Combien de décès sont attribuables au cannabis ?

« Le cannabis tue 30 000 personnes par année » Sur la base de ce postulat, l’auteur estimait que le cannabis pouvait causer un nombre de décès équivalent au tabac.

Par Sensi Seeds
Actualisé le 11/03/2020

Révision médicale par Sanjai Sinha, MD
Les estimations des décès imputables au cannabis varient considérablement, allant du nombre absurde de 30 000 par an publié dans un éditorial largement critiqué adressé au British Medical Journal en 2003, à zéro décès. Nous évaluons les différents chiffres revendiqués par les médias et leur justification – ou leur absence de justification – scientifique.

L’opinion populaire veut que le cannabis n’ait causé aucun décès au cours de toute l’histoire de la civilisation humaine, ce qui ne pourrait être complètement vrai. En effet, tout dépend de l’étendue des relations de causes à effets. Bien que personne n’a jamais fait une surdose de THC, certains scientifiques défendent l’idée que le cannabis peut augmenter le nombre de suicides liés à la dépression. En prenant compte de tous ces aspects, déterminer le nombre de décès imputables au cannabis est une entreprise controversée.

« Le cannabis tue 30 000 personnes par année »
L’un des exemples les plus célèbres de propagande anti-cannabis réside dans l’affirmation « le cannabis tue 30 000 personnes par an » faite par le tabloïde britannique Daily Mail, en référence à l’éditorial précité adressé au BMJ.

Bien que la plupart des grands quotidiens aient également fait état de cet éditorial en des termes extravagants, ils ont généralement cité précisément leur source en répétant mot pour mot ce que le scientifique auteur de cette allégation avait effectivement écrit, à savoir que le cannabis « pouvait tuer » 30 000 personnes par an .

En tout état de cause, quiconque creuse un peu la question découvre des lacunes flagrantes dans l’argumentation soutenant cette allégation. La lettre mettait en équation le danger à long terme de fumer régulièrement du cannabis et celui du tabagisme. Sur la base de ce postulat, l’auteur estimait que le premier pouvait causer un nombre de décès équivalent au second.

Un simple coup d’œil aux nombreuses études existantes montre que les dangers du tabac ne sont absolument pas comparables à ceux du cannabis. En fait, une étude aussi récemment effectuée qu’en 2012 suggère que les fumeurs de cannabis de longue date pouvaient voir leurs fonctions pulmonaires augmenter légèrement, par rapport à des fumeurs de tabac et même à des non-fumeurs.

Doses toxiques de THC pratiquement impossibles à atteindre
À maintes reprises, il a été démontré que le cannabis ne présentait aucun risque de décès par surdose. Ainsi, contrairement à l’héroïne, à l’alcool, à la cocaïne et à bon nombre d’autres drogues illégales (et de médicaments sur ordonnance !), consommer trop de cannabis ne saurait mettre en danger la vie d’un humain. Il est impossible d’établir la dose létale médiane du THC pour les humains, car les cas de décès sont inexistants.

Dans le cadre d’une étude réalisée dans les années 1970, les doses de plus de 3 g/kg de THC administrées par voie orale se sont révélées insuffisantes pour tuer la plupart des chiens et des singes testés. Bien que certains animaux soient décédés avec une dose plus faible de 1 g/kg, ces cas sont demeurés minoritaires ; leur nombre s’est avéré insuffisant pour servir de base à la détermination d’une dose létale médiane ou DL50 – dose entraînant la mort d’au moins 50 % de la population testée.

A titre de référence, la plupart des produits « détectables » à base de cannabis disponibles aux Etats-Unis aujourd’hui sont estimés contenir entre 15 mg et 50 mg par dose, bien que certains produits très puissants puissent contenir jusqu’à 200 mg.

Un adulte de 60 kg devrait ingérer au moins 180 g de THC pur pour atteindre une dose de 3 000 mg/kg, et il serait extrêmement improbable que cette dose puisse provoquer son décès (cela n’a cependant pas fait l’objet de tests exhaustifs sur l’humain). Selon une autre estimation, un humain devrait fumer environ 680 kg de cannabis en quatorze minutes pour produire un effet létal.

Injection intraveineuse de THC mortelle ?
Malgré l’impossibilité de déterminer une DL50 pour le THC administré par voie orale à des chiens et des singes, le THC administré par voie intraveineuse a donné des résultats très différents. Après une injection de THC à raison de 92 mg/kg, tous les singes testés ont survécu et ont surmonté tous les symptômes d’effets négatifs en quatre jours. Cependant, à l’exception d’un seul cas, tous les singes à qui l’on a injecté du THC à raison de 128 mg/kg sont morts dans les 30 minutes suivant l’injection.

