LES NUISANCES ENVIRONNEMENTALES DU TABAC

L’objectif ultime de toutes les politiques de lutte contre le tabagisme devrait être son élimination complète…

RECHERCHE TABAC 101
Décembre 2018 - No 135
Bien que les méfaits du tabagisme sur la santé soient connus, ses effets sur l’environnement le sont moins. Et pourtant ! Les conclusions d’un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sont sans équivoque : le tabac nuit à l’environnement et devient, par conséquent, un enjeu de survie planétaire.

Récemment, l’OMS a publié un rapport sur les conséquences du tabagisme sur l’environnement intitulé Cigarette smoking : An assessment of tobacco’s global environmental footprint across its entire supply chain, and policy strategies to reduce it (1). Commandé par le Secrétariat de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac et rédigé par des scientifiques de l’Imperial College London (2), le rapport brosse un portrait alarmant de la situation et propose la mise en place de stratégies environnementales, comme la responsabilisation de l’industrie du tabac à l’égard de ses déchets. En fait, à l’ère où la plupart des scientifiques et des écologistes tirent la sonnette d’alarme sur l’état de la planète, les diverses stratégies proposées ont pour but ultime de sauver l’humanité.

Impact no 1 : épuisement des ressources naturelles
De la culture et du traitement du tabac, à la fabrication, la distribution, la consommation et la mise au rebut des cigarettes, chaque étape de la chaîne du tabagisme implique des quantités considérables de ressources, telles que l’eau, la terre et l’énergie. Des besoins en ressources qui dépassent souvent ceux de produits plus essentiels à la vie, comme la pomme de terre, la tomate et le blé.

Conséquence ? La tabaculture maintient des populations locales dans la faim, en prenant la place de cultures alimentaires de base. Bien évidemment, en raison du déplacement de la production du tabac des régions les plus riches vers les plus pauvres, ses conséquences environnementales et sociales sont davantage ressenties dans des pays du tiers-monde, comme le Zimbabwe* et l’Indonésie.

Impact no2 : contribution aux changements climatiques
Outre l’épuisement des ressources, la chaîne d’approvisionnement du tabac crée des millions de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre (GES), contribuant ainsi aux changements climatiques et à leurs désastreuses conséquences (sécheresses, inondations, incendies de forêt…). Avec l’équivalent de 84 millions de tonnes de CO2 par année, ses émissions en GES sont comparables à celles de pays comme le Pérou et Israël.

Le rapport souligne également le fait suivant : les empreintes de carbone mentionnées par les scientifiques sont trois à quatre fois plus élevées que celles révélées par deux géants du tabac, soit British American Tobacco et Philip Morris International. Les spécialistes de l’Imperial College London expliquent cet écart en remettant sérieusement en question les calculs des deux multinationales… et invitent, par le fait même, l’ensemble des cigarettiers à fournir des données exhaustives et exactes concernant leurs incidences environnementales annuelles.

Impact no 3 : fragilisation des écosystèmes
En libérant des millions de tonnes de déchets (pesticides, métaux lourds, mégots de cigarettes) dans le sol, l’air et les nappes phréatiques, le secteur du tabac a des effets négatifs sur les écosystèmes naturels, terrestres et aquatiques. À titre d’exemple, avec ses 7000 substances chimiques, un seul mégot suffit pour polluer 500 litres d’eau ! Également, la tabaculture est responsable d’une déforestation importante, par le défrichage annuel d’au moins 6500 hectares de terres forestières, et par l’utilisation de plus de huit millions de tonnes de bois pour traiter le tabac.

Autres faits saillants
Si l’industrie du tabac pollue, le fumeur aussi. En effet, une personne qui fume un paquet de cigarettes par jour pendant 50 ans a une empreinte carbone totale qui, pour la compenser, exigerait la plantation de 132 arbres cultivés pendant 10 ans ! Elle a de plus une empreinte sur l’eau équivalant à environ 62 ans d’approvisionnement en eau pour les besoins de base de trois personnes. Finalement, ce même fumeur épuise environ une tonne de pétrole, ce qui est comparable à la consommation d’électricité d’un ménage moyen en Inde pendant près de 15 ans.

Bien sûr, l’industrie du tabac se défend en disant favoriser les économies nationales et rurales, par la création d’emplois, entre autres. Elle aime également redorer son blason en contribuant à des programmes de reboisement et d’éducation. Cependant, de plus en plus de preuves suggèrent que les dommages qu’elle crée (pauvreté, maladie, mort et pollution) dépassent largement ses contributions. En fait, les activités de l’industrie du tabac mineraient l’atteinte des dix-sept objectifs de développement durable de l’Organisation des Nations Unies, dont, plus particulièrement, la consommation et la production responsables, la lutte contre les changements climatiques, la conservation et l’exploitation durables des océans et des mers, et la vie terrestre.

