Québec pourrait ouvrir des centres d'injection supervisée
La Presse Canadienne, le 5 juin 2008
Le gouvernement du Canada ne s'opposera pas nécessairement à l'intention du Québec d'ouvrir des centres d'injection supervisée de drogue, où les toxicomanes peuvent s'injecter de la drogue en toute sécurité.
Un tel centre existe à Vancouver mais le gouvernement de Stephen Harper tente de le faire fermer. Il fait appel de la décision de la Cour suprême de Colombie-Britannique, qui elle, a autorisé son fonctionnement.
Mercredi, le ministre fédéral de la Santé, Tony Clement, a dit être disposé à discuter avec le gouvernement du Québec de son projet en ce sens. À son avis, chaque dossier peut être unique.
Pour sa part, la députée néo-démocrate Libby Davies, qui représente la circonscription de Vancouver où se trouve le centre «Insite», soutient qu'il est évident que le gouvernement conservateur ne veut pas heurter le Québec ces temps-ci. Le Parti conservateur a besoin d'appuis au Québec pour espérer former un gouvernement majoritaire aux prochaines élections fédérales.
Le ministère québécois de la Santé et des Services sociaux espère pouvoir ouvrir des salles d'injection supervisée dans la plupart des régions d'ici quatre ans. Pour ce faire, le québec devra obtenir du gouvernement du Canada une dérogation à la loi fédérale
Le ministre Philippe Couillard est d'avis que de tels services sont bénéfiques à la fois pour la santé des toxicomanes et pour la sécurité du public. Différentes études menées à travers le monde tendent à démontrer que c'est effectivement le cas, car ils diminuent les risques de surdose et de transmission de virus comme ceux du sida et de l'hépatite C.
Le directeur de la protection de la santé publique du Québec, Horacio Arruda, a expliqué que les salles d'injection ne fournissent pas de drogue aux toxicomanes. Mais ceux-ci peuvent y apporter leur héroïne, par exemple, et des intervenants leur expliquent comment se l'injecter de façon adéquate et dans un environnement sain. Il ajoute que c'est aussi l'occasion d'offrir aux toxicomanes la possibilité de se défaire de leur dépendance.
MM. Couillard et Arruda suivent de près l'évolution du dossier du centre «Insite» de Vancouver, le seul du genre en Amérique du Nord.
Le ministre Clement estime que ces centres ne font qu'aggraver les dépendances des toxicomanes.
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