L’administration de THC par voie intraveineuse aux humains est possible, nous n’en connaissons cependant aucune pratique dans le cadre de l’usage récréatif et cela ne fait actuellement partie d’aucun programme de traitement médical à base de cannabis. Des essais sont en cours dans plusieurs pays pour évaluer l’efficacité de l’administration intraveineuse de THC, mais même si les techniques progressent et que le THC sous forme injectable devient largement disponible, il est probable que cela continuera à ne représenter qu’une part infime de l’utilisation globale du cannabis.

En outre, si le THC administré aux humains était létal à des doses comparables à celles administrées aux singes, il faudrait alors injecter 768 g de THC pur à un individu de 60 kg pour que la dose soit fatale. De plus, on peut s’attendre à ce que la dose nécessaire pour tuer un humain soit supérieure à celle du singe.

Dose létale d’autres intoxicants courants
L’alcool, la cocaïne et l’héroïne peuvent tous être fatals en cas de dose excessive, ce qui est apparemment impossible avec le cannabis. Bien que cela soit rare, il existe des cas de personnes capables de consommer assez d’alcool en une gorgée pour provoquer un empoisonnement mortel. La dose létale de l’alcool est de l’ordre de 5 à 8 g/kg ; une alcoolémie de 0,4 % ou plus est considérée comme mortelle pour environ la moitié des humains.

Une dose aussi faible que 50 mg de cocaïne (qui peut facilement être reniflée en une petite ligne) peut entraîner une surdose fatale chez les personnes sensibles, bien que la dose létale pour un adulte moyen non tolérant soit estimée à 1,2 g. La dose létale pour l’héroïne est estimée entre 200 et 500 mg pour les personnes non tolérantes, mais les consommateurs réguliers peuvent tolérer jusqu’à 1,8 g sans effets indésirables.

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Mort subite inexpliquée imputable au cannabis
Malgré l’impossibilité apparente d’atteindre une dose toxique en fumant du cannabis ou par consommation orale, certains affirment que le contraire est vrai. En 2004, la presse britannique s’est fait largement l’écho du cas d’un homme gallois de 36 ans nommé Lee Maisey, décédé des suites de la consommation de cannabis. Maisey est décédé subitement le 23 août 2003, après une consommation moyenne indiquée de six joints par jour pendant environ onze ans.

Le coroner du Pembrokeshire chargé de l’autopsie, Michael Howells, a conclu à une mort accidentelle, car Maisey trempait dans des activités illégales au moment du décès. Cette conclusion s’appuyait sur des rapports d’analyse toxicologique indiquant la présence d’une concentration élevée de cannabis dans le sang de Maisey.

Un maître de conférence de l’Université de Hull spécialiste des addictions, le docteur Philip Guy, a ajouté sa voix à la rumeur en déclarant que « le décès était plus probable » lorsque l’utilisateur ingérait le cannabis au lieu de le fumer. Le docteur John Henry, professeur de toxicologie à l’Imperial College, a même déclaré ceci : « Je n’ai jamais rien vu de comparable auparavant. Ce cas fait reconsidérer l’argument selon lequel le cannabis ne pourrait tuer personne. »

La réfutation
Cependant, le ministère fédéral suisse de la Santé a demandé au docteur Rudolf Brenneisen, professeur au département de recherche clinique de l’Université de Berne, d’examiner les résultats de l’autopsie. Le docteur Brenneisen a relevé que les données toxicologiques étaient peu convaincantes et que les conclusions de l’autopsie étaient illégitimes.

L’analyse toxicologique conduite par le laboratoire britannique Forensic Alliance a conclu à la présence de 130 ng/ml de THC-COOH, un métabolite du THC, dans le sang de Maisey. Aucune trace de THC en tant que tel n’a été détectée, en raison de difficultés techniques. Cette concentration de THC-COOH dans le sang est considérée comme modérée, et les gros consommateurs présentent souvent des niveaux de THC-COOH avoisinant 500 ng/ml ou plus.

Cannabis mis en cause dans les cas de suicides liés à la dépression
Certains imputent au cannabis la responsabilité indirecte de décès multiples. En 2007, James Taylor, 31 ans, s’est suicidé en se pendant. Il était un consommateur de cannabis de longue date et avait développé une dépression plusieurs années après avoir commencé à consommer régulièrement. Pourtant, la cause de son suicide a été attribuée au cannabis.