Stratégies
Afin d’atténuer les conséquences du tabagisme sur l’environnement, le rapport encourage la mise en place de mesures spécifiques. Parmi celles-ci, notons :

la responsabilisation de l’industrie du tabac à l’égard de ses déchets (élimination des filtres à usage unique et des emballages inutiles, collecte et gestion des mégots…)
l’adoption de cultures alternatives et plus durables chez les agriculteurs
la réduction du tabagisme chez les consommateurs
l’accroissement de la coopération dans la lutte internationale contre le tabagisme
Certes, ces mesures viennent avec des défis, comme la résistance du lobby du tabac, mais les conclusions du rapport n’en demeurent pas moins claires : le tabagisme exerçant une pression inutile sur les ressources et les écosystèmes de la planète, et menaçant par le fait même la survie des communautés du monde entier, l’objectif ultime de toutes les politiques de lutte contre le tabagisme devrait être son élimination complète… Ce qui engendrerait, bien sûr, la disparition de l’industrie du tabac.

Catherine Courchesne

1- https://www.who.int/fctc/publications/WHO-FCTC-Enviroment-Cigarette-smok...
2- https://www.imperial.ac.uk/

* Zimbabwe le plus grand producteur de tabac d'Afrique
https://www.voaafrique.com/a/la-culture-du-cannabis-prend-de-l-ampleur-a...

ÉCONOMIE ET FINANCE
La culture du cannabis prend de l'ampleur au Zimbabwe
05 août 2021
Blanche Sanou
Le Zimbabwe a récemment supprimé les règles exigeant la propriété exclusive de l'État pour la culture du cannabis afin d'encourager l'investissement dans la plante à des fins industrielles et même médicinales.

Le Zimbabwe est le plus grand producteur de tabac d'Afrique, mais les autorités s'attendent à ce que les recettes d'exportation du chanvre commencent à remplacer le tabac et les agriculteurs recherchent des revenus plus élevés. Un reportage de Columbus Mavhunga - Récit : Blanche Sanou

Jesper Kirk cultivateur de chanvre: J'ai opté pour le chanvre car c'est une culture d'exportation.
Un marché beaucoup plus fiable. Alors que par exemple la culture de pomme de terre et maraichère locale est un marché instable.

Commentaires

Tabac protégé malgré plus de 39 000 morts au Québec...

Plus de 39 000 morts évitables et nombreuses maladies acceptable par la CAQ depuis leur élection !
La CAQ protège l'industrie du tabac #2 pour la dangerosité, #1 pour le nombres de morts journalières ?

Historique
La prohibition du cannabis n'a rien à voir avec le santé publique !
Ce sont des dealmakers cupides, racistes, sexistes, homophobes qui ont imposé la prohibition mondiale.
Dealmakers des pétrolières, pharmaceutiques, du tabac, de l'alcool à qui le cannabis enlevait d'énormes profits.
Industries qui sont responsables des fléaux sanitaires (morts, maladies) écologiques (pollutions/gaspillage d'eau potable) économiques (coutent beaucoup plus cher que ce qu'ils rapportent), sociaux, mondiaux.

L'autoproclamé dealmaker de la CAQ protège ces mêmes industries pour les mêmes motifs.
Parce que le cannabis enlève d'énormes profits à ces mêmes industries meurtrières.
Toujours rien à voir avec la Santé publique ni la réduction des méfaits physiques et mentales !

Avoir criminalisé arbitrairement avec l'appui des médecins/psychiatres pro-médoc$ cannaphobes et surtout sans aucune preuve scientifique, les 18- 21 ans et fournir des millions aux autres dealmakers des organisations criminelles n'a rien à voir avec la Santé publique ni la réduction des méfaits !

C'était pour tenir une promesse électoraliste, s'en prendre aux humains stigmatisés !

Médecins qui violent leur serment de "tout faire pour soulager la souffrance" !

Médecins et psychiatres dépendant$ qui ont participé à la criminalisation
et sacrifice des 18-21 ans au marché organisé ! Pour protéger leur santé physique et mentale.

Historique des médecins/psychiatres qui prescrivent à pocheté et répétition des médocs de pharmaceutiques.
Médecins/psychiatres qui reprochaient aux produits du marché illicite d'être contaminés, non réglementés, sans être renseignés sur leur puissance. Ce qui était supposément dangereux pour la santé physique et mentale.

Médecins/psychiatres à conscience éla$tique qui pourtant n'ont pas hésité à sacrifier les adultes de 18-21 ans à ces organisations criminelles aux nombreux produits contaminés, non réglementés, sans être renseignés sur leur puissance. Ils devraient savoir que la criminalisation ne fonctionne pas et cause plus de dommages que de bienfaits.
Même où il y a la criminalisation et la peine de mort il y a un marché illicite.

Pourquoi imposer des amendes et pire une cure de réhabilitation aux contrevenants au lieu de poursuites pénales.
On n'impose pas des amendes et une cure de réhabilitation aux alcooliques "responsables" qui consomment ce dépresseur comme l'héroïne, qui ne sont pas violents ne conduisent pas sous influence ni selon leur âge.

Pourquoi les médecins/psychiatres/pédiatres du Québec pro médoc$ cannaphobes qui devraient connaitre les méfaits sur la santé physique et mentale de l'alcool un dépresseur comme l'héroïne, n'exigent pas d'âge minimum de consommation pour de jeunes enfants de 8-12 ans et moins dont le cerveau ne sera complété qu'à 23-25 ans ?

Merci.

Merci pour cet autre échantillon de parole libératrice, même s'il s'agit d'un soulagement par procuration, puisque ça me dispense des mêmes souffrances qu'il m'aurait fallu subir moi-même pour l'écrire.

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