qui altèrent l’état de conscience, comme l’alcool ou les amphétamines, et dont les liens avec la violence sont plus prononcés. Toutefois, il faudra mener d’autres recherches pour évaluer la mesure dans laquelle le cannabis peut réduire la violence interpersonnelle.
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