Guy Summers, 17 ans, fumait du cannabis depuis six mois selon certaines sources, lorsque son comportement a irréversiblement changé – passant d’un tempérament extraverti et sociable à un état reclus et paranoïaque. Son médecin traitant a diagnostiqué une psychose liée à la consommation de cannabis, et l’adolescent a immédiatement interrompu sa consommation. Un an plus tard, en 2007, il s’est suicidé.

Une recherche Internet rapide permettra de trouver des douzaines d’articles similaires, attribuant tous l’acte de suicide à la consommation de cannabis. Toutefois, cet argument comporte des lacunes évidentes. L’usage de cannabis est tout au plus un facteur contribuant à ces décès tragiques. Le lien de causalité entre cannabis et maladie mentale n’a pas encore été établi, et rien ne permet de savoir dans quelle mesure le cannabis a pu influencer la décision de commettre un suicide chez ces personnes.

Cannabis trop souvent mis en cause dans les cas de suicide
Le cannabis occupe apparemment une place unique dans la perception du public et des médias ; si une personne alcoolique et déprimée se suicide, l’alcool ne sera pas cité comme étant la cause du suicide à moins que l’empoisonnement à l’alcool ne soit la cause réelle du décès ; il en va de même pour d’autres drogues illégales (et certains médicaments sur ordonnance souvent consommés de manière abusive).

Insinuer que le cannabis, plus que toute autre drogue, peut provoquer des maladies mentales graves aboutissant au suicide est inexact et constitue une simplification excessive et grossière des facteurs extrêmement complexes qui sont à l’œuvre dans ce genre de pathologie.

Il n’a jamais été démontré que le cannabis pouvait jeter des personnes saines dans la « démence ». Des preuves indiquent que la consommation de cannabis peut précéder la manifestation de pathologies sous-jacentes chez certaines personnes fragiles, mais aucun lien de causalité directe n’a été confirmé scientifiquement. Toutes preuves demeurent de simples corrélations.

Idées de suicide et consommation de cannabis
Plusieurs études ont suggéré l’existence d’un lien entre des idées de suicide et la consommation de cannabis. Une étude de 2004 sur des jumeaux présentée à la revue JAMA Psychology concluait que les jumeaux consommant du cannabis présentaient 2,5 à 2,9 fois plus de risques d’avoir des pensées suicidaires, et que ceux ayant commencé à consommer avant l’âge de 17 ans présentaient un risque accru de faire une tentative de suicide par la suite.

Cependant, une étude longitudinale suédoise couvrant une période de 33 années publiée en 2009 concluait que la consommation de cannabis avait « peu de chances d’avoir un effet significatif sur le risque de suicide effectif, que ce soit directement ou suite à des problèmes de santé mentale engendrés par cette consommation ».

De toute évidence, notre connaissance des maladies mentales graves reste quelque peu rudimentaire, et à ce titre, faire porter au seul cannabis la responsabilité du suicide semble extrêmement futile et simpliste.

Cocktails de drogues, pourquoi le cannabis est-il mis en cause ?
Ralph Hamilton, un Anglais, a été tué lorsqu’il a coupé. On a déterminé qu’il avait consommé du cannabis avant son décès et qu’il était un consommateur régulier. Cependant, l’idée selon laquelle le cannabis lui aurait fait perdre ses capacités au point d’être dans un état « quasi comateux » ne semble pas très convaincante.

Une recherche rapide d’informations complémentaires permet de découvrir presque immédiatement un fait vraisemblablement crucial dans cette affaire – passé sous silence dans l’article original du Daily Telegraph : l’homme était en fait sous l’emprise d’un « cocktail » d’ecstasy, d’alcool et de cannabis au moment du drame, et le rapport d’autopsie du coroner indiquait une « importante » concentration sanguine d’ecstasy.

Un autre article du Telegraph (« Le coroner attribue le décès à une “intoxication au cannabis” »), suit à peu près la même logique : en 2008, Hadrian Gardner, âgé de 17 ans, est mort subitement alors qu’il venait de quitter son travail pour rejoindre son père. L’autopsie n’a révélé « aucun signe de consommation récente de drogue » ; toutefois, la docteure Sally Hales, qui a pratiqué l’autopsie, a conclu à un décès par inflammation cardiaque dont la cause la plus probable serait « une habitude de consommation de cannabis, d’amphétamines et de cocaïne ».

Cannabis et infarctus du myocarde
Plusieurs études ont établi un lien entre le cannabis et l’infarctus du myocarde (IM), couramment appelé crise cardiaque. Les auteurs d’une étude publiée dans la revue Circulation (le journal de l’American Heart Association) concluent que le risque d’IM sévère était 4,8 fois plus élevé au cours des 60 minutes suivant la prise de cannabis.

L’étude réalisée sur une période de sept années portait sur 3882 personnes ayant survécu à un IM, dont 214 avaient fumé du cannabis dans l’année précédant l’apparition des symptômes. Malgré leur plus jeune âge en moyenne par rapport aux non-fumeurs, ces fumeurs de cannabis avaient plus de risque d’être obèses et de fumer des cigarettes – deux facteurs contribuant considérablement à une mauvaise santé cardiovasculaire.

Une autre étude révélait que les survivants d’un IM grave fumeurs de cannabis présentaient un risque de mortalité supérieur sur une période de suivi de dix-huit années, mais cette observation s’est révélée insuffisamment fondée du point de vue statistique. Plutôt que de révéler une responsabilité directe du cannabis dans les cas de crise cardiaque chez des sujets par ailleurs sains, ces études ont démontré que pour les personnes faisant partie de groupes à haut risque, le cannabis pouvait dans certains cas rares jouer un rôle déclencheur dans la survenue d’une crise cardiaque.

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Cannabis et décès par accidents de la route
Selon certaines indications, le cannabis pourrait causer des déficiences chez l’automobiliste, bien qu’aucune étude concluante n’ait été réalisée à ce sujet.

Il y a aussi des contre-arguments qui suggèrent que depuis la légalisation du cannabis, les décès routiers sont à la baisse. La consommation de cannabis à la hausse est accompagnée d’un recul de celle de l’alcool, en particulier dans le groupe d’âge des 25-34 ans. Les accidents de la route sont la première cause de décès aux Etats-Unis pour ce groupe démographique.

Une étude réalisée en 2011 à Denver (Colorado) a conclu que depuis la mise en œuvre des lois sur le cannabis médical dans divers Etats américains, on avait constaté une diminution moyenne de 9 % des morts sur la route et une baisse de 5 % des ventes de bière, la boisson alcoolisée la plus populaire chez les 20-29 ans.

Le cannabis augmente-t-il le risque de décès au volant ?
Mais un conducteur consommateur de cannabis présente-t-il un risque accru de décès par rapport à un conducteur non consommateur de cannabis ? La question n’a pas encore été tranchée.

Une étude menée aux Pays-Bas en 2001 a démontré que, bien que l’alcool et les benzodiazépines augmentent le risque d’accident de la route, ce n’est pas le cas du cannabis. Une étude australienne a révélé que la consommation d’alcool augmente le sentiment de culpabilité du conducteur, au contraire du cannabis. Cette étude a également révélé que les conducteurs adeptes du cannabis sont moins susceptibles d’être à l’origine d’accidents que les conducteurs ne consommant aucune drogue, la différence n’étant toutefois pas statistiquement significative.

Cependant, diverses études ont obtenu des résultats contradictoires. Une étude en particulier aborde cette question en postulant que les conducteurs consommateurs de cannabis ont un sentiment de culpabilité moindre par rapport aux conducteurs sous l’emprise de l’alcool ou ne consommant aucune drogue. L’auteur affirme que lorsque le THC lui-même est directement mesuré, plutôt que ses métabolites inactifs, il apparaît que les conducteurs ont alors un risque d’être responsables d’un accident de la route de trois à sept fois supérieur.

Refus répétés des autorités de reconnaître l’innocuité du cannabis
Aussi récemment qu’août 2013, le National Institute on Drug Abuse (NIDA) affirmait que le cannabis n’était pas moins toxique que l’alcool, affirmation très largement brocardée. Cette affirmation a été adressée par courriel à Politifact (qui l’a rapportée), une organisation bien connue pour son action visant à vérifier la véracité de certains faits, et qui s’attelait alors à établir la validité d’une allégation faite auparavant par le Marijuana Policy Project (MPP) et selon laquelle le cannabis était en fait moins dangereux que l’alcool.

Le courriel proclamait qu’« affirmer que la marijuana est moins toxique que l’alcool ne peut être justifié puisque chacun de ces produits possède ses [sic] propres risques et conséquences pour une personne donnée ». Cependant, sur la base des preuves abondantes indiquant que l’alcool est en réalité plus dangereux que le cannabis, Politifact a finalement conclu que l’affirmation du MPP était « vraie pour l’essentiel ».

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Cause de décès : l’odeur de cannabis ?
Certains activistes américains pour les droits civiques défendent l’idée qu’il y aurait plus de décès liés au cannabis qui résulteraient directement de l’intervention policière. Le cas de Philando Castile a fait les manchettes aux Etats-Unis. Un policier l’a abattu devant sa fillette de 5 ans, se défendant en affirmant que le véhicule sentait le cannabis et que le père était un homme irresponsable.

Malheureusement, de tels incidents ne sont pas isolés : de nombreuses personnes ont été abattues par des policiers pour des délits mineurs, au plus, liés au cannabis. En février 2017, Chad Robertson a été abattu de dos alors qu’il tentait d’échapper à une fouille corporelle usuelle pour du cannabis. En juillet 2012, Chavis Carter a été retrouvé mort sur la banquette arrière d’une voiture de police. Les policiers avaient trouvé une petite quantité de cannabis sur lui, et ils ont affirmé que Carter s’était enlevé la vie avec un fusil qu’ils n’avaient pas découvert lors de leur fouille corporelle, en dépit du fait que l’homme était menotté sur la banquette arrière.

Il y a aussi tous ceux qui servent des peines de prison à vie pour des crimes liés au cannabis. Eventuellement, la plupart d’entre eux mourront au cours de leur emprisonnement. Il est sans doute plus facile de compter les décès liés au cannabis qui découlent de l’application de la loi que du cannabis en tant que tel. Voilà une statistique répandue trop souvent ignorée par les chercheurs qui se penchent sur le sujet.

Le cannabis est beaucoup plus sûr que d’autres drogues
Il a été prouvé que la consommation excessive d’alcool augmentait significativement le risque de décès par cause directe (empoisonnement à l’alcool) et indirecte (cirrhose, maladie cardiovasculaire, AVC). Des études ont également démontré que l’espérance de vie globale était réduite de manière notable pour les gros buveurs.

La cocaïne et l’héroïne peuvent également entraîner la mort directe par overdose ; la consommation prolongée de cocaïne peut également causer des problèmes cardiovasculaires et respiratoires, des crises épileptiques, des hémorragies intracrâniennes et des AVC. En outre, la consommation de cocaïne et d’héroïne, illégale et dangereuse, est associée à divers autres risques pour la santé, souvent liés à l’utilisation de matériel non stérile.

Ne serait-ce que par ces conséquences seules, les substances précitées sont déjà bien plus dangereuses pour la vie que le cannabis. La presse s’est déjà largement fait l’écho de toutes sortes de cas lui permettant de citer le cannabis parmi les facteurs à l’œuvre, passant outre son peu de rapport direct avec les cas mentionnés. Si les trois substances précitées faisaient l’objet du même zèle, le nombre de décès qui pourraient leur être approximativement imputés serait extraordinairement élevé – bien supérieur en nombre à la poignée de cas liés au cannabis.

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Dans quelle mesure le cannabis est-il mortel ?
Il est très improbable que la consommation de cannabis puisse augmenter de manière significative le risque de décès, même de façon indirecte. En cas de conduite sous l’emprise de la drogue, en fonction du niveau d’altération des capacités de chacun, le risque d’accident peut être supérieur – mais cette idée fait débat. En cas de pathologie psychiatrique sous-jacente, la consommation de cannabis peut déclencher des pensées suicidaires, mais il n’a pas été démontré qu’il augmentait de façon significative les taux de suicide effectif.

Il semble donc que l’aspect logique des choses ait été pris à la lettre. Aucun décès ne saurait être imputé directement au cannabis, et bien qu’il puisse faire partie des facteurs de cause dans certains cas, il n’est jamais le seul à l’œuvre. À mesure de l’augmentation de la consommation de cannabis et du vieillissement des sujets suivis régulièrement dans le cadre d’études sur le long terme, il est possible que de nouvelles preuves du caractère mortel du cannabis soient découvertes à l’avenir. Toutefois, il est tout à fait improbable que ce risque puisse approcher celui de l’alcool, du tabac ou de diverses autres drogues populaires.

Si notre espèce humaine était abstinente par nature, il est probable que nous accepterions que toute drogue susceptible d’augmenter le risque de décès, même en proportion infinitésimale, soit interdite. Mais ce n’est pas le cas – on estime qu’environ 30 % de la population mondiale consomment du tabac et que près de 50 % consomment de l’alcool régulièrement. Dans ce cas, la seule alternative qui s’offre à nous est de fournir à nos populations les produits stupéfiants les plus sûrs possible.

Disclaimer:Cet article ne remplace aucun conseil, diagnostic ou traitement d’un professionnel médical. Consultez toujours votre médecin ou tout autre professionnel de la santé habilité. Ne tardez pas à obtenir des conseils médicaux et n’ignorez aucune recommandation médicale après avoir lu tout contenu de ce site web.